lundi 4 août 2008

Alexandre Soljénitsyne

Étrangement, l'annonce ce matin de la mort de Soljénitsyne me touche.

Officier dans l'Armée Rouge, il survit à la guerre, mais est envoyé au Goulag.
Au Goulag, il ne meurt pas, comme tant d'autres, mais attrape un cancer.
A l'hôpital, il guérit miraculeusement.

C'est un écrivain prodigieux, comme seule la Russie en produit, pourrait-on dire méchamment.. Un vrai.

Son destin, celui que Dieu a tracé pour lui, est terrible : il a traversé des épreuves épouvantables, pour en témoigner. Il l'a fait magnifiquement.

Timidement avec la Journée d'Ivan Denissovitch, brillament avec le Premier cercle, émouvant avec le pavillon des cancéreux, il tourne autour du sujet, d'une plume acerbe pour montrer le système, mais profondément humaine pour les victimes. Je vais relire ces 3 romans, comme je le fais environ tous les 10 ans. Si vous n'avez pas le temps, relisez au moins la fin du pavillon (la scène de l'abricotier en fleur), ou le chapitre du premier cercle qui s'appelle -de mémoire- "donnez-nous la peine de mort, Camarade Sécrétaire Général!" (oui, il faut la rétablir, parce que, voyez-vous, on ne sait comment imputer les dépenses des bourreaux...)

L'archipel du Goulag, énorme, est plus une enquête historique qu'un roman : la thèse est que l'oppression est consubstancielle au communisme, et que donc elle a commencé dès les premières années de Lénine. Le canal du lac Ladoga, construit dans les années 20, a emporté des centaines de milliers de Zek, mis en esclavage. Et ce n'était qu'un début... Avec une précision d'entomologiste, il nous détaille chaque île de son immense archipel qui fit, dit-il, 80 millions de morts.

J'avoue avoir calé au milieu de la Roue Rouge, passionnant mais trop complexe. Aurais-je le courage de m'y remettre?

Ensuite, j'ai eu du mal à le suivre dans son évolution mystique du type "sainte Russie éternelle". Je devrais sans doute approfondir, car peut-être est-il aussi prophète de l'après-Poutine le mafieux.

Je crois que Soljénitsyne a été envoyé, comme un nouveau Jean le Baptiste, pour préparer la chute du communisme et de son empire. Il en a ébranlé les fondations, comme Josué celles de Jéricho avec ses trompettes.

Il a été un martyr inspiré. RIP.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

En évoluant ce type a sans doute senti le meme totalitarisme barbare dans notre deliquescente civilisation que dans celle du communisme.
J'aime Soljénitsyne ça me fait vraiment de la peine qu'il soit parti d'ici.

Anonyme a dit…

pas de commentaire sur "le chêne et le veau"? je ne l'ai pas lu,ce genre de titre me glace. Ca me fait penser à "la paille et le grain".
c'est marrant ce genre de titre (ca doit avoir un mot compliqué) qui allie des mots sans signification globale immédiate. Mais ca fait sérieux.A la reflexion je vais écrire "le bambou et le maï-maï" ou "la carotte et les fanes".

Anonyme a dit…

pas de commentaire sur "le chêne et le veau"? je ne l'ai pas lu,ce genre de titre me glace. Ca me fait penser à "la paille et le grain".
c'est marrant ce genre de titre (ca doit avoir un mot compliqué) qui allie des mots sans signification globale immédiate. Mais ca fait sérieux.A la reflexion je vais écrire "le bambou et le maï-maï" ou "la carotte et les fanes".

François a dit…

Alors Léon, on bégaie?
J'ai lu Le Chêne et le Veau. Ca commence à faire partie de ce qui difficilement accessible.
J'attends avec impatience votre "carotte et les fanes"

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