dimanche 20 mars 2011

Septembre 2011

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant.

Cette nuit, 19 mars 2001, je compris enfin ce qui s'est passé en septembre 2011.

Rentrant de vacances, heureuses selon le Figaro, studieuses selon son entourage, le Président de la République convoqua le Premier Ministre.

-- "Qu'est-ce qu'il me veut encore?", demanda Fillon à sa fidèle Valérie.
-- "Je n'en sais rien, je vais essayer d'aller aux nouvelles auprès de Brigitte".
Brigitte ne put rien lui dire de plus, sinon que Nicolas avait prévenu que ça risquait d'être long.
-- Tant pis, soupira François, j'ai une inauguration ce soir à La Flèche, réserve-moi l'avion...

Le chauffeur avait la consigne, il fallait entrer par la porte de derrière, la grille du Coq. Ce qui voulait dire entretien confidentiel. Sans journalistes à la sortie.

-- Comment tu vas, François? Fais pas c'tête-là, j'veux juste causer un peu avec toi, parler de l'av'nir. Tu vois, c't-été j'ai réfléchi. Un peu avec Claude et Brice, beaucoup avec Carla. Tu sais qu'elle est chouette ma femme?
Bon, il faut que je m'en fasse une raison : les sondages sont zéro, la fille Le Pen continue à monter. Nos opérations du printemps ont pas porté, même la guerre en Lybie.
-- Pourtant, Nicolas, le surnom que t'a donné le Canard, Sarkion l'Africain, a beaucoup fait pour toi...
-- Ouais, mais ça va pas durer. Si DSK gagne les primaires du PS, alors c'est cuit pour moi, tout le monde sait que je serai éliminé pour le 2ème tour... Rien à faire!
--Alors?...
--Alors, j'ai pris ma décision, je m'présente pas!

--Mais enfin Nicolas! Tu es notre candidat naturel! L'UMP te soutient à fond... Tu peux avoir confiance en Copé, et moi-même...
-- Arrête, François, t'as pas compris. C'que j'dis, c'est que j'ai un plan à 3 bandes, y va t'plaire. D'abord, pas un mot, c'est entre toi et moi. Mais tu te prépares, c'est le premier acte. Tu te montres, tu fais des discours, et plus on te voit, plus tu fais des discours programme : il faut continuer les réformes, réduire la dette, l'insécurité. Mettre de l'ordre, enfin tu vois c'que j'veux dire. Tu fais ça très bien, t'as l'air sérieux. Et je te filerai des pompes. Pendant c'temps, moi j'm'écrase. Moins de déplacement, pas de conf de presse, pas de discours à la TV...
-- Tu crois que tu y arriveras? Il faut que tu maintiennes ta présence à l'International...
--T'inquiète pas, j'ai le G20. On dira que je suis occupé à réfléchir à ma candidature. Non, t'inquiète pas.
Bon, fin décembre, juste avant les vacances de Noël, on passe à la deuxième phase. On fait du teasing, et je ferai une annonce hyper-médiatisée, pour dire si je suis candidat ou pas. Y'aura tellement de buzz qu'on entendra plus les socialos. Et là, je dis, tiens-toi bien, je dis que je m'représente pas,  et que je choisis comme candidat naturel de la majorité... toi!
-- ... Nicolas, mais ce n'est pas possible! Pourquoi moi? Et puis, il y aura Juppé, Villepin, Copé...
-- T'inquiète pas, c'est prévu. Pendant les vacances de Noël, tu prends l'UMP à la hussarde, comme moi et Chirac on l'a fait. Brice t'aidera. Juppé, il aura les jambes coupées ; Villepin, il pourra pas s'maintenir : tu auras tous les sondages pour toi ; et Copé, on lui dira de s'écraser, sinon il sera même plus député.
-- Enfin, Nicolas, il faut que j'y réfléchisse... Tu sais que je n'y avais jamais pensé, c'est une surprise..;
-- Oui, mais si tu regardes bien les choses, c'est la seule façon d'empêcher un duel Marine-DSK au 2éme tour, et de garder l'Elysée et la Chambre à droite. C'est tout vu. Et puis, je rends la Lanterne au Premier Ministre : tu y seras bien pour te reposer pendant la campagne, qui va quand même être dure...

François resta un moment à méditer. Il se leva, et marcha dans le bureau en suivant des yeux les dessins du tapis. Finalement, il se redressa et prit une forte inspiration :
- OK, Nicolas, je marche. Je te remercie de ta confiance. J'espère être digne de ces fonctions. Pendant la campagne, je dirai que je continuerai ton action, que tu es un exemple pour des décennies. Je vais me préparer à tout ça..
-- Ouais, consacre toi d'abord aux 2 premières étapes, car je t'l'ai dit, il y a la troisième phase..
-- Ah oui, tu m'avais parlé de coup à 3 bandes. Alors, ensuite?
-- Ben après c'est facile, François. Tu dis que tu appliques la Constitution, t'as pas de problème avec ça? Article 20 : "le gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation". Tu vois?
--Non...
--Ben, c'est évident! Tu m'nommes Premier Ministre! Mais tu le dis pas d'avance..
--... Ah?...
-- Premier ministre et membre du Conseil Constitutionnel, ça aura de la gueule! Regarde Poutine et Medvedev, y z'ont fait ça, et ça marche! En fait, je voulais l'faire en 2017, mais avec tous ces cons d'UMP qui votent FN, on va l'faire maintenant. Quitte à l'refaire encore en 2017.
Pas un mot à Pénélope, hein?

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