lundi 14 septembre 2009

Religion des chiffres et culture du résultat

J'm'excuse de vous ennuyer avec mes petits ennuis personnels, mais cet après-midi, j'ai fait une attaque. Malaise vagal? Lipothymique? Crise cardiaque? Je ne sais pas.

J'écoutais la radio et j'entends fustiger "la religion des chiffres"! Un coup me frappe au coeur, je m'effondre en sueur sur mon lit, je respire mal...

Oui, les chiffres ne reflètent pas la vérité! Je savais déjà que l'INSEE ne donnait pas les "bons" chiffres sur le nombre des chômeurs : il y avait plus de 1% d'écart avec les chiffres du BIT, mais on y a mis bon ordre. L'INSEE est sous les ordres des Finances, et donne le "bon "chiffre. Mais c'était avant la crise...Maintenant, le bon chiffre est mauvais, mais on n'y peut rien.

Prenez le PIB : tout le monde sait comment il est mesuré, et qu'il faut le prendre avec prudence. Mon prof d'économie nous avait mis en garde : n'épousez pas votre femme de ménage, vous feriez baisser le PIB. Mais maintenant, la règle est que le PIB ne mesure pas le Bonheur Intéreur "Brut" : pour avoir un bon chiffre, il faut le multiplier par le % de personnes qui approuvent Sarkozy.

Les chiffres sont les chiffres, les statistiques mesurent, comme elles peuvent, la donnée dont on a donné la définition. On peut la prendre en valeur instantanée, en valeur moyenne, en moyenne glissante, corrigée ou pas des valeurs saisonnières. Quand on a un chiffre, c'est un chiffre, et tout l'art est de comprendre cette information, et d'en tirer des conclusions.

S je comprends bien, l'objectif est renversé : le chiffre doit être celui qui conforte la conclusion élaborée à l'avance. Ça peut se faire, mais au prix d'une telle régression intellectuelle et scientifique que j'en suis resté pâle.

Passe encore qu'un inculte, demeuré, dise cela. Mais que ce soit celui qui a lancé à tous ses ministres des "objectifs quantitatifs de résultats", alors là! Le nombre de PV pour absence de ceinture, de reconduite à la frontière, de suppression de postes, etc, c'est totalement incompréhensible. Sans doute du Guaino, un fou à lier!

Tout le monde sait que lorsqu'on donne des objectifs chiffrés, les gens passent plus de temps à bidouiller les statistiques qu'à chercher à faire bien leur travail : vous refilez les cadavres à la limite du département voisin. Vous ne faites pas de zèle : le taux de délinquance s'effondre, et vous avez votre prime. Le successeur redresse la situation, et se fait pourrir. M Besson expulse 10 fois les mêmes Roms, mais ça compte pour 10. En bref, il se génère plus d'effets pervers que d'améliorations. C'est ce qu'on apprend aux jeunes managers dès l'école.

La vraie gestion, c'est le BSC (Balanced Score Card), où vous essayez de cerner au mieux la réalité, malgré sa complexité, et avec des auditeurs qui vérifient non seulement les chiffres, mais la façon dont ils ont été obtenus, c'est-à-dire dans le respect des règles déontologiques et dans le cadre de la mission globale. Ces auditeurs garantissent finalement l'honnêteté des chiffres. A partir de là, on peut faire des plans d'amélioration.

Fini tout ça, finie la "religion des chiffres". Est-ce que ça ira jusqu'à la pondération des résultats des élections? Peut-être, mais c'est possible. Est-ce qu'on vaccinera autant qu'on a de vaccins "pour ne pas les laisser perdre", ou tiendra-t-on compte des avis des médecins? Le mieux serait de jeter les thermomètres. Plus de chiffres!, et tout ira bien.

Et le budget de l'Elysée, il sera limité au constat des dépenses? Modulé par 1,2 pour faire croire qu'on n'a pas tout dépensé?

Ça finira comme la politique de civilisation et la mémoire des petits Juifs, aux poubelles ( de la ville de Paris, pas celles de l'Histoire). Mais quelle guignolade, quelle honte!

Finalement, j'aurais dû appeler le 15. Le 15, mais c'est un chiffre! Je n'ai pas osé. Et puis, culture des résultats, les urgences ont ordre que les gens ne meurent pas à l'hôpital : on meurt dans l'ambulance qui vous trimbale d'un hôpital à l'autre (la mention "mort à l'arrivée à l'hôpital" ne compte pas dans la statistique, ni de l'hôpital cédant, ni de l'hôpital d'arrivée).

Bon, je m'en remettrais... Encore 8 ans minimum à attendre...

3 commentaires:

noir c noir a dit…

Parait qu'y a un bon centre de repos et de remise en forme au Cap Negre avec une gentille infirmière qui vous parle tout bas !
On comprend mieux les chiffres après.

Anonyme a dit…

A noir c noir : je vous prie d'être correct. le mot "nègre" ne doit pas être employé. Dites le cap Bruni (au soleil), le cap Minorité Visible (de loin), le cap de Couleur, le cap Blaque, comme vous voudrez.

Anonyme a dit…

8 ans! Ben c'est encore long!
warf warf warf

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