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samedi 1 décembre 2007

Tremblement de terre

La terre a tremblé en Martinique, jeudi dernier. Comme dans l'Antiquité, les dieux réagissent aux folies des hommes. Il y avait effectivement de quoi se poser des questions, au même moment, en regardant la TV.
- on se s'invite pas chez moi, vautré dans un fauteuil, fut-il du Mobilier National, assis comme s'il avait mal aux c..., la cheville posée sur le genou, la semelle au premier plan.
- on ne se fait pas interviewer par Arlette Chabot, au risque de faire peur aux enfants. Il aurait pu choisir quelqu'un d'autre, Laurence Ferrari par exemple.
- j'espère qu'il y avait un SAMU à proximité. L'attaque le guettait. Il va un jour nous péter une durite. Pronostic : il finira comme Félix Faure. Ou comme ce pauvre Deschanel.

Sur le fond, quelques points qui n'ont pas été relevés par la presse, à ma connaissance :

- l'Etat doit à ses fonctionnaires, notamment dans les hôpitaux, des millions d'heures supplémentaires. Un chef d'entreprise eut été immédiatement mis en demeure de payer, par un référé. Pourquoi les ordonnateurs secondaires, qui ont engagé ces dépenses sans en avoir les AE, ne sont-ils pas trainés devant la cour de discipline budgétaire? Et les ordonnateurs primaires devant la Haute Cour? Ces sommes ont-elles été provisionnées? Inscrites au bilan? Quand réforme-t-on la Cour des Comptes?

- L'Etat va vendre 3% de EDF -5G€- pour reconstruire les universités. Enfin un retour aux bons principes de l'économie : du capital pour payer un investissement, non pour boucler un budget de fonctionnement. Mais.... ce serait crédible si le budget 2008 était présenté en équilibre, non pas en déficit de 41 G€. Cet investissement nécessitera aussi du fonctionnement, car il suffit de voir le "centre Mendès-France" de Paris I, rue Tolbiac, pour se rendre compte de l'effet d'un bâtiment ultra-moderne tagué, affiché, dégradé, dégueulasse en un mot. En tous cas, le joli Bruno Julliard annonce le lendemain qu'il appelle à lever les blocages... et sa démission! Bien joué, Mme Pécresse.

-La justice, a-t-il été regretté, a été bien longue à traiter le cas Chirac. J'ai dû me pincer pour être sûr d'avoir entendu ce que je croyais avoir compris, d'avoir compris ce que je croyais avoir entendu. Problème facile à régler : supprimer d'urgence le fameux "statut pénal du chef de l'Etat", voté dans la confusion il y a un an. Et lancer une enquête préliminaire pour "recel d'abus de biens sociaux" pour vérifier que le prêt d'un appartement prestigieux de 160m² n'est pas la récompense de bienfaits prodigués à un chef d'Etat étranger, immensément riche, notoirement corrompu et corrupteur.

-Vive la négo sociale! Il nous faut des interlocuteurs! Chapeau, le virage à 180°! Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Voila mon interprétation : pendant la période "silencieuse" de la grève des transports, Thibaut et Chérèque ont dû dire à Sarko : tu t'es mis dans la mouise avec cette affaire de régimes spéciaux mal engagée. Si tu veux qu'on t'aide à t'en sortir, voila les conditions :
1 tu dis à la SNCF et à la RATP de payer : compenser la baisse des retraites par des augmentations de salaires
2 tu recommences pas : tes prochaines réformes, tu les discutes avec nous avant.
3 tu annonces que tu aimes bien les syndicats, tous les syndicats, SUD compris (merci Arlette d'avoir posé la question).
4 sinon, ça va être la Java à Noël dans les transports.

Ca explique le coup de gueule de Fillon et de Devedjian le samedi : pas de ça, mon Coco. Mais Sarko, en bon politique qui sait ce qu'est un rapport de force, a accepté le deal. Il aura fallu 3 jours pour cela, 3 jours de galère de plus pour les parisiens et banlieusards. Sarko a donc fait son topo sur les mérites de la concertation, à la CGT de faire le sien maintenant. Et si ça ne se passe pas bien, il garde un fer au feu : remettre en cause la représentativité! C'est bien de se sentir gouvernés...

Dur, la rupture...

lundi 26 novembre 2007

Grèves et grèves. Kübler-Ross.

Mon habituel sens de l'humour est mis à l'épreuve quand je lis les sottises que profèrent, à l'occasion du conflit sur les régimes spéciaux, de petits napoléons de sous-préfectures et autres poujadistes primaires.

Si j'en parle, c'est un peu parce que j'ai eu la chance d'en vivre, en direct, en première ligne. J'ai eu droit à l'arrêt des services, mais aussi au blocage des non-grévistes par les grévistes, à l'envahissement violent de mon bureau, aux appels du Préfet demandant pourquoi les voitures du service, banderolées avec mon nom, bloquaient le centre ville. J'ai géré les avant-crises, les pendant-crises, et les sorties de crise. Rien d'exceptionnel, surtout à l'époque (78-83), mais très éclairant pour apprécier les postures et les gesticulations de conflits ultérieurs.

Quand vous voulez, ou surtout devez, introduire un changement qui est susceptible de ne pas plaire, et donc de déboucher sur un conflit avec possibilité de grève, il faut commencer par définir sa stratégie, et ses tactiques.
Définir ses buts de guerre, et les moyens de les gagner. Puisqu'on va à l'épreuve de force, identifier et fortifier ses alliés, constituer des réserves stratégiques (Ah! Mme Thatcher et votre stock secret de charbon pour un an!), établir finement son plan de communication.

Tactiquement, utiliser tous les moyens pour convaincre le personnel, en passant par la hiérarchie naturelle -ne comptez pas sur les syndicats pour vous y aider-, divisez les adversaires -ils vous opposeront "l'Union"-, isolez les "gauchistes" en négociant intelligemment avec les réformistes et pour cela utilisez vos biscuits mis en réserve. Si votre encadrement est plutôt favorable aux grévistes, vous êtes TRES mal...

Enfin sachez utiliser le temps, pour faire mûrir un process d'évolution que Madame Elisabeth Kübler-Ross a décrit par ailleurs, mais qui est très utilisable dans ce domaine.
Face à une situation considérée comme "impossible, inacceptable", bien qu'inéluctable, nous réagissons ainsi :

- 1 nous subissons un choc, et nous nions la réalité (sidération)
- 2 nous nous mettons en colère
- 3 nous essayons de marchander, pour éviter l'inévitable
- 4 nous faisons une dépression
- 5 nous pouvons alors seulement entrer dans une phase d'acceptation.

Si vous accompagnez vos grévistes jusqu'à l'acceptation, vous avez gagné, le travail peut reprendre. Si vous ne comprenez pas ça, attendez-vous à de gros ennuis. Par exemple, pendant la phase "colère", laissez brûler le bois : ce n'est pas le moment d'envoyer les CRS. Au moment de marchander, usez de votre salive, de la carotte et du bâton. Au moment de la dépression, dites des mots gentils de compassion. Faites tout ceci à contre-temps, et vous finirez roulé dans le goudron et les plumes.

Il peut arriver que la grève "pète" toute seule. Vous ne l'avez pas vu venir. Faites très vite le process précédent dans votre tête :
1 "Ah, c'est pas vrai! ils vont pas recommencer!"
2 "Alors, bande de nuls, vous n'avez rien vu venir!!? Ils vont encore nous faire ch... Qu'est-ce qu'ils veulent encore? Des sous? J'en ai pas! De la dignité? Mais pour qui ils se prennent! "
3 "Appelez Thibault et Chérèque. Dites-leur d'arrêter ça. Chef? tu gères, ou je gère? Si oui, avec quoi?..."
4 "Je suis foutu. Ca va être le foutoir, encore. Mon patron va encore me lâcher en rase campagne, après m'avoir dit de rien céder. Et je n'ai pas que ça à faire, etc"
5 "Bon, faut y aller... Voyez si on peut recevoir une délégation..."

Alors seulement, vous aurez suffisamment repris vos esprits pour sortir à moindre frais de la crise.

La crise des Régimes spéciaux me parait contraire à toutes les règles du bon sens. Faire des économies? on est parti pour que ça nous coûte cher (avis de JM Apathie sur son blog). Assurer l'équité? C'est bien sélectif, comme approche. Bousiller la CGT? On sait ce qu'on a, on ne saura pas qui on aura après, et puis ce n'était pas la peine de faire l'unité de tous contre soi. Rassembler les français pour réussir les réformes? Je ne vois que divisions, petites ruses infâmes, volonté d'humilier, mesquineries (surtout Fillon, un spécialiste, droit dans ses bottines). Rien qui ressemble à une réforme réussie. Alors on lance les beaufs, à grand renfort de propagande TV, à réclamer "la fin des grèves dans les entreprises en monopole"," la suppression des subventions aux syndicats", "envoyez les CRS les remettre au boulot", etc. Seules victimes de ce foutoir : les usagers qui galèrent, et l'intelligence politique.

Maintenant, on crie à la "Victoire de Sarkozy contre des privilégiés". Une jolie victoire à la Pyrrhus pour l'instant, car on a eu tout ce foutoir uniquement pour commencer à parler. Et je ne vois pas comment en 4 semaines, le gouvernement va les conduire à accepter sa réforme. Bonne idée d'avoir dit 4 semaines : ce sera juste avant Noël, une bonne épée de Damoclès. Pourquoi ne pas avoir dit 6 semaines, ça nous amenait après les fêtes... et la loi sur le service minimum.

"Si on ne fait pas cette réforme, on n'en fera pas d'autres", disent-ils. En s'y prenant comme ça, il vaut mieux effectivement ne pas continuer.

Le dernier point sur les vaccins

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