dimanche 10 janvier 2021

Trois ans, onze mois, seize jours

Trois ans, onze mois, seize jours : c'est le temps qu'il aura fallu à Twitter et Facebook pour se rendre compte que leur meilleur abonné, le Donald J, utilisait leur réseau pour raconter des bullshits (des âneries).

Les journalistes n'ont pas fini de compter ses mensonges et les fake news (que j'appelle en bon français, des bobards) qu'il envoie jour et nuit, la dernière statistique dont je me souvienne portait sur environ 19 000. 

C'est évidemment une atteinte à la liberté d'expression, dans un pays qui la garantit dans son 1er amendement à leur Constitution. Par qui sont-ils mandatés pour en décider?

Et, plus grave, et c'est mon point principal, ces mêmes réseaux refusent de donner des informations à notre justice pour les atteintes aux droits que nous avons depuis longtemps. Twitter et Facebook, c'est open-bar (tournée générale, en français?) pour toute la fachosphère, les intégroïdes, les islamistes, les antisémites, les homophobes, les antivax, les cinglés, les complotistes, et j'en oublie. Leurs algorithmes sont même faits pour que, dès que vous allez voir de quoi il en retourne, ils vous balancent encore plus de messages y ressemblant.  

Comme les gens ont en moyenne des notions tout à fait sommaires sur le contexte, les backgrounds (les arrière-plans?) scientifique, historique, culturel, les plus bêtes d'entre eux se mettent à croire des trucs de plus en plus gros. Par exemple, une de mes voisines, terrifiée, est venue me montrer une photo, qu'elle avait reçue, d'un avion, en l'air, en train de vidanger : la légende disait que c'était pour diffuser sur l'Europe des vaccins en aérosols pour contraindre les antivax. Elle n'osait plus respirer, et je lui ai conseillé au contraire de respirer à pleins poumons sur sa terrasse pour en profiter au max.

Si les positions de Twitter et de Facebook sont incompréhensibles par rapport à nos principes, il n'en est pas de même aux USA : ils ont raison, parce qu'ils ont fait fortune, ce qui prouve que Dieu est de leur côté. Par ailleurs, leur raisonnement est purement money-driven (du fric! du fric!). Donc, s'ils ne coupaient pas Trump, ils risquaient de se faire boycotter par tous ceux qui étaient choqués par l'attaque du Capitole. C'est leur côté moralisateur :  on exclut ce qui n'est pas mainstream ou "bien pensant" (la référence morale étant le business, of course). Aujourd'hui, c'est Trump, et demain ce sera le Pape. 

Et pour l'Europe et autres pays du tiers-monde, ils n'en ont rien à faire, sauf du fric. C'est pour ça que les Le Pen, Mélanchon, Dupont-Aignan, Zémour, Montagnier, Juvin, certains ayatollahs, pour ne parler que des têtes de file, pourront tranquillement continuer à distiller leur fiel et leurs mensonges : ils ne risquent rien, du moins de ces GAFA. Et puis, ils ont leurs amis en Pologne, en Russie, en Hongrie...

Alors que faut-il faire? Une solution est de couper le courant, mais ça a l'inconvénient de ne plus être au courant de phénomènes sociétaux. Donc il faut rester pour voir, mais surtout ne pas interagir : pas de post, pas de like, signaler tout dérapage (ça ne sert à rien, mais ça défoule). Et surtout, quand on voit une pub, bien penser à ne pas acheter le produit, jusqu'à ce que les commerçants qui paient ces réseaux s'aperçoivent que ça ne développe pas leur business.

Depuis que je me suis éloigné de Facebook (des amis d'amis avaient des fréquentations trop douteuses, qui me harcelaient de leurs insanités), je m'en porte beaucoup mieux. Pour Twitter, j'ai un compte qui me permet de lire, et je n'y dis jamais rien, pour ne pas être bloqué, par exemple par @christineboutin ou @ltdla, qui ne gardent que des thuriféraires, et un autre compte poubelle pour m'amuser : quand il est la cible des fachos, je le change!

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