mercredi 29 avril 2020

Chronologie égyptienne

Je vais tenter de vous éclairer un peu sur la façons dont on établit la chronologie de l'Egypte ancienne. Rappelez-vous déjà que notre histoire à nous, en partant des grecs, remonte à environ 2800 ans, tandis que la civilisation pharaonique a duré plus de 3000 ans.

Ils avaient inventé l'écriture, en même temps que les mésopotamiens, et, comme les pharaons étaient divinisés, ils avaient soin de les "adorer" en en publiant la liste sur différents temples.

L'Occident n'a connu cette liste que, partiellement par Hérodote, mais surtout par les écrits d'un gréco-égyptien du IVème siècle avant JC, un  certain Manéthon, prêtre du temple d'Héliopolis. C'est lui qui a fait le découpage en 30 dynasties qu'on utilise encore, même s'il a fallu trouver la "dynastie 0" et ajouter les XXXI et XXXIIèmes. Pour ne pas simplifier le problème, on ne connait Manéthon que par des extraits qu'en ont faits ces auteurs plus tardifs (Flavius Josèphe, Jules l'Africain, Eusèbe de Césarée). Celui qui retrouvera un papyrus primitif de Manéthon est promis à la gloire!

Il avait grecquisé les noms : on connait la pyramide de Chéops (Khufu) et les Aménophis (Amenhotep maintenant).

Rien de plus n'a été découvert jusqu'à la découverte de la Pierre de Rosette par un officier du Génie Pierre-François-Xavier Bouchard le 15 juillet 1799. La Pierre, volée par les anglais, est maintenant au British Museum. On a reconnu, grâce aux cartouches, quelques lettres hiéroglyphiques : PTOLMYS et KLEOPATRA, ce qui a conduit le docteur Thomas Young dans une impasse. Car à part ces noms, rien ne collait.

Champollion, lui, a fait la remarque que, puisqu'il y avait environ 400 hiéroglyphes différents, l'écriture ne pouvait être qu’alphabétique. Mais ils avaient dû utiliser des sons pour noter les noms d'origine étrangères, comme Ptolémée ou Cléopâtre, comme pour un rébus : Monsieur Tassot aurait été écrit "tasse + seau".

En voyage en Italie, Champollion va voir la collection égyptienne (maintenant Musée égyptien de Turin), et identifie un papyrus, très abîmé, écrit en hiératique, qu'on appelle maintenant : le Canon Royal de Turin. C'est une liste de 300 noms, des premiers pharaons prédynastiques aux plus récents (environ 1200 avant JC).

On arrive alors à déchiffrer la Pierre de Palerme (au Musée de Palerme, un autre fragment est au Musée du Caire), un tout petit fragment. Pas grand chose, mais la confirmation des 5 premières dynasties.

Plus tard on trouvera dans des temples d'autres listes : la Liste Royale de Karnak (Musée du Louvre), des premiers pharaons jusqu'à Thutmosis III (le "Napoléon égyptien", de la XVIIIème dynastie), et la Liste Royale d'Abydos (toujours en place), gravée sous Séti I, père de Ramsès II (XIXème dynastie).




On dispose également une copie de cette liste, la Liste des Rois d'Abydos, maintenant au British Museum).

Ceci dit, on n'est pas très avancé, car les égyptiens n'avaient pas d'année "0" pour avoir une chronologie absolue : ils comptaient en nombre d'années, de mois et de jours de la durée de règne de chaque pharaon. Et pour eux, l'année comptait 365 jours : 3 saisons de 4 mois de 30 jours plus 5 jours épagomènes. Il y avait donc un écart de 0,25 jours d'écart par an entre le calendrier et les phénomènes célestes, soit un cycle de 1460 ans (4 x 365). Inversement, les calendriers donnant des dates que l'on sait recalculer dans le calendrier julien, permettent de recaler les années absolues. La plus fréquente notation est celle du lever héliaque de Sirius, qui annonçait le début de l'inondation.

On arrive ainsi, et par des méthodes analogues, à fixer les dates, mais les estimations pour les plus anciennes peuvent varier de 50 à 200 ans. Le wiki donne comme certaines des dates les plus vraisemblables, mais il ne faut pas s'y fier absolument.

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