De la curiosité ... Avant toute chose.... Sur des sujets divers... Sans oublier des coups de gueule, Et des provocations! De l'humour, toujours. Du premier degré, jamais!
jeudi 31 janvier 2008
Légion d'Honneur (2)
Paritaire, plus "équilibrée", conforme au nouvel ordre des choses, elle méritait cette attente.
La palme, à ce titre, revient au 1er ministre qui a fait inscrire "Madame Nègre" : toutes les qualités sur une seule proposition, c'est formidable. Mention pour Borloo : "Madame Desfemmes".
La presse vous aura déjà raconté l'essentiel : M Minc (Commandeur, bigre! il a sans doute gagné plus), Mme Balkany (elle était jalouse de Mme Devedjian qui l'avait eue en juillet), M Ivan Ciganer-Albéniz (frère de l'ex), Michel Polnareff (il a travaillé plus cette année).
Mais surtout, la religion est à l'honneur : Mme Dati a fait nommer les aumôniers des prisons : le prêtre, le pasteur, le rabbin et l'imam. Ma surprise vient de ce qu'ils ne l'avaient pas encore.
Et des prêtres : le père de La Morandais (évangéliser les cocos et confesser la Droite, ça vaut bien ça). Et 2 ou 3 curés de campagne. Loin de moi l'idée qu'ils ne la méritent pas : leur "chance" est probablement qu'une huile a une maison pas loin de chez eux.
Et au moins 5 religieuses. Là encore, très bien (par exemple : 44 ans d'activités cultuelles...). Mais je me demande comment les préfets ont pu faire l'enquête de voisinage et de moralité : on n'entre pas dans les clôtures, et seule la Mère Supérieure peut communiquer avec l'extérieur. Un chanoine y est peut-être autorisé?
Ce qui est rassurant, c'est le nombre d'anciens ministres. Ca peut toujours servir : Pierre Mazeaud, Maurice Herzog, Robert Pandraud, Jacques Godfrain, Nelly Olin (Notre-Dame des Ourses), Bernard Bosson, Brigitte Girardin, l'ineffable Thierry Breton (il a montré à Sarkozy qu'on pouvait augmenter son salaire), Gilles de Robien, Alain Devaquet (il était bien celui-là), Luc Ferry (sa femme est si belle), Nicole Guedj. Et j'ai dû en oublier. Eux, ils ont oublié Villepin.
A noter aussi :Mme Desroches-Noblecourt, Guy de Panafieu.
Et aussi France Clidat, merveilleuse pianiste, ce qui m'a fait plaisir.
mercredi 30 janvier 2008
Dindons
- Le procureur de Paris, un certain M. Marin(?) : il a expliqué à la TV que si Jérôme K. (Jérôme) avait perdu tant d'argent, ce n'était pas par volonté d'enrichissement personnel, mais pour avoir une "grosse prime de rendement"! Voila bien un langage de fonctionnaire. On attend d'eux du rendement! Pour ceux qui sont au "taux fort", ça fait au mieux un mois de salaire (sauf aux Finances). A la SG, c'était plutot des incentives, 300 000€ en 2007 pour Jérôme, pour un brut de 68 000 (je ne sais pas si ça avait déjà été mis en paiement...). Comment ce procureur aurait-il un avis sur un truc qui le dépasse visiblement?
- M Bouton : impavide auteur de livres et de rapport sur la "bonne gouvernance des entreprises", pour avoir dit que sa banque était "néanmoins" en bénéfice en 2007. C'est dire combien les banques nous rackettent tous les ans...
- M Fillon, qui se prétend 1er Ministre, fier de sa popularité, pour vouloir s'opposer aux règles qui régulent le capitalisme qu'il défend par ailleurs, et qui va empêcher un démantèlement ou une OPA de notre fleuron national, la SG!
Extinction du paupérisme
"Il n'y a pas de pauvres aux Etats-Unis. Ou, s'il y en a, ils ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes de leur paresse, de leur incompétence ou de leur intempérance."
De qui est-elle : Ford, Carnegie, Rockefeller, Bush?
Par ailleurs, lisez donc l'article de Galbraith!
mardi 29 janvier 2008
Dindes
- Ségolène, chez Drucker : "pendant la campagne des présidentielles, j'ai été trompée!" Et nous donc!
- Christine (Lagarde), chahutée à l'Assemblée sur la Sté Générale : "Est-ce que j'ai une tête de fusible?" Non. Vous êtes juste responsable d'avoir fait perdre à la France 3G€ au moins de recettes fiscales, et encore plus de PIB. Vous avez pointé les insuffisances de contrôle de la Banque de France et de la Commission bancaire. Quand on est responsable, avec un bon salaire, il faut en tirer les conséquences. Au revoir Madame, bonjour chez vous.
- Christine (Albanel) : "On veut une télé publique de qualité, alors, vous comprenez, c'est incompatible avec l'idée de recevoir de la pub". Madame, vous êtes en train de nous dire que la TV financée par la pub est de la m...., du cerveau lessivé et abruti pour mieux percevoir la pub de Coca, McDo, Mars, etc. Lelay avait avoué. Vous confirmez, bien que Martin soit le parrain de Louis. Dehors, Madame.
- Rachida Dati : interviewée sur les radios aujourd'hui, vous avez défendu votre loi démagogique sur "la mise en sécurité des pédophiles après leur peine". Ce n'est pas une perpet à vie, non, non. Seulement votre loi ne sera pas rétroactive : les effets s'en feront peut-être sentir au mieux dans 15 ans. Alors, gérez votre ministère sérieusement, autrement que par une fuite en avant suicidaire (pour la Justice). Partez, partez. Le plus tôt sera le mieux.
Je n'ai pas le courage ce soir de vous parler de Roseline, de Christine (Boutin) ni de "Favella" Amara, qui mériteraient aussi.
Mais je vous ferai un truc sur les dindons, promis.
Architectures anglaises
Le City HallCanary Wharf, à voir par le DLR (Dockland Railways)
lundi 28 janvier 2008
London's souvenir
London will be London for ever!
(Pub dans le métro)
Malheureusement, il n'est pas permis d'en prendre dans la National Portait Gallery. Dommage, ce portrait du mari est fort beau : voici le lien. Le peintre a visiblement compris ce qui n'allait pas...
Rogue Trader
jeudi 24 janvier 2008
Ciao!
Je pars, oui, demain, à l'heure où blanchira la campagne, je partirai.
J'en ai bien le droit, même si je ne suis pas invité par Bolloré.
Je n'irai pas sur un yacht, ni en Egypte (c'était il y a un an!).
Je n'irai pas en hélico, je ne ferai pas de discours cléricaux.
J'irai voir ce qu'on nous a volé : la Pierre de Rosette!
Société Généreuse
Question : qui a gagné cet argent? Pfff Fumée!
Question : qui a perdu cet argent? La bonne réponse est : le contribuable. En perte de l'impot sur le bénéfice des sociétés, en perte sur l'IRPP des salariés de la SG. Perte sur le développement de l'économie qu'aurait pu représenter ces 5 milliards dépensés plus intelligemment.
Question : qui n'y a pas perdu? Les gentils "initiés" qui depuis ce week end (date de découverte des faits) ont massivement vendu leurs actions SG. L'AMF va-t-elle enquêter?
Pourquoi le trader est-il devenu "fou"? Parce qu'il espérait de grosses primes si le coup réussissait. Parce que c'est ce que la Banque lui demandait, sans lui demander, du moment que ça ne se sache pas. S'il y avait eu 5 milliards de gain, ils se seraient partagés le benef, sans rien dire.
On a viré tous les "supérieurs contrôleurs" du trader, sauf le PDG : dans le capitalisme à la française, tous les PDG sont administrateurs de la société du copain d'école, donc ça ne se fait pas.
Tiens, j'ai rien vu chez Attali sur ce sujet?
Libérer la croissance
Je commence, et je vois ça, au début :
DÉCISION FONDAMENTALE 1
Se donner les moyens pour que tout élève maîtrise avant la
fin de la sixième le français, la lecture, l’écriture, le calcul, le
travail de groupe, l’anglais et l’informatique.
Alors là, non, c'est trop dur! D'abord, pourquoi à la fin de la 6ème, alors qu'on parlait toujours de la fin du primaire? Les PEGC vont rattraper en 1 an ce que les instituteurs n'auront pas su faire en 5?
Donc, en entrant en 5ème, les gamins maîtriseront la lecture et l'écriture : Bien!
-Le calcul et l'informatique : à quoi sert le calcul si on maîtrise Excel, hein? Et quand je pense qu'on forme les informaticiens à bac+5, voila que les morveux en sauront autant qu'eux. Bien!
-Le français et l'anglais : bien, bien, (quoiqu'il ait oublié le latin et le grec, mais passons, tout fout le camp...). "Hi, Sir, my name is Jacky on Facebook, and I just launched my first start-up givemeyourcarambar.com. What about the new release of FireFox?"
- le travail de groupe : alors là, non!
C'est tellement dans les gènes de l'Education Nationale à la Française de faire de la sélection par l'échec, de donner des bons points à celui qui a bien répondu et à pourrir celui qui n'a pas compris, de pratiquer l'élitisme et d'organiser des concours éliminatoires, que je ne vois pas comment on pourrait trouver le moindre prof capable de leur apprendre à diriger un débat, à construire ensemble, à faire une oeuvre collective (comment noter, hein?), à tirer le meilleur de chacun sans punir ou humilier.
On pourrait prendre des profs qui ne soient pas profs, mais c'est comme si on disait qu'on arrête de recruter des militaires dans le civil. Alors, il va falloir former les profs eux-même au travail collectif? Impossible, ce serait une atteinte à leurs diplômes (qu'ils ont eu par sélection), une insulte à leur autorité, d'ailleurs le Syndicat a déjà dit non.
Bon, ce n'est pas grave : le rapport sera "presque entièrement" appliqué. Il y en a 314 comme ça.
Et bien je suis pour qu'on l'applique "entièrement"!
mercredi 23 janvier 2008
Une politique pour les Séniors
10 à 18 points de popularité perdus, sur 13 millions de retraités!
Les "plus de 65 ans " sont, d'après le Monde son "coeur de cible" : ils sont naturellement(?) sensibles à la légitimité. Ils ont apprécié les promesses de campagne, faites exprès pour eux : augmentation du minimum vieillesse, du taux de reversion. Rien de tout cela n'a été mis en oeuvre. Au contraire, le cafouillage sur la redevance TV (on ne sait plus où on en est, mais le mal est fait) a fait très mal à son image de marque. Et je ne vous parle pas de ses frasques!
Alors évidemment, la hausse des retraites de 1,1% au 1 janvier, annoncée au moment où on nous explique que l'inflation a été de 2,6%, ça a été la goutte d'eau...
Comme il n'y a pas d'argent (vous saviez ça?), qu'ils n'ont pas de RTT, d'HS, pas de participation, et qu'ils ne peuvent gagater plus pour gagner plus : que faire??? Je vous le donne en 1000 : et bien : communiquer sur la sécurité!!
Grâce aux statistiques (faisandées) de Mme Alliot-Marie, je vais me sentir rassuré quand j'irai sortir mes économies d'un crache-thunes! Je suis content d'être contrôlé dans le métro, ça prouve qu'ils font quelquechose contre les fraudeurs! Je suis heureux de voir tous ces camions de CRS qui stationnent devant le Luxembourg : je peux y prendre l'air, c'est tranquille!
Toujours en retard d'une journée sur une occasion de fayoter, Mme Lagarde veut relancer le travail des séniors. (Là, les séniors ont plus de 50 ans). Mme Lagarde ne sait pas que à peu-près toutes les entreprises du CAC 40 font tout pour les mettre dehors, ces séniors? Que Mme Dati a proposé aux avocats "dissous" par sa carte judiciaire de prendre une retraite anticipée? Que ces gens, qui sont payés plus que les jeunes "à travail égal", pèsent de façon intolérable sur les résultats des entreprises, et qu'il est donc normal de les mettre avant l'heure à la charge de la société toute entière?
M Chérèque, constatant que la France avait le record du taux de chomâge des jeunes et des vieux, s'y met aussi. N'y aurait-il pas une relation de cause à effet?
Il faut diviser pour régner : vieux/jeunes, villes/campagnes, riches/pauvres, privilégiés/sarkozystes, Fadela/Boutin et Rama/Brice, Neuilly/Villiers-le-Bel, piétons/vélos, gendarmes/militaires et gendarmes/CRS, etc.
Je pense que, après avoir supprimé les droits de succession, leur prochaine étape est de pousser les inactifs au suicide, avant de passer à l'euthanasie pour les récalcitrants!
Qu'il n'oublie pas que les vieux sont disponibles pour aller aux manif, qu'ils sont capables de l'empêcher de dormir, de couper les jarrets des chevaux, et de contribuer à faire baisser ses chers sondages!
mardi 22 janvier 2008
Leur ami le Roi
Juste de quoi nous remettre quelques faits en mémoire : c'était effectivement juste avant la réelection de De Gaulle en 65, et c'était le célèbre Papon qui était préfet de police. Oufkir dans sa première jeunesse.
Des circonstances bien glauques, de la barbouzerie gaulliste pur jus, il n'y a pas de quoi être fier. "Foccart était au parfum", un mot digne de Michel Audiard. Mais a-t-on jamais fait repentance? Officiellement la Justice est passée.., y compris pour ce Figon, "suicidé" d'une balle à bout portant.
Mais surtout, c'est le portrait de Hassan II qui nous manque. Deux textes à lire :
- "Notre ami le roi" de Gilles Perrault, publié en 90.
- Mémoires, tome III de Benoist-Méchin : témoin oculaire du massacre au palais royal de Skhirat en 71, il a laissé un récit détaillé de cette journée, auquel tous les autres se réfèrent. mais l'original est beaucoup mieux.
En 99, Chirac a invité Hassan II à présider avec lui le défilé du 14 juillet (on se demande bien pourquoi). Hassan II est mort 9 jours plus tard. Chirac, quant à lui, passe toutes ses vacances au Maroc, au frais de la Princesse.
lundi 21 janvier 2008
Histoire des Américains
Il a une façon originale de prendre l'histoire, comme on ne s'y attend pas : par "tranche", par thèmes, indépendamment de la chronologie ou des pays, pour faire de passionnantes synthèses.
Les découvreurs du temps, par exemple, nous emmènent du début de l'astronomie, entre les années "solaires" (en Egypte, à cause des inondations du Nil) aux calendriers lunaires, plus simples, jusqu'aux recherches sur les horloges et montres qui seules permettaient de mesurer la longitude d'un lieu, ce qui était indispensable aux navigateurs, et donc aux explorateurs.
Dans un autre livre, toujours chez Bouquins, Histoire des Américains, c'est la même technique appliquée aux US, où l'on y apprend des tas de choses que l'on ne trouve nulle part ailleurs.
Passionant, et instructif!
dimanche 20 janvier 2008
Louis XVI
Comme on lui faisait la honte de lui lier les mains, M. Edgeworth lui dit "Souffrez cet outrage comme une dernière ressemblance avec le Dieu qui va être votre récomprense". Puis : "Fils de saint Louis, montez au ciel!"
Louis XVI, quant à lui, s'écria : "Français, je meurs innocent des crimes qu'on m'impute ; je pardonne aux auteurs de ma mort, et je demande que mon sang ne retombe pas sur la France".
C'est ainsi que l'hagiographie royaliste rapporte ces sublimes et derniers instants. Car, dans les faits, les révolutionnaires avaient veillé à ce que des roulements de tambour couvrent toutes ces déclarations.
C'est Vergniaud qui avait convaincu la Convention de traiter le cas de l'ancien roi, depuis qu'il avait été déchu et emprisonné après les événements du 10 août 1792. C'est que d'autres urgences l'avaient occupée : "trahison" de Lafayette, septembrisades, victoires surprenantes de Valmy et de Jemmapes, manoeuvres de Robespierre et Marat, organisation de l'exécutif de la République.
Il faut dire qu'on avait trouvé aux Tuileries "l'armoire de fer", où il y avait toutes les preuves de ses "trahisons" : ses courriers avec Mirabeau, qu'il avait acheté (les cendres de Mirabeau furent sorties ignominieusement du Panthéon...), ses lettres à "son frère" l'empereur d'Autriche, aux émigrés.
En revanche, le roi avait juridiquement "abdiqué la royauté", et l'Assemblée avait pris l'engagement solennel de tenir comme sacrée la personne des monarques.
Mais cela tenait de peu, quand il fallait rendre irréversible le cours des choses. La Convention décide finalement : "Louis XVI sera jugé par elle", le 3 décembre.
On rédige "un acte énonciatif des faits imputés" (ou plus exactement, on en charge une commission), qui fut présenté le 10 décembre, et Louis XVI fut interrogé le lendemain. Il demanda le soutien d'avocats, ce qui entraîna une nouvelle querelle : on allait encore différer le jugement par des chicanes! On accepta finalement, et un avocat, et même un délai de préparation.
Louis XVI choisit Target, ou à défaut Tronchet. Target se récusa, Tronchet accepta. Alors le vénérable Malesherbes (70 ans) eut l'audace d'écrire pour se proposer! Devant la masse des documents à lire, ils eurent l'autorisation de recruter le jeune Desèze, devenu ensuite de Sèze, pour les aider. Le 26 décembre, à peine prêt, Desèze présente la défense du roi devant la convention. Aussitôt, la discussion commence, entre ceux qui veulent passer aux voix, et ceux qui veulent discuter du fond. Elle dura jusqu'au 7 janvier 1793.
On décida d'ajourner au 14 janvier, pour poser aux voix les questions suivantes :
"Louis Capet est-il coupable de conspiration contre la liberté de la nation, et d'attentats contre la sûreté générale de l'Etat? Le jugement, quel qu'il soit, sera-t-il envoyé à la sanction du peuple? Quelle peine lui sera-t-il infligé?"
Il est fait le 15 un appel nominal sur la 1ère question : oui, par 683 sur 749.
Et sur la 2ème question, celle de l'appel au peuple : oui : 291, et non : 483.
La 3ème question, la plus difficile, serait posée le lendemain. Mais fallait-il la majorité simple, ou la majorité des 2/3? Ce n'est que le soir que l'appel nominal commence, pour durer toute la nuit.
Les uns demandent simplement la mort, ou la mort avec sursis à exécution, d'autres la détention et le banissement à la paix. Les tribunes étaient pleines de monde, applaudissant les "régicides" et conspuant les autres. Le vote le plus célèbre fut celui de Philippe "Egalité" d'Orléans, qui demanda la mort de son cousin. Les députés présents étaient 721, et la majorité fixée à 361 voix. 286 voix pour le banissement avec différentes conditions. 2 avaient voté "pour les fers", 46 pour la mort avec sursis, 26 pour la mort avec conditions, et 361 pour la mort sans condition. Louis XVI est condamné à mort.
On introduit alors les défenseurs : Desèze demande de faire appel au peuple du jugement, Tronchet demande l'application de la majorité des 2/3, Malesherbes, en pleurant, demande le recomptage des voix.
Le 18, le 19, on en discute toujours, malgré Robespierre qui regrette ce temps perdu. Le 20, on vote sur l'appel : 380 contre 310, il ne sera pas sursis à l'exécution. Ce sera fait le lendemain.
Louis XVI avait le syndrome de Cassandre : il comprenait tout, voyait dès 1788 le gouffre dans lequel son pays allait être entraîné. Mais il était incapable de réagir, de forcer le destin, de prendre une décision. Rien ne lui aura été épargné.
Il assista à son procès, comme s'il concernait quelqu'un d'autre, résigné et déjà ailleurs. Son cousin Orléans avait voté contre lui, son frère Provence lui avait savonné la planche, et se réjouissait malgré lui de ce crime qui le rapprochait du Trône. Il est mort dignement, avec la Monarchie, comme un capitaine sur son bâteau qui coule.
Il ne mérite, ni les sarcasmes de la propagande républicaine, ni les palpitations des monarchistes, authentiques responsables de sa chute.
samedi 19 janvier 2008
Brèves
- Bill Clinton aux électeurs du Nevada : Hillary, c'est pas du pipeau!
- Sarko à Jack Lang : la débauche, je connais que ça...
vendredi 18 janvier 2008
Proust
Je vais vous parler de Proust, et vous invite à visiter le site echolalie : vous saurez tout sur les manières de lire Proust :
-en SMS (lgtps, j m ss kouché de b0nn hr. parfoi, @ pein m bouji éteint, mes yeu ce ferméent si vite ke j' n avé pas l tps d mdir : « J m endors. ») ,
-en japonais (Longtemps, je me suis couché de bonne heule. Palfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se felmaient si vite que je n’avais pas le temps de me dile : « Je m’endols. »),
- ou a rebours (Je dire me de temps le pas n'avais je que vite si fermaient se yeux mes éteinte, bougie ma peine à parfois, heure. Bonne de couché suis me je longtemps.)
Etc!
On dit toujours que les phrases sont longues : ce n'est pas vraiment vrai: les phrases longues sont rares. Je le démontre :
Quelques statistiques sur "Du côté de chez Swann".
(A partir d'une des nombreuse versions du texte qui traînent sur Internet, traitement par Python puis Excel.)
Nombre de caractères : 824 974 (sans les espaces)
993 688 (avec les espaces)
Nombre de mots : 169 885 mots, soit 4, 86 caractères par mot.
Nombre de phrases : 4 244, soit 194,4 caractères par phrase
ou encore 40,0 mots par phrase.
Mais évidemment, la dispersion est forte. Il n'y a que 50 phrases (environ 1%) qui dépassent 1000 caractères.
C'est la fin d'un mythe!
Voici l'histogramme de la longueur des phrases :
Enfin, je vous remets en mémoire la plus longue phrase d' Un amour de Swann, elle est si belle! 2884 caractères, et une échelle enchantée!
Mais j'avais revu tantôt l'une, tantôt l'autre, des chambres que j'avais habitées dans ma vie, et je finissais par me les rappeler toutes dans les longues rêveries qui suivaient mon réveil; chambres d'hiver où quand on est couché, on se blottit la tête dans un nid qu'on se tresse avec les choses les plus disparates: un coin de l'oreiller, le haut des couvertures, un bout de châle, le bord du lit, et un numéro des Débats roses, qu'on finit par cimenter ensemble selon la technique des oiseaux en s'y appuyant indéfiniment ; où, par un temps glacial le plaisir qu'on goûte est de se sentir séparé du dehors (comme l'hirondelle de mer qui a son nid au fond d'un souterrain dans la chaleur de la terre), et où, le feu étant entretenu toute la nuit dans la cheminée, on dort dans un grand manteau d'air chaud et fumeux, traversé des lueurs des tisons qui se rallument, sorte d'impalpable alcôve, de chaude caverne creusée au sein de la chambre même, zone ardente et mobile en ses contours thermiques, aérée de souffles qui nous rafraîchissent la figure et viennent des angles, des parties voisines de la fenêtre ou éloignées du foyer, et qui se sont refroidies ; - chambres d'été où l'on aime être uni à la nuit tiède, où le clair de lune appuyé aux volets entrouverts, jette jusqu'au pied du lit son échelle enchantée, où on dort presque en plein air, comme la mésange balancée par la brise à la pointe d'un rayon; parfois la chambre Louis XVI, si gaie que même le premier soir je n'y avais pas été trop malheureux et où les colonnettes qui soutenaient légèrement le plafond s'écartaient avec tant de grâce pour montrer et réserver la place du lit ; parfois au contraire celle, petite et si élevée de plafond, creusée en forme de pyramide dans la hauteur de deux étages et partiellement revêtue d'acajou, où dès la première seconde j'avais été intoxiqué moralement par l'odeur inconnue du vétiver, convaincu de l'hostilité des rideaux violets et de l'insolente indifférence de la pendule qui jacassait tout haut comme si je n'eusse pas été là ; - où une étrange et impitoyable glace à pieds quadrangulaire, barrant obliquement un des angles de la pièce, se creusait à vif dans la douce plénitude de mon champ visuel accoutumé un emplacement qui n'était pas prévu ; - où ma pensée, s'efforçant pendant des heures de se disloquer, de s'étirer en hauteur pour prendre exactement la forme de la chambre et arriver à remplir jusqu'en haut son gigantesque entonnoir, avait souffert bien de dures nuits, tandis que j'étais étendu dans mon lit, les yeux levés, l'oreille anxieuse, la narine rétive, le coeur battant : jusqu'à ce que l'habitude eût changé la couleur des rideaux, fait taire la pendule, enseigné la pitié à la glace oblique et cruelle, dissimulé, sinon chassé complètement, l'odeur du vétiver et notablement diminué la hauteur apparente du plafond.
jeudi 17 janvier 2008
Loto négatif
M Bussereau généralise le loto négatif, à grand refort de faux arguments. Il explique qu'on a mis 2000 radars automatiques, et que ça a fait 2000 morts de moins. Il va donc mettre 2000 radars de plus, pour arriver à son "objectif" de 3 000 morts. Si ça marchait comme ça, il devrait mettre 5000 radars, avec un objectif de "0" mort sur la route. Il utilise les lobbys anti-voiture, anti-violence routière. Que voulez-vous répondre à ça?
En réalité, ce sont de fabuleuses machines à sous. Tout est automatique, et les moyens d'appels sont inexistants. Officiellement, il faut payer tout de suite le prix majoré avant de pouvoir réclamer, et ensuite, comme il a été dit dans les journaux, les réclamations sont mises systématiquement au panier.
Pour que ça paie bien, il suffit de continuer comme maintenant : avoir une signalisation sur les vitesses autorisées parfaitement illisible. Quand on installe un nouveau radar, les gens du coin se font avoir, et l'installation est vite rentabilisée. Ensuite, on attrape tous les touristes qui viennent par là. Tout bénef.
L'idée de commencer par mettre en place une signalisation claire (une couleur continue par exemple), irait à l'encontre du but poursuivi. D'autant plus que cet argent (des centaines de millions d'euros) va directement dans les poches du ministère de l'Intérieur pour l'équipement des flics, sans passer par les finances.
Les meilleurs coins sont les plus mal signalés : vous sortez d'une zone commerciale, vous tombez sur une 4-voies entre champs et usines. Vous accélérez jusqu'à 60km/h, et là, hop, un flash : on était encore en ville, 50km/h! Ou alors la rocade Nord de Nantes, en venant de paris : on voit le panneau qui indique 110, mais pas celui qui indique 90, à 100 mètres avant le radar. Bingo!
C'est pareil à Paris : les "Rivoire-et-Carret", ex-Pervenches, sont au rendement. Elles doivent en faire tant par jour. Alors, rien ne compte : les voitures en panne, les 3 mn où vous êtes en train de prendre un ticket au parcmètre qui est à 100 mètres de là, les dépassement d'un mn (on n'a pas les mêmes montres avec la Rivoire-et-Carret).
Là, vous avez 45 jours pour payer : le temps de faire appel auprès du tribunal de Police de Paris. On vous renvoie un imprimé, signé illisible (ce qui est illégal), qui vous dit que "le PV fait foi jusqu'à preuve du contraire". Circulez, y'a rien à voir.
C'est de la petite injustice ordinaire (les voies de recours sont quasiment inexistantes, et disproportionnées avec les montants en cause). C'est du loto négatif. C'est organisé pour.
Alors, moi, je me révolte. Non pas à cause de ces montants, certes minimes, mais pour le principe. Je vais devenir incivil, et je vais me rembourser sur l'Etat de ce qu'il me vole :
- je vais traverser en dehors des clous, et rouler en vélo sur les trottoirs.
- je vais faire, comme beaucoup, de la statistique : en ne payant jamais ses parc-mètres, il parait que ça coûte moins cher que les contraventions de temps en temps.
- je ne pairai plus mes factures qu'au deuxième rappel, ça occupera les gens du contentieux.
- je vais faire des réclamations sur tout et sur rien, ça va les occuper. Par exemple, je vais demander au Ministère comment obtenir une carte d'"Anciens Combattants" de mai 68.
- mon rêve : freiner brusquement si une Velsatis de l'Administration me serre de trop près...
-je vais porter plainte, et augmenter ainsi les statistiques de délinquance.
-je vais acheter des champignons au marché, et ensuite demander au pharmacien du coin, qui fait fortune avec ses shampooing et ses pilules pour chiens, de me vérifier qu'ils sont comestibles (il doit le faire gratuitement). Ensuite, je me plaindrai au Conseil de l'Ordre pour avoir été mal reçu. Idem au pharmacien : je lui demanderai de m'expliquer l'intérêt des génériques, à chaque fois, et qu'il me signe un papier.
- je vais demander des passe-droit à mon député-candidat aux municipales.
- j'irai aux manif de la CGT pour éxiger le maintien des avantages acquis
- je vais dénoncer tous ceux qui ne paient pas assez de loyer
Vous avez d'autres idées?
mercredi 16 janvier 2008
Taser et eau bénite
Côté "sabre", la "milicisation" de la société, avec flicage, videosurveillance, lois uniquement répressives, etc, est bien partie.
On complète le dispositif...
Quand Napoléon a fait le Concordat, il ne visait que la tranquillité publique. Il constatait que la religion catholique était "celle de la majorité des français". Dans les "articles organiques" (décrets d'application du Concordat, que Pie VII n'avait pas vraiment appréciés), il eût soin d'obliger les curés, à chaque messe, à prier pour les consuls (plus tard, pour l'Empereur).
Il suivait les recommandations de Voltaire, qui disait crûment : "Pour moi, ça m'est égal, mais la religion empêche ma femme de me tromper, et mes domestiques de me voler, et ça me va".
Tout ceci a été assimilé par M. Guaino, qui a écrit les belles paroles du Nain National sur l'objectif de "civilisation", et sur la "laïcité active".
A Rome, aux Emirats Arabes Unis, nous avons droit à des discours sur le rôle positif de la religion dans la société. Les calottins et les émirs applaudissent, comment ne seraient-ils pas d'accord? Ce qu'ils ne voient pas, c'est qu'il y a tromperie. Là où ils pensent "développement religieux", il n'y a, pour Sarkozy, qu'un nouvel opium du peuple à distribuer.
Si la peur de l'enfer peut contribuer à renforcer l'ordre, à contenir les revendications, à accepter son destin sans manifester, à se contenter de peu sans jalouser les riches( Dieu leur a donné tant de grâces!), alors vive la religion!
Cette démarche très cléricale, que l'on a connue au XIXème avec les régimes impériaux et monarchistes, est maintenant adaptée pour l'Islam, il faut bien vivre avec son temps. Elle est purement politique.
Nous aurons bientôt des "Te Deum" en remerciement pour la baisse du taux de délinquance ou le résultat des élections, des processions pour le taux de croissance, des messes solennelles au 14 juillet avec les corps constitués. Et il y en aura pour se prêter à ces extravagances : les préfets seront bien obligés, mais les évêques?
Si encore il faisait à la vertu l'hommage de son hypocrisie! Mais on ne peut en même temps changer de femme comme de chemise, exploiter la "Sainte Famille Recomposée", vivre en satrape, faire de la ploutocratie triomphante, et tenir ses discours sur les "valeurs" de "civilisation" pour faire passer une politique de classe.
J'en appelle à Jean XXIII, à Robert Schumann, à Edmond Michelet : eux n'auraient pas permis cette instrumentalisation du sentiment le plus religieux et le plus élevé, au profit de la politique la plus basse. Elle semble convenir à Mesdames Alliot-Marie et Boutin...
mardi 15 janvier 2008
SVI
C'était malin, et il suffisait d'y penser : comme on connait le numéro de celui qui appelle, on ajoute un ordinateur au service d'accueil téléphonique. Par exemple, quelqu'un qui appelle une hot-line est immédiatement dirigé vers le contentieux, s'il n'a pas payé sa facture. Evident, non?
La belle idée! D'abord, ça a été très long à mettre au point, et c'est une source de gags inépuisable. A France Télécom, par exemple, si vous appelez les dérangements parce que votre ligne téléphonique est en panne, vous êtes renvoyé sur un service payant si par ailleurs vous avez une commande Internet en cours (un malin a dû se dire que si on appelait, c'est qu'on ne sait pas se servir d'Internet, et l'idée qu'on puisse appeler pour quelque chose d'autre ne lui est pas venue).
Et puis, ils se sont dit qu'ils pourraient mieux "segmenter" les appels si ils étaient triés mieux que ça. "Si vous appelez pour une résiliation, tapez 1. Si vous appelez pour changez de RIB, tapez 2, etc, si vous voulez vraiment un opérateur, tapez 9 et attendez". A 0,34€ la minute, le bénef est garanti. Ils en ont tellement rajouté que ça a fini pas râler, à juste titre.
Dans une vie antérieure, j'avais appelé ces méthodes "faire du fric avec sa non-qualité".
Quand j'ai le temps, je saborde ces manoeuvres : quand on me demande mon numéro de contrat, j'en donne un autre, à un chiffre près : l'opérateur est surpris que ses données ne soient pas celles qu'il a sur son écran, et je lui fais dire que son informatique est pourrie! Quand on me demande si je veux résilier, je dis oui : je tombe sur un employé compétent, pas sur un débutant.
Mais maintenant, ils ont trouvé d'autres trucs : le proactif est aussi en SVI.!
Vous connaissez ces gens, à l'accent exotique, qui vous appellent à toutes heures de la journée pour vous demander :
-si vous trouvez que vous payez trop d'impot (répondre : non, je trouve ça normal),
-si vous voulez changer de cuisine, de fenêtre (répondre : ma femme travaille dans une entreprise de fenêtres, on a des réductions par le patron),
-si vous aimez la cuisine italienne (répondre : non je n'aime que le phoque, je suis esquimau),
-si vous préférez un enfant en bonne santé ou un enfant qui meurt de faim (répondre : j'ai déjà mes pauvres!)
?
C'est pénible à la longue...
Et bien, ils ont trouvé le SVI aussi! D'abord, quand ça sonne chez vous, vous entendez un bruit bizarre : en fait, ça sonne chez eux. Quand vous répondez, c'est alors qu'ils cherchent un opérateur libre! Le comble!
Ou alors, une voix enregistrée : "je suis Alexia, de la société Truc, nous avons un produit pour les 35-55 ans. Vous faites bien partie de cette catégorie?". Si vous dites "oui", on vous passe "Alexia" ; si vous dites "non", ils vous raccrochent au nez!
J'ai mis un peu de temps à comprendre cette nouvelle arnaque. Que faire contre ces gens-là?
lundi 14 janvier 2008
Save Private Albanel!
Le gouvernement a demandé à un cabinet "privé" d'établir des indicateurs pour "noter les ministres". C'est bête, faux et bizarre.
1 Bête : pourquoi sous-traiter ce qui est de la compétence d'un jeune cadre sorti des écoles? Ou alors, c'est qu'il n'y a personne, parmi les 5 millions de fonctionnaires, et je ne sais combien d'énarques, capable de monter un tableau de bord. Etonnant... Pourtant, on n'aurait pas fait une dépense qu'on aurait pu économiser. Evidemment, s'il avait fallu faire une "Balanced Scorecard", j'aurais compris que ça les dépassait...
2 Faux : Pas un responsable, pas un porte-parole tête-à-claques, pas un journaliste pour expliquer qu'il y a une différence entre "mesurer" et "évaluer". Mesurer est technique, évaluer est de la responsabilité hiérarchique ou politique. Ils ne comprennent rien à rien.
3 Bizarre : Il ne semble pas qu'il soit question de moyens mis en face des objectifs. Pas que de l'argent, bien sûr, il n'y en a pas. Mais il n'y a pas que l'argent dans la vie. Par exemple, Mme Albanel aurait pu conditionner la réussite de ses objectifs à l'absence d'interventions de M Guaino dans ses dossiers.
Je n'ai pas vu non plus, dans les exemples cités, d'objectifs partagés, ni de processus, ni même d'objectifs de fond. Par exemple, qui est responsable du taux de croissance, du taux de "demandeurs d'emploi' (à ne pas confondre avec taux de chômage), du pouvoir d'achat? Ce ne peut être le Président de la république qui est, selon la Constitution, irresponsable.
Bref, ils ont mouliné des promesses de campagne, ont cherché comment les mesurer (soit on prend un indicateur existant, qui est différent de ce que l'on cherche, soit on le crée, et il faut 3 ans pour fiabiliser les données), et ça donne un truc bizarre où on peut être sûr qu'il y en aura forcément des "non-tenus", ce qui permet toutes les décisions ensuite.
Alors, je vous raconte le musée Guimet : Mme Albanel doit augmenter la fréquentation des musées, mais sans trop perdre de recettes. Alors ils ont mis une dizaine de musées gratuits : le Musée de la Marine à Toulon, le Musée de l'Air et de l'Espace au Bourget, le Musée de St-Germain-en-Laye, et, à Paris, le Musée Guimet, le Musée de Cluny et le Musée des Arts-et-Métiers. Très bien.
Justement, dimanche, on allait au Musée Guimet. Gratos! Belle aubaine. Il n'y a plus de ticket à l'entrée : je ne sais comment ils mesurent la fréquentation, à part via la machine Vigipirate à l'entrée. Le personnel n'a pas l'air content : "y'a des gens qu'on voit jamais : ils touchent à tout"!
Pourtant, il est beau ce Musée, tout neuf, et rempli de merveilles. Pourquoi alors? La réponse est dans les salles : il y a des statues de "Bouddha aux mille bras", car le Dieu peut intervenir partout et sur tout. Quel plus bel hommage rendu à notre Président...
Ah oui, Mme Albanel doit aussi augmenter les "recettes accessoires" des Musées, autres que la billetterie. Belle ambition!
Pour sauver Mme Albanel, allez dans les musées gratuits et achetez des cartes postales. Et si vous voulez en plus lui faire plaisir, regardez TF1, C+ ou M6.
vendredi 11 janvier 2008
Enterrement
Il en est de pénibles, de douloureux, mais aussi de sympathiques, et même parfois, de joyeux. Mais, comme aurait dit Chamfort, il n'en est pas de délicieux.
Le pire est d'être convoqué, un matin d'hiver brouillardeux, dans un cimetierre de campagne, près de Reims, les pieds gelés collant à la glaise. Le plus étonnant est de se retrouver dans la grande salle du Crematorium du Père-Lachaise, au milieu de symboles francs-maçons, pseudo-égyptiens, à moins qu'il ne s'agisse d'un culte de Mithra. Dans une pénombre étudiée, on médite sur les vanités de ce monde en écoutant de la musique : pour moi, c'était la Pastorale de Beethoven. Curieux...
Mais quand même, quand il y a une messe, on peut en ressortir en meilleur état qu'en entrant. Quand elle a été préparée, et que "tout est dans l'ordre des choses", ça peut même être sympathique.
Bien que ça puisse tourner au pathétique rigolo, par exemple à St-François-Xavier (VIIème arrondissement de Paris), quand les visons se confrontent aux astrakans, la mine réjouie de ce que le héros du jour soit quelqu'un d'autre....
Mais il n'arrive pas tous les jours un événement aussi extraordinaire que celui-ci : à la sortie de l'église, toute la famille, enfants, petits-enfants, cousins, amis, sont en rond autour du fourgon, quand, tout-à-coup, un chien passe en courant, un gigot dans la gueule, poursuivi par le boucher du village, le couteau à la main. Toute l'assemblée éclate de rire, en disant : ça, c'est la dernière facétie de Tante XXX! Son au-revoir! C'est bien d'elle! Elle ne voulait pas qu'on pleure, etc....
Ceci dit, on se passe très bien de ce genre de cérémonies, mais on ne choisit pas. Quelques-unes restent dans nos mémoires, comme des trésors précieux, mélange de souvenirs douloureux et de grâces particulières.
Mais celles que je préfère sont celles que l'on regarde à la TV, la Garde Républicaine, les grosses voitures, avec tous les grands (?) de ce monde, un cardinal (au moins) en grand U et les commentaires à la Zitrone... Les chaînes publiques (sans pub) devraient en organiser plus souvent!
jeudi 10 janvier 2008
Flic
le 31 décembre, l'Airbus présidentiel s'apprète à décoller du Caire pour Paris, avec la suite, les journalistes, etc (Il parait que çe voyage ne coûterait rien aux contribuables...)
A ce moment, un coup de feu est tiré à l'arrière de l'avion : la balle a transpercé le plancher, est allée dans la soute, a boussillé du matos TV de journalistes, et fait un trou dans la valise d'une journaliste. Rien de grave, l'avion est reparti avec juste une heure de retard (sans doute pour ça que le discours des voeux a été nul).
C'était un flic français, de la protection rapprochée, qui vidait les chargeurs de ses pétards : "un con" avait laissé une balle dans le canon!
Déjà, des bruits courraient comme quoi Cécilia avait ouvert les serrures des cellules des infirmières à Tripoli avec les pistolets des flics de sa garde rapprochée. On nous avait fait peur avec les flics égyptiens qui tiraient en l'air pour protéger Carla à Charm-El-Sheikh....
Maintenant, ils tirent dans les avions!
Rendez nous Barril et Prouteau : ça, c'était des pros....
Méfiance!
Très bien, me dis-je, je vais lui faire part de mes réflexions.
Nom? Prénom? Age? Adresse? Profession?
Ouh la la! Je redemande à mon ami, qui me confirme : oui, c'est bien quand on écrit pour dire d'envoyer les flics, de mettre la CGT en taule, d'approuver la visite de Khadafi, pour ça, on reçoit une lettre du responsable du courrier (qui nous dit que le Président est d'accord, que c'est conforme à ses promesses, etc), mais pour ce qui est de critiquer, vaut mieux être prudent, surtout si on est fonctionnaire, logé par la Mairie de Paris, candidat à une médaille, etc..
Parce que le circuit est court entre la critique et le retour de bâton. Vivent les NTIC!
Par exemple, on apprend un jeudi que Sarko divorce, le même jour que la grève des privilégéiés des régimes spéciaux. Bon. Curieux : Sarko se tait pendant 8 jours, alors qu'on l'entendait 3 fois par jour avant. Quand on lui a demandé pourquoi, il a répondu : parce que j'étais en position d'arbitre (tu parles, Charles, tout se décidait à l'Elysée!).
On apprend le 7 janvier qu'en fait, il a été hospitalisé au Val de Grâce pour un abcès à la gorge qu'on nous avait caché. Psycho-somatique a même dit JM Apathie. Il était aphone...
Résultat au Journal Officiel du 9 1 08 :
Par décision du 8 1 2008 : est nommé médecin-chef de la présidence de la République, à compter du 15 janvier 2008, M. le médecin en chef C. ZZZZ, en remplacement de M. le médecin général J. DDDD.
Bref, il nous cache des choses, il nous ment, et quand ça se sait, il vire son médecin!
Ca promet!
mardi 8 janvier 2008
Ecrouelles
Le quotidien égyptien Al Jar-ah rapporte une guérison de cécité par Nicolas Sarkozy lui-même lors de son récent voyage. L'aveugle présentait "un voile fort épais sur la pupille " et il accusait une douleur vive. Cette cécité dont il souffrait depuis peu de temps fut guérie extemporanément quand Nicolas toucha le non-voyant avec ses Ray-ban.
Bon, je ne sais pas si c'est vrai, mais ça mériterait de l'être! Pour la gouvernance des hôpitaux, c'est déjà réglé pour l'ophtalmologie.
lundi 7 janvier 2008
L'écluse
Quand on fait un sondage d'opinion, on ne mesure pas la réalité d'un phénomène, mais la perception que les sondés en ont. Et le décalage peut s'introduire sans que personne ne s'en aperçoive : on dit qu'on est d'accord, autant parce qu'on pense que les autres le sont, que parce qu'on en est convaincu.
Et puis un jour, la réalité prend le dessus, le sondage s'ajuste sur des valeurs plus réelles, et c'est la désillusion.
On l'appelle "l'écluse", parce qu'une péniche avance tout droit dans son bief, et rattrape brusquement le niveau du sol dans une écluse. C'est aussi le phénomène "Le Roi est nu", dont on ne s'aperçoit que lorqu'un enfant le crie. C'est ce qu'on voit dans les dessins animés : le coyotte court tout droit, même après avoir passé le bord de la falaise, mais après il tombe tout droit...
C'est ce qui commence à arriver à notre Don Juan tombeur national. Il ne va pas comprendre, alors il va continuer à accélérer, à lancer des coups, des réformes, et à occuper la galerie avec des trucs hors-sujet... Mais le problème de l'écluse, c'est que l'hystérésis fonctionne dans les 2 sens : quand la confiance est perdue, et que les gens s'en sont aperçus, c'est très très long avant qu'ils changent d'avis.
" En général, on parvient aux affaires par ce que l'on a de médiocre, et l'on y reste par ce que l'on a de supérieur. Cette réunion d'éléments antagonistes est la chose la plus rare, et c'est pour cela qu'il y a si peu d'hommes d'Etat." Chateaubriand
On a vu la médiocrité avant, la vulgarité après. Dehors! Au suivant!
dimanche 6 janvier 2008
Jack Bauer for President!
C'est, of course, une démocratie exemplaire, qui fut inventée à une époque où on ne se déplaçait qu'à cheval, et selon des coutumes inspirées des pratiques des premiers colons, notamment virginiens.
Le processus est donc totalement obscur, semble dépendre finalement du hasard ou des humeurs d'un comté perdu dans la Plaine... Le tout est abondamment malaxé à tous les niveaux par les militants de tel ou telle, d'où il ressort que c'est en gros celui qui a rassemblé le plus d'argent qui gagne. Et comment fait-on pour ramasser de l'argent : en étant "attentif aux divers intérêts en jeu", selon une formule prêtée à Bill Clinton.
De toutes façons, le résultat sera bonnet blanc-blanc bonnet pour nous, et on risque d'être démoralisés. Le seul avantage de des divagations est que, pendant ce temps, on ne parle pas de Nicarlas.
Avez-vous vu les feuilletons 24/24, dont le héros est Jack Bauer, de la "CAT" (cellule anti-terroriste) de LA (Los Angeles)? Vous y perdez!
C'est d'un suspens achevé : 24 heures, ou plutôt 24 épisodes de 45mn +pub = 60mn, qui font une journée où on n'a pas le temps de respirer : des méchants font péter une bombe atomique, le Président (noir) a le souci de la Constitution, mais ses conseillers veulent le pousser à une riposte guerrière. Les méchants ont prévu que le seul obstacle pourrait être Jack (Bauer), alors, en parallèle, ils lui kidnappent femme et fifille. Et il y a des traîtres partout, bref, c'est comme dans la vie de tous les jours.
Je ne sais pourquoi, C+ m'a ouvert ses chaines au mois de décembre : j'ai pu voir 2 épisodes de la saison 6. Même ambiance de bombe atomique, toujours un président noir, mais pas le même qu'en saison 1, des ordinateurs et satellites partout. Mais ce que j'ai trouvé de bien, c'est le perfectionnement du scénario :
- d'entrée de jeu, Jack Bauer torture son frère. Une belle torture, à interdire au moins de 18 ans.. Finalement, c'est le père (de Jack) qui tue le frère (donc son fils, non?). Jack va-t-il, 2 heures plus tard, torturer son papa?
- il y a eu une bombe atomique sur LA, et il va y en avoir d'autres : mais dès la première, on a fichu en taule tous les citoyens "d'origine ethnique arabe", et on a bloqué tous les accès informatiques de tous les fonctionnaires "non-caucasiens".
- le Président ne voulait pas ça, mais son méchant conseiller qui se sert de l'événement pour renverser le Président, jugé trop mou, pour le remplacer par le Vice-Président qui, lui, a une claire vision des menaces qui pèsent sur l'Amérique.
-à 11h45, on s'aperçoit que les types fichus en taule ne savaient rien, mais que c'est un autre arabe qui a été payé pour faire le coup. Je suppose qu'il a été payé par le méchant conseiller du Président, et que Jack (Bauer) va démêler tout ça, le temps de torturer un autre arabe qui avait vu l'arabe précédent... Entre temps, on flingue, on hélicoptère, on satellite à tout va, pour savoir qui dit quoi à qui, qui fait quoi chez lui, qui va où, et en temps réel...
En tout cas, c'est grandiose ce qu'on leur donne à voir et à entendre aux américains moyens. C'est même effrayant. Ne votez pas pour Jack!
jeudi 3 janvier 2008
Légion d'Honneur
Pour ceux qui auraient oublié : petit rappel de la promotion du 14 juillet 2007 :
-Chevalier : Tony Parker, jouer de baskett-ball professionnel, 9 ans d'activités sportives (et à l'occasion de son mariage sans doute), ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports.
-Officier : Mme Ockrent( Christine, Anne, Geneviève) (Belge), journaliste, rédactrice en chef, chevalier du 2 avril 1999. Ministère des Affaires européennes . Quelle bonne idée pour Jouyet de promouvoir la copine de son patron!
C'est dire si on est impatient de voir la suite....
mercredi 2 janvier 2008
La bataille d'Issus, d'Albrecht Altdorfer - 1529
Le dernier point sur les vaccins
Hier 14 juin 2021, le Président Macron tenait une conférence de presse à l'issue du conseil de l'OTAN, et de sa conversation avec...
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Laurent, serrez ma haire avec ma discipline, Et priez que toujours le Ciel vous illumine. Si l'on vient pour me voir, je vais aux prison...
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"Quand chacun fait ses propres règles, tout se dérègle", c'est la belle phrase qu'on voit dans tous les bus parisiens. J...
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Aliénor! Vous pensez à Aliénor d'Aquitaine, quand tous nos voeux vont à Aliénor de France! Aliénor en langue d'oc, Eléonore en langu...
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Drame dans la Sarkosie : le Roi a refusé de signer les décrets du 1 janvier portant nominations et promotions dans l'Ordre de la Légion...