lundi 8 juin 2009

Chartres

En ces temps difficiles, le retour aux sources est toujours bienfaisant. A la cathédrale de Chartres, Charles Péguy nous accueille.

Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés!
Heureux ceux qui sont morts pour une juste guerre...


Je ne pense pas que je pourrais lui pardonner un jour d'avoir écrit ça. Je préfère de beaucoup :

Adieu, Meuse endormeuse et douce à mon enfance,
Qui demeures aux près, où tu coules tout bas

Meuse, adieu : j'ai déjà commencé ma partance

En des pays nouveaux où tu ne coules pas.



Commençons par la crypte, où l'élégante stéréotomie cache la puissance des fondations qui portent l'édifice. La base de la colonne est gallo-romaine, de la récup sans doute. L'analyse des appareils montre que les murs furent construits à toutes les époques, du haut moyen-âge inférieur au XIXème siècle.

Continuons par la charpente reconstruite en 1840, après l'incendie de 1836, sous forme de charpente métallique, étonnante pour l'époque, et techniquement très en avance. Ne se croirait-on pas dans un Zeppelin? Un passage en bois court sur les croisées d'ogive, et on distingue sur les cotés le dessus des voûtes du monument.


Sur l'étroite galerie qui court le long du toit de cuivre, admirez les arcs-boutants : en hauteur, il y en a 3, les deux premiers étant reliés par des colonnettes. Ils supportent la poussée des voûtes, tandis que le troisième équilibre le poids de la charpente. En profondeur, le pilier qui supporte ces arcs est lui même consolidé par un autre pilier et un autre arc-boutant.

Au croisement du transept et du chœur, ce système se croise pour donner une structure aussi élégante qu'ingénieuse.
Ah les vitraux! 3000m², le record du monde, au point qu'il y a plus de japonais que de français pour venir les admirer. Je vous en mets un détail, non pour la qualité de la photo, mais pour vous faire souvenir du "bleu". Ils sont restaurés patiemment, chaque portion étant protégée maintenant, devant et derrière, par un verre spécial qui devrait les protéger pour longtemps.


Mais Chartres n'a pas que ses vitraux, il est aussi un haut lieu de l'art du vitrail. Heureusement, des ouvertures dans la crypte permettent aux artistes contemporains de déposer leur chef-d'oeuvre. Voici celui d'un artiste japonais, étonnamment relié à ses lointains prédécesseurs.

Et puis le labyrinthe! Et "l'âne qui vielle" pour l'anecdote. Quant au portail Nord, restauré, il faudrait des heures, sans pour autant en épuiser le sujet. Et les pré-requis théologiques nécessaires sont peu connus, hélas! Par exemple : quel est le lien entre Abraham (Ancien Testament) et Siméon (Nouveau testament)?

Si la cathédrale de Chartres ne vous intéresse pas, vous pourrez cependant visiter le haut-lieu que vous a préparé à grands frais le Conseil Général (leur moto : "Etre Eurélien, ça crée des liens"!) : le musée du Tracteur et du machinisme agricole.... Passionnant.

Vous pourrez ensuite supporter dignement les malheurs du jour : la mort de M Bongo et le succès électoral du pédophile.

1 commentaire:

inspecteur général G a dit…

Pedophile peut être, mais pédophile écolo, ca passe.Et puis les icones de 68, on touche pas. Question de principe.

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