lundi 16 janvier 2017

Comment pourrir son ennemi battu?

L'Illustration était un hebdomadaire bien-pensant, auquel les familles de la bourgeoisie étaient abonnées, un précurseur de Paris Match et de Coins de Rue , fort bien documenté, libéral républicain sans excès.

En feuilletant l'année 1919, je me suis permis de relever quelques articles concernant l'Allemagne, dont on devait tirer une juste revanche.

Le numéro 3957 du 4 janvier 1919 s'ouvre par la reproduction de l'Alsacienne de Henner "Elle attend..." Ne me dites pas que vous ne la connaissez pas.

Donc, les troupes françaises avaient découverts une gravure, sur laquelle un officier bavarois, le comte Schoeffer, avait écrit "Sie kann noch lange warten..." (je ne vous le traduis pas...). Et les français avaient répondu "Elle n'a pas attendu en vain!"
Et, sur la même page, une photo ridicule de l'ex-Kaiser Wilhelm, découverte aussi lors de l'occupation qui suivit l'armistice du 11 novembre 1918.

C'était parti : le pilonnage anti-allemand pouvait commencer.

N° 3957 : plan de Paris avec les impacts de bombes reçues depuis 1914, liste, adresse et bilan des dégâts (183 obus de Gross Bertha, 256 morts, 620 blessés pour la seule année 1918).


Récit "gourmand"  des insurrections spartakistes de Berlin.

N° 3958 du 11 janvier : longue liste des œuvres d'art à exiger des allemands au titre de compensation pour les destructions : Poussin, Mignard, Watteau, Chardin, qui ornaient les châteaux prussiens.

Récit de la Révolution Hongroise, avec les dernières photos officielles du roi Charles et de la reine Zita.

N° 3959 du 18 janvier : une statue d'un Poilu remplace celle du Kaiser à Metz!

Carte des zones dévastées (à plus de 50%), dans le Nord-Est de la France.

Prague en fête pour l'arrivée de Mazaryk.

Expulsions des "allemands" d'Alsace, sous les quolibets.

N° 3960 du 25 janvier : récit d'un massacre dans un camp de prisonniers français, à Langensalza, par le capitaine Koch, APRES l'armistice.

Explications sur le camouflage de la Gross Bertha dans les forêts, pour ne pas être vue des avions : les allemands avaient enterré des tubes le long des voies ferrées et y avaient posé des petits arbres pour faire croire que la végétation avait repoussé. Ils enlevaient les arbres pour faire passer le convoi, puis remettaient les arbres. 

Destruction des ponts et des voies ferrées à Hirson, Pont de l'Escault et Valenciennes.

La conclusion est nette : ils paieront!

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