samedi 7 avril 2012

Bien voter le 22 avril et le 6 mai 2012

Encore une fois, c'est un exercice difficile. Comme toujours, les élections ont un côté "pièges à c...", qu'il est vain de chercher à éviter complètement.

Par exemple, comment exprimer le fait qu'on est d'accord avec le candidat X avec ses propositions 5, 8, 13, 21, mais que je descendrais dans la rue s'il essaie par malheur de mettre en oeuvre les 2, 3, 6, 18?

Autre exemple : je vois bien qu'un candidat Y me fait une promesse alléchante, parce qu'elle est bien ciblée sur ma situation socio-professionnelle et va me rapporter de l'argent, mais il est évident en revanche qu'elle est coûteuse et injuste pour les autres catégories. Dois-je être solidaire des dentellières de Calais ou des marchands de couteaux de Thiers, à qui on n'a rien promis?

D'autre part, les promesses, on sait bien ce qu'en vaut le kilo...

Les évêques de France nous proposent une grille de lecture pour mieux réfléchir à notre vote. C'est a priori une bonne idée, sauf que quand on a lu leur papier, on est conduit "naturellement" à voter Sarkozy. On n'est donc pas plus avancé.

Aussi, je vous donne quelques clés de décodage, que vous pourrez utiliser à votre guise.

Il y a 10 candidats, dans l'ordre officiel du Conseil Constitutionnel, parmi lesquels, sauf accident, sera élu le futur président :
- Madame Eva JOLY, 
- Madame Marine LE PEN, 
- Monsieur Nicolas SARKOZY, 
- Monsieur Jean-Luc MÉLENCHON, 
- Monsieur Philippe POUTOU, 
- Madame Nathalie ARTHAUD, 
- Monsieur Jacques CHEMINADE, 
- Monsieur François BAYROU, 
- Monsieur Nicolas DUPONT-AIGNAN, 
- Monsieur François HOLLANDE. 

Si vous souhaitez que soit élu l'un des suivants : Eva, Philippe, Nathalie, Jacques, Nicolas D-A, votre cas est un peu désespéré, et vous serez conduit au 2ème tour à un choix cornélien.

Il nous reste donc à choisir entre les 5 ayant leur chance : Marine, Nicolas S, Jean-Luc, François B, François H.

Il faut se fixer 2 objectifs : celui qu'on veut élire, et celui dont on ne veut à aucun prix.

Pour faire élire votre candidat préféré, il faut voter pour lui au 1er tour, et au 2ème s'il est encore là. Facile.
Mais pour essayer qu'un autre ne soit sûrement pas élu, c'est plus subtil.

Marine :
- pour qu'elle ne soit pas élue, votez pour un autre candidat au 1er tour.

Nicolas S :
- Pour qu'il ne soit pas élu, votez pour un autre candidat au 1er tour, et contre lui au 2ème.

Jean-Luc :
-pour qu'il ne soit pas élu, votez Hollande au 1er tour.

François B :
-pour qu'il ne soit pas élu, votez pour un autre candidat au 1er tour.

François H
-pour qu'il ne soit pas élu, une seule solution : votez François B au 1er tour, dans l'espoir qu'il passe devant Nicolas S. Au 2ème tour, il a plus de chance de battre François H que Nicolas S.

Si vos choix pour et contre coïncident, vous êtes heureux! Sinon, il faut regarder la suite.

Si votre poulain n'est pas au second tour, vous serez conduit à choisir entre la peste ou le choléra. Sur les 10 possibilités de duels, seuls 6 vous concernent, les 6 où votre héros n'est pas présent.

Sur ces 6 possibilités, il y en a 3 où celui que vous ne voulez pas voir élire est encore là : voter contre lui. Facile.

Il reste 3 possibilités, parfois bizarres. Par exemple, vous êtes pour François B et le second tour est Jean-Luc contre Marine. La probabilité est faible, me direz-vous, mais elle existe! Pour moi, la réponse est évidente, mais pour vous?

Vous êtes pour François H, et vous avez Nicolas/Marine?
Vous êtes pour Marine ou Nicolas, et vous avez François H/Jean-Luc?

Finalement, il n'y a qu'un cas intéressant : Vous êtes pour François B, et vous avez Nicolas/François H. Vous avez en grande partie la clé du scrutin, et c'est un cas de figure probable. Pour moi, en ce cas, le choix est fait. Mais pour vous? Reprenez le raisonnement au début : si vous ne voulez pas que François H soit élu, votez François B au 1er tour! En prime, vous n'aurez pas non plus Nicolas. Si vous ne voulez pas que Nicolas soit élu, ne votez pas pour lui au 1er tour.

J'espère vous avoir aidé.

samedi 24 mars 2012

Français d'origine contrôlée

10 jours de drames en France, comme il en arrive parfois. L'émotion submerge, la raison s'égare, et les politiques gèrent dans l’intérêt général, du moins on l'espère.

Le premier meurtre est passé inaperçu, un simple fait divers.

Les suivants ont commencé à affoler, parce que que c'était la même arme, à Toulouse comme à Montauban. Deux pistes : le fou d'extrême droite, ou le fou islamiste.

Le souffle de l'extrême droite s'est suspendu. Si c'était un arabe, bingo. Mais si on avait à faire avec un espèce de norvégien fondamentaliste, "chrétien", ancien du FN, et c'était bien vraisemblable, comment Marion Le Pen aurait-elle pu échapper au lynchage ?

La violence de son attaque quand on a su que, par chance, c'était un "islamiste", montre bien son immense soulagement. Et cela apporte de l'eau putride à son moulin, que par ailleurs son concurrent de l'extrême droite entend bien lui disputer.

Le Français d'origine algérienne est dénoncé tant par le Français d'origine hongroise que par la Française d'origine bretonne. Ces deux compères entendent bien récolter la monnaie et les marrons de cette affaire.

Dans ces conditions, on ne sait si on a le droit de poser quelques questions, de peur de déranger.

- Pourquoi la Police, si pressée par ailleurs de distribuer des PV à tout le monde, a-t-elle laissé ce terroriste bien tranquille? On a vendu nos libertés contre une promesse de sécurité, et on n'a ni les unes ni l'autre.
Est-ce le résultat exaltant de 10ans de politique sécuritaire? A ce niveau, on en vient à souhaiter une politique laxiste.

- Pourquoi le RAID, que les téléfilms médiocres des TV aux ordres nous montrent comme l'élite de l'élite de la Police Française, a-t-il autant raté son intervention? Que faisait un ministre sur place, quand l'action est juridiquement sous le contrôle d'un juge d'instruction, ou, à défaut, par un procureur?

- Pourquoi nous annonce-t-on des mesures anti-terroristes ciblant les islamistes, et rien contre les faiseurs de haine des mouvances nauséabondes de l’extrême droite, nostalgiques de la Grande Allemagne, de la collaboration, antisémites et anti-musulmans notoires? Pourquoi sinon parce que c'est LA cible électorale de M Guéant?

M Copé, français d'origine tant roumaine qu'algérienne, aboie à la récupération dès lors qu'on ose s'interroger. Seul Sarkozy est légitime à en profiter, qu'on le sache et se le dise.

Immense gâchis, incompétence, illusions, voila le beau bilan du gouvernement. Honte à lui.

lundi 19 mars 2012

Attention demain, delta = 0.

Demain, 20 mars 2012, à 06h14, heure légale, il va se passer quelque chose d'important.

C'est presque l'heure où la Police peut débarquer chez vous, comme à Tarnac, où les huissiers récemment libérés vont pouvoir vous saisir et vous expulser. C'est donc une heure banale.

Sauf à considérer que le soleil va comme chaque année traverser notre équateur, de bas en haut, si je puis dire, de l'hémisphère Sud à l’hémisphère Nord. A ce moment, le soleil sera quelque part au Zénith, et cet endroit sera sur l'équateur. La déclinaison (delta) sera nulle.

Les vecteurs rotation, de la Terre sur elle-même, et de la Terre autour du Soleil, seront colinéaires. Le soleil est juste dans la direction du point Gamma, ou point vernal, origine des angles sur l'écliptique.

Ce jour-là, la nuit sera aussi longue que le jour, et réciproquement. Mais ensuite, le jour sera plus long.

On appelle cette période le printemps. Ce printemps qui verra enfin notre LIBERATION!

lundi 12 mars 2012

Conseil de classe

Madame, je vous ai demandé de venir avec votre petit garçon, parce que vraiment ça ne va plus du tout...

- C'est pas vrai. C'est tout qui va bien!

- Mais non, Nicolas, c'est pas tout qui va bien, comme tu dis. Prends le chômage, par exemple : tu avais dit que tu le baisserais de moitié, et il a doublé.

- Ca, c'est pas ma faute, y'a la plus grave crise financière depuis les années 20. C'est les journalistes qui disent du mal de moi..

-Mais enfin, Nicolas, tu ne peux pas toujours dire que c'est la faute des autres. Avoue que ce n'était pas ta première préoccupation, le chômage. Au contraire, tu te contentais de dire que tu en avais assez de l'assistanat, et et qu'ils n'avaient qu'à travailler.

Autre point : on t'a surpris plusieurs fois à copier sur ta voisine de droite. Pourquoi?

- Et ben pourquoi, elle, elle a de bonnes notes, alors que moi qui me farcis tout le boulot, on fait que m'engueuler! C'est pas juste.

- Mais ce n'est pas une raison pour copier, surtout si ça ne sent pas très propre. Parlons aussi de ton comportement. On te reproche toujours ton bling bling, le Fouquet's, le yacht.

-Alors ça, c'est vraiment dégueu! Parce que j'ai changé, et j'ai dis que j'le ferai plus.

-Mais enfin, Nicolas, on voit bien que c'est une attitude, et qu'en fait tu aimes ça. L'argent, ça t'a toujours fasciné, et ça te fascinera toujours. En 5 ans, tu n'as pas trouvé le moyen de faire oublier ça, par exemple, en allant manger une moule-frite à Bandol, alors qu'on sait que tu adores le homard du Bristol.

- Madame, intervient enfin la maman, vous laissez entendre qu'il ne va pas être admis en classe supérieure? Mais c'est terrible! Avec tout le mal qu'il s'est donné! C'est vrai, il a couru après toutes les balles, il en a fait de l'avion, et puis, une loi après chaque fait divers. Vous avez vu ça : une loi par semaine en moyenne pendant 5 ans! Il a fait tout ce qu'il a pu.

- Mais, il est exclu qu'il passe au niveau supérieur. Peut-être sera-t-il autorisé à redoubler, si il promet de bien se tenir pour cette fois? Mon petit Nicolas, peut-on te faire confiance?

-Ah ça oui, j'vous l'promets, j'ai changé.

-Bon, mon petit, le conseil de classe en décidera le 22 avril et le 6 mai.

- Bon, y'a intérêt à c'que j'passe, passe que Fraise des Bois, y va vous faire le mariage gay, l'euthanasie, des impôts pour les riches, et plein de saloperies!

-Nicolas! Voyons! Surveille ton langage!

samedi 11 février 2012

Scénario 2

Ce qui paraissait impossible était finalement arrivé : M Sarkozy avait réussi à gagner son second mandat.

Dans une situation a priori désespérée, il avait tenté le tout pour le tout. Sous prétexte d'inaugurer là une crèche, ici un commissariat, il avait tous les jours que Dieu fait maintenu un rythme soutenu d'annonces toutes plus folles les une que les autres.

Tous les jours, Mme Morano et autres hystériques criaient au génie ("Le Génie des Carpettes", titra le Canard), tandis que ses opposants en avaient le souffle coupé d'indignation.

Les referendum contre les chômeurs ou les immigrés, furent des coups d'essai réussis, et il enchaîna :
- la suppression par ordonnance du statut de fonctionnaire (rien que le code du travail, sans convention collective). On cria "au boulot, les feignasses!", et il gagna 5 points sur ce coup-là.
-pour faire bon poids, il annonça la suppression des 13ème, 14ème et 15ème mois dans le secteur bancaire, avec pour slogan "les banques doivent payer". Les chefs banquiers furent du reste ravis, allez savoir pourquoi!
-il se donna 6 mois pour créer des "agences" pour gérer tout ce qui était collectif : agence des routes nationales et agences départementales des routes éponymes (le mot est de Guaino), écoles et lycées, services d'Archives, musées et bibliothèques, sapeurs-pompiers, collecte des impôts... On fit passer l'information comme quoi ces agences seraient par nature privatisables, et que le budget de l'Etat serait définitivement sauvé.
-la généralisation à toute la France du régime du Concordat, limité auparavant à l'Alsace-Lorraine. Cette riposte à la proposition de F Hollande laissa pantois nos Eminences, qui n'en demandaient pas tant.
-le refus du mariage Gay et la fermeture par extinction (pas de remplacement des personnels partants) des centres de planning familial et d'IVG, mit tous les cathos en pâmoison, qui devinrent d'ardents prosélytes : soit on votait pour Sarkozy, soit on était pour l'avortement obligatoire. Le Net fut envahi de leurs pétitions, qu'on devait "liker", et RT, sous peine de péché mortel.

En promettant ainsi tout, -et je parle pas des engagements locaux (chaque département aurait son EPR à 2000 emplois pièce, etc)-, grâce au matraquage des TV et du Figaro, l'opinion changea, un peu. Dans le tas, il arrivera bien à faire des choses, quand une seule suffirait à sa gloire. Comme il aimait le dire, il "cliva", et il cliva fort!

Cerise sur le gâteau, Point de Vue montra Solal jouant avec sa tante Giulia, et le coeur de Margot fondit...

 Les oppositions furent mises à mal. Mme Boutin se rallia, comme prévu, comme "pro-Vie". Villepin et Dupont-Aignan disparurent des radars, mystérieusement, comme s'ils avaient été soumis à un méchant chantage. A gauche, on n'entendit plus leurs propositions dans le vacarme publicitaire et  les invectives. Ils tentèrent un slogan "Sarko et son programme à la hongroise", ça ne passa pas.

Au premier tour, M Sarkozy surpris donc avec ses 28%, contre 31 à Hollande, et 17 à Marine : le siphonnage des voix avait encore bien fonctionné, et Marine en fit une grosse colère à la TV : Guéant lui répliqua d'arrêter de copier sur le programme de Sarkozy : c'était maintenant lui l'original, et elle se rallia.

Le débat pour le 2ème tour fut terrible : Sarkozy prit un air de commisération chaque fois que Hollande parlait, n'écoutait pas sa réponse, puis récitait un morceau de son programme. C'était tout, sauf un débat. Hollande ne trouva pas le défaut de la carapace, et s'énerva : Sarko fut déclaré vainqueur.

Le soir du second tour restera dans la mémoire collective. A 20heures, tout le monde retenait son souffle quand les TV annoncèrent leurs évaluations : c'était 50/50! L'exaspération était à son comble, quand Guéant lui-même annonça qu'il s'en remettait au Conseil Constitutionnel, ses ordinateurs convergeant vers un écart inférieur à 100 voix...

Enfin, à la fin de la semaine, le Conseil trancha : c'était M Sarkozy, sans discussion possible puisque les électeurs de Wallis et Futuna avaient voté à 98% pour lui. Hollande disparut 3 jours... On parla de La Pierre Qui Vire...

Le résultat est qu'il revint plus fort que jamais : nous ne laisserons pas faire cette infamie! Nous allons gagner les législatives, et le bouter hors de France.

Etait-ce l'arrogance de Copé, nouveau Premier Ministre, ou les gaffes de la nouvelle Ministre du Tourisme, Mme Le Pen? Toujours est-il que la gauche gagna son pari, et que commencèrent pour M Sarkozy les 5 années les plus difficiles de sa vie...

samedi 21 janvier 2012

Le Maître

Je viens d'apprendre le décès, à 94 ans, de mon ancien professeur de philosophie, M Jean-René CORROT, universellement connu sous le nom de "Le Maître". Je suis heureux de vous faire partager le texte ci-joint, qui évoque un lointain passé.
François


Cher Maître,


Votre décès me touche, mais montre que la philosophie conserve, puisque vous êtes allé rejoindre Platon, Descartes, Kant, Bergson à l'âge vénérable de 94 ans.


Vous étiez gentil. Touchant même lorsque vous essayiez de nettoyer vos lunettes avec votre mouchoir en confessant que vos enfants avaient "mis de la confiture dessus". On ricanait, car on était des sales gosses.


Vous saviez qu'on en avait pas grand chose à faire, de votre philosophie, en Terminales. Gentiment vous nous donniez des polycop où il y avait l'essentiel de ce qu'il fallait retenir. Grâce à vous, j'ai eu le bac : un 13 inespéré en philo, qui m'a valu d'échapper à l'oral de repassage... Je les regrette ces polycop, je suis sûr qu'ils m’intéresseraient maintenant...


Vous étiez philosophe. Vous acceptiez de monter au poteau, condition sine qua non  pour que les cyrards arrêtent le chahut. Vous montiez, et vous faisiez votre cours pendant que les cyrards lisaient leurs revues favorites genre "Raid", ou se délectaient avec le règlement intérieur de l'Infanterie. C'était aussi des sales gosses.


Vous étiez philosophe. Un jour, vous avez voulu faire l'appel. Tout le monde était là. Au milieu du cours, on frappe à la porte et notre camarade X (dois-je encore garder son anonymat?) entre, et va s'installer à sa place au fond. Vous avez accepté le fait, malgré la perception contradictoire de votre expérience du réel. C'était pourtant simple : le bâtiment en travaux était couvert d’échafaudages, il était facile de se glisser dans le renfoncement du mur, puis de sortir par la fenêtre pour se représenter à l'entrée.


Vous étiez philosophe. Un jour, un camarade rapporte triomphalement une boite de capotes. Pendant votre cours, il en gonfle une, jusqu’à ce qu'elle prenne une taille... disproportionnée. "M Untel, veuillez ne pas jouer au ballon pendant le cours". "Mais, Maître, ce n'est pas un ballon!". 


Vous étiez philosophe. Le prof de maths nous explique le raisonnement par récurrence, et ajoute que ça ne fait pas un pli pour les matheux, mais que les philosophes trouvaient à y redire. Sous entendu : ces tarés coupent les cheveux en 4, et ne comprennent rien. A la pause, on vous saute dessus. On apprend que, docteur en philo, vous aviez commencé par une licence de maths. Timidement, vous nous dites que, dans le temps, vous aviez écrit des choses "pas idiotes" sur le sujet. Comment retrouver "ces choses"? Maintenant, j'aimerais les lire.


Maître, vous avez distribué de la confiture à des cochons (que nous étions)! Margaritas in porcos, disaient les Anciens. J'espère cependant que vous avez été heureux.


Requiescas, cher Maître.

samedi 14 janvier 2012

Scenario 1

Le buzz était à son comble. Le Conseil Constitutionnel devait annoncer la liste des candidats à l'élection présidentielle.

Le coup du 21 avril était au coeur du problème, et pour l'éviter, les candidats "officiels", MM Sarkozy et Hollande, avaient enjoint à leurs troupes de ne pas parrainer d'autres petits candidats.

Mme Christine Boutin en avait été meurtrie, et après avoir fait le pèlerinage de Compostelle de mairie en mairie, après avoir menacé M Sarkozy de "représailles atomiques", en avait finalement fait son deuil. Elle avait obtenu, disait-elle, des garanties sur le mariage gay : même si sa possibilité serait offerte dans la loi, il resterait facultatif et non obligatoire. Elle avait obtenu en 2006 des assurances sur l'état des prisons, mais accepté en échange, in fine, un maroquin.

C'est vers 15heures que le secrétaire général du Conseil Constitutionnel appela le siège de campagne de Marine Le Pen. Le jeune énarque se présenta et déclara que le Conseil avait tranché : Mme Le Pen n'ayant obtenu que 458 parrainages, elle ne serait pas dans la liste officielle des candidats. Il appelait par courtoisie, le Président ayant décidé que la décision ne serait rendue publique qu'à 19h, afin que Mme Le Pen puisse y réfléchir avant les journaux TV de 20H. Il y aurait embargo avant. Le fonctionnaire fut assuré qu'on aurait sa peau, et on lui raccrocha au nez.

Marine sortit de son bureau en hurlant. "Ah, ils ont voulu la guerre, ils l'auront! Convoquez moi tout le monde à 3h!".

La séance du bureau politique du FN fut houleuse, et dura jusqu'à 5 heures. Jean-Marie fut bien sûr appelé  pour donner son avis, qui était très gaulliste : le Mouvement devait se retirer au Luxembourg, et appeler à la Résistance sur le territoire national, en prenant modèle sur les actions de l'OAS en ex-Algérie  Française : incendie des bibliothèques, attentats dans le métro, etc.

M Gollnish plaida pour le respect de formes légales : faire appel devant la Cour de Justice Européenne (il n'y a pas d'appel possible en France contre les décisions du Conseil Constitutionnel), donner consignes à tous les avocats amis de poser des QPC, bref bloquer le système judiciaire autour de cette question, de façon à ce que l'on ne parle plus que de cela jusqu'au 2ème tour..

Mais c'est Louis Alliot qui emporta la décision avec un tonitruant "Marine, tu vas pas encore te faire mettre!", que le Canard Enchaîné rapporta la semaine suivante. La stratégie consisterait à faire exploser le système dit "UMPS", donc puisqu'on ne pouvait être candidat, contre l'avis du peuple, il fallait s'y prendre autrement.

Il proposa que les partisans de Marine se portent sur un autre candidat. A droite, il n'y avait personne de valable : Mme Boutin et M Dupont-Aignan avaient été victimes de la même conjuration. M de Villepin et M Morin ne méritaient pas la moindre attention. Quant à M Sarkozy, il n'en était pas question. Il fallait non seulement le faire battre, mais surtout le punir.

On mit la Gauche en revue. On évoqua M Poutou et M Chevènement, sans grand succès. Chasse, pêche Nature, pourquoi pas? Mais c'est finalement sur M Mélanchon que l'unanimité se constitua. Ils avaient finalement le même électorat, les déçus du communisme, la même méthode, le populisme.

A 20 heures, sur TF1 trop contente d'un éventuel scoop, Marine déclara, après de longues diatribes contre le système,  qu'elle appelait à voter pour M Mélanchon qui avait été certes le ministre de M Jospin, mais qui avait su percevoir la désespérance du peuple. " l'UMPS n'a pas voulu d'une révolution nationale, ils auront l'Internationale!".

M Hollande faisait toujours IIIème République rad-soc, et M Sarkozy était éclaboussé par les scandales récurrents atteignant la Police. Après le scandale de l'IGS, 3 autres commissaires bien notés étaient en détention provisoire (après ceux de Marseille, Lyon et Lille), et l'insécurité se ressentait partout tandis que M Guéant faisait état de très bons chiffres, ce qui après avoir fait sourire, commençait à exaspérer. Et on en apprenait de belles sur les valises de billets autour de la Mairie de Neuilly dans les années 90...

Il en résulta qu'au premier tour, M Mélanchon fit 32% des voix, M Bayrou 24%, M Hollande 22.5, et M Sarkozy 19. Une tentative de front républicain s'organisa autour de M Bayrou, mais le pauvre ne réussit pas à faire l'unité. Par ailleurs, M Mélanchon mit de l'eau dans son vin : il ne prendrait pas "tout" au dessus de 3000€/mois, mais au dessus de 5000€.

C'est ainsi que le 6 mai 2012, M Mélanchon, élu grâce au FN, fut responsable de la plus grande fête "célèbre", pour ne pas dire populaire, qui eut lieu place de la Bastille.

Le dernier point sur les vaccins

Hier 14 juin 2021, le Président Macron tenait une conférence de presse à l'issue du conseil de l'OTAN, et de sa conversation avec...