mercredi 5 décembre 2007

Madame Dati (3)

Bon, d'accord, j'ai mis du temps, mais je pense avoir compris la politique de Mme Dati.

J'avais suivi, avec grand intérêt, les travaux de la Commission Outreau. Pas les extraits médiatiques donnés par les "grandes" chaînes, mais la retransmission intégrale sur LCP : un travail fin, méticuleux, avec toutes les parties prenantes. Une commission où un président du PS et un rapporteur de l'UMP avaient très républicainement établi un diagnostic et proposé en commun un plan sur 5 ans de réforme de la Justice.

Pascal Clément n'en avait extrait qu'une point anecdotique pour en faire une micro-réforme. On avait tous compris qu'il appartiendrait au futur président de la République de la mettre en oeuvre. Cela demanderait du temps, de l'argent, mais enfin, c'était le prix à payer pour avoir une Justice digne de ce nom. Et sans parler des prisons qui sont la honte de notre pays.

Certes, Sarko n'avait rien promis, mais tout le monde, comme moi, avait cru qu'il l'avait dit ailleurs, que ça nous avait échappé.

En fait pas du tout. Il n'avait pas promis de faire de construire une Justice moderne, mais il s'est promis de la casser... Cette justice qui relaxe, qui ne condamne pas assez, sur ses ergots en matière de Droits de l'Homme, qui n'est pas assez soumise, ce Ruymbecke qui fouine, ce Chirac qui s'en sort, etc.

Alors, il faut la casser. Pour ça on nomme Dati. Une femme : quand ça râlera, on les accusera de machisme. Une "d'origine ethnique" : quand ça râlera, on les traitera de raciste. Une inexpérimentée incompétente : tant mieux, elle ne comprendra pas les arguments qu'on lui opposera.

Au lieu de s'attaquer au grand chantier "Outreau", elle commence par le point le plus marginal, le plus bête : la carte judiciaire. Fermer le Tribunal de commerce des Sables d'Olonne et le TGI de Tulle et de Moulins, ça, ça va les occuper! On dit que ça va faire des économies. Ca tombe bien, on n'a pas d'argent pour moderniser. Mais quelle panique mise dans toutes les professions! Pendant qu'ils font des grèves, qu'ils en discutent, s'en scandalisent, et bien, autant de temps gagné à pas nous embêter sur autres choses.

2ème temps : mettre les procureurs au pas. Pour cela, contre les règles, nommer procureurs généraux une dizaine de femmes! Excellent ça, Coco. De même les mecs ne pourront pas râler sur leurs espoirs de carrière évanouis. Et elles, flattées 5 minutes de leur nouvelle gloire, vont vite comprendre ce qu'elles ont à faire : elles sont prises au piège. Plus de rebellion à ce niveau. Terminé, réglé!

Pour faire ce plan, et s'y tenir, il faut une femme de caractère, et un solide soutien. Elle a ça. Il a fallu avoir un cabinet pour le réaliser : quand ils ont compris le film, ils sont tous partis, mais on a fini par en trouver des dociles, qu'on décorera.

Au début, j'avais pitié d'elle, et je ne comprenais pas pourquoi elle faisait tant de bêtises. Maintenant j'ai compris qu'elle le faisait exprès, pour détruire de l'intérieur cette institution.
Et quand il n'y aura plus de Justice digne de ce nom, alors Sarko pourra donner toute sa mesure!

Ca c'est de la politique. Chapeau l'artiste!

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