Je veux vous parler de 2 livres terribles, extra-ordinaires, violents.
Le premier est "les bienveillantes" de Jonathan Littel, un livre-pavé fascinant qu'on ne peut lâcher sans l'avoir fini. Il eut de nombreux prix, malgré des critiques féroces de certains. On vient d'apprendre que les anglo-saxons n'avaient pas apprécié non plus la violence grandissante du texte. Le récit rétrospectif d'un SS ordinaire, enfin presque, voulant bien faire son travail, devenu enfin fou -schizo? - devant la double nécessité, vers la fin de la guerre, d'exterminer le plus de juifs possibles, et de rameuter vers les usines d'armement un peu de capacité de travail. On assiste, effaré, à la destruction morale et mentale de cet "homme" devenu le Diable.
Le second est "le château dans la forêt"(en allemand Waldschloss), de Norman Mailer, celui des Nus et des Morts. Vers la fin de sa vie, il plonge dans le grand mystère en décrivant le jeune Adolf Hitler, de sa naissance à ses 15 ans, au sein de sa famille. L'originalité est que ce "roman" est raconté par un diable lui-même, car le "maestro" avait repéré le potentiel du petit, fruit des rapports de ses parents légitimes, dont on apprend bien vite que le père d'Adolf est aussi le père "biologique" (comme dirait Carla), déclaré inconnu, de sa mère.
Le père, ancien fonctionnaire douanier de François-Joseph, qui sait que le règlement c'est le réglement, picole sec et traîne dans le foin tous les jupons disponibles. Il rentre chez lui et bat au sang ses enfants terrorisés. Le diable n'agit pas directement, mais il crée les conditions, par les rêves, par les circonstances, pour déconstruire les personnalités. Le petit Adolf, si mignon, chie et vomit de trouille, mais apprend qu'il sera le plus fort : On applique le règlement, mais on peut changer le règlement.
On a compris que le diable a créé chez un petit garçon doué, toutes les potentialités pour qu'il puisse devenir ce qu'il est devenu.
Autant la culture de Littell est fascinante, autant on peut douter de celle de Mailer se prétendant juste romancier.
Néanmoins, il est curieux de constater dans ces 2 romans, des traits communs : l'inceste, la somatisation des émotions (diarrhées, vomissement), puis l'indifférence aux douleurs des autres, appuyée par des convictions bien psycho-rigides, même quand elles deviennent délirantes.
Deux regards portés sur le diable qui a définitivement conquis le coeur de 2 hommes, pour qu'ils deviennent par différents chemins, des loups pour d'autres hommes, dans une folie raisonneuse mais non raisonnable qui ne conduit qu'à la mort.
A déconseiller aux jeunes filles, et en tout cas pour celui de Littel, aux négationistes.
De la curiosité ... Avant toute chose.... Sur des sujets divers... Sans oublier des coups de gueule, Et des provocations! De l'humour, toujours. Du premier degré, jamais!
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8 commentaires:
Il est frappant de constater dans la littérature juive la prépondérance du thème de l'inceste. C'est effectivement le fondement de cette fameuse névrose juive. (lire psychologie du judaisme de Ryssen)
Comment vous savez que c'est de la littérature juive?
lisez ceci:
http://pagesperso-orange.fr/Lyonel.Baum/bienveillantes.html
Encore plus dur que l'original!
Tout ceci me fait penser à Bernanos: je cite les propos d'un spécialiste: Bernanos a découvert que l’enfer guettait les « âmes femelles », celles qui refusent le combat spirituel et s’enfoncent dans une inconsciente mollesse. C’est sans doute dans cette expérience mystique du combat surnaturel que s’est enracinée cette peur si caractéristique des grands personnages bernanosiens.
D’ailleurs, dans le premier chapitre du « Saint de Lumbres » dans le soleil de satan, Bernanos nous donne sa propre orientation : « Et ce n’est pas non plus cette image, ni aucune autre, qui troublera les sens du vieux solitaire, mais, dans son cœur candide et têtu, l’autre concupiscence s’éveille, ce délire de la connaissance qui perdit la mère des hommes, droite et pensive, au seuil du Bien et du Mal. Connaître pour détruire, et renouveler dans la destruction sa connaissance et son désir – ô soleil de Satan ! – désir du néant recherché pour lui-même, abominable effusion du cœur ! » Pas si loin que cela de la folie nazie, non? Qu'en pense le bon LEON4?
je ne pense pas, et quand j'entends le mot Kultur, je sors mon pistolet.
Je rigole bien sur.
Mais je trouve que l'on va parfois trop loin dans l'exegèse de textes compliqués et que on fait un peu trop la fortune du bon Dr Freud.
Littel a commis un bon bouquin sur la folie ordinaire d'un homme et d'un système dans lequel chaque "cellule" fait son job de fonctionnaire/tortionnaire avec conscience du travail bien fait et inconscience de sa barbarie. Mais qu'apportent au "héros" son homosexualité et son inceste refoulé? A la limite, ca le sort de la banalité et de la folie collective pour en faire en être à part, presque excusable puisque en dehors de la normalité.
Je ne parle pas de l'autre bouquin, je ne l'ai pas lu, mais ca me semble etre du même tonneau: le petit Hitler a eu beaucoup de difficulté avec son méchant papa, et donc lui aussi est devenu méchant.C'est un peu Rousseauiste, du genre l'homme est né libre et partout il est dans les chaines.
J'espère qu'on ne va pa apprendre que Pol Pot avait eu une enfance difficile, sous le joug en plus du colonialisme français,on va l'absoudre!
Pour moi, Bernanos est un barbant, dont le premier livre que j'ai lu m'est tombé des mains, il y a fort longtemps.
Peut-être me trompè-je... Mais ces histoires d'"âmes femelles" m'inquiètent. je suppose que les "bons" ont des âmes "viriles", ce qui pour moi évoque plus le néo-paganisme aryen que la victoire du Bien sur le Mal.
Inutile de dire que je n'y toucherai plus qu'avec des pincettes, celles que j'ai utilisées pour lire Littel et Mailer.
les vieux délirent avec l'âge c'est bien connu
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