dimanche 8 mars 2009

ma contribution à la journée (communiste) des femmes.

On doit la fête des Mères à Pétain, et la journée des femmes au Parti Communiste. Merci pour elles...

Je veux vous faire (re)lire ce texte, parce qu'il est de saison, et aussi pour répondre aux ahuris, et autres débiles, sur la liberté d'expression. C'est de Beaumarchais, je dis ça à tout hasard...
J'ai fait quelques coupures. L'original est là V-3.

FIGARO seul, se promenant dans l'obscurité, dit du ton le plus sombre:

Femme! femme! femme! créature faible et décevante!... nul animal créé ne peut manquer à son instinct; le tien est-il donc de tromper?... Après m'avoir obstinément refusé quand je l'en pressais devant sa maîtresse; à l'instant qu'elle me donne sa parole; au milieu même de la cérémonie... Il riait en lisant, le perfide! et moi comme un benêt!

Non, Monsieur le Comte, vous ne l'aurez pas... vous ne l'aurez pas. Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie! noblesse, fortune, un rang, des places; tout cela rend si fier! Qu'avez-vous fait pour tant de biens? vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus; du reste, homme assez ordinaire! tandis que moi, morbleu! perdu dans la foule obscure, il m'a fallu déployer plus de science et de calculs pour subsister seulement, qu'on n'en a mis depuis cent ans à gouverner toutes les Espagnes; et vous voulez jouter...

La nuit est noire en diable, et me voilà faisant le sot métier de mari, quoique je ne le sois qu'à moitié! (Il s'assied sur un banc.) Est-il rien de plus bizarre que la destinée! fils de je ne sais pas qui; volé par des bandits! élevé dans leurs moeurs, je m'en dégoûte et veux courir une carrière honnête; et partout je suis repoussé!

J'apprends la chimie, la pharmacie, la chirurgie; et tout le crédit d'un grand seigneur peut à peine me mettre à la main une lancette vétérinaire! Las d'attrister des bêtes malades, et pour faire un métier contraire, je me jette à corps perdu dans le théâtre; me fussé-je mis une pierre au cou!

Je broche une comédie dans les moeurs du sérail; auteur espagnol, je crois pouvoir y fronder Mahomet, sans scrupule: à l'instant, un envoyé... de je ne sais où se plaint que j'offense, dans mes vers, la Sublime Porte, la Perse, une partie de la presqu'île de l'Inde, toute l'Egypte, les royaumes de Barca, de Tripoli, de Tunis, d'Alger et de Maroc: et voilà ma comédie flambée, pour plaire aux princes mahométans, dont pas un, je crois, ne sait lire, et qui nous meurtrissent l'omoplate, en nous disant: "chiens de chrétiens"! Ne pouvant avilir l'esprit, on se venge en le maltraitant.

Mes joues creusaient; mon terme était échu; je voyais de loin arriver l'affreux recors, la plume fichée dans sa perruque; en frémissant je m'évertue. Il s'élève une question sur la nature des richesses; et comme il n'est pas nécessaire de tenir les choses, pour en raisonner, n'ayant pas un sol, j'écris sur la valeur de l'argent, et sur son produit net; sitôt je vois, du fond d'un fiacre, baisser pour moi le pont d'un château fort, à l'entrée duquel je laissai l'espérance et la liberté.

Que je voudrais bien tenir un de ces puissants de quatre jours, si légers sur le mal qu'ils ordonnent, quand une bonne disgrâce a cuvé son orgueil! je lui dirais... que les sottises imprimées n'ont d'importance qu'aux lieux où l'on en gêne le cours; que sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur; et qu'il n'y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits.

Las de nourrir un obscur pensionnaire, on me met un jour dans la rue; et comme il faut dîner, quoiqu'on ne soit plus en prison, je taille encore ma plume, et demande à chacun de quoi il est question: on me dit que pendant ma retraite économique, il s'est établi dans Madrid un système de liberté sur la vente des productions, qui s'étend même à celles de la presse; et que, pourvu que je ne parle en mes écrits, ni de l'autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l'Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l'inspection de deux ou trois censeurs.

Pour profiter de cette douce liberté, j'annonce un écrit périodique, et croyant n'aller sur les brisées d'aucun autre, je le nomme Journal inutile. Pou-ou! je vois s'élever contre moi mille pauvres diables à la feuille; on me supprime; et me voilà derechef sans emploi! Le désespoir m'allait saisir; on pense à moi pour une place, mais par malheur j'y étais propre: il fallait un calculateur, ce fut un danseur qui l'obtint. Il ne me restait plus qu'à voler; je me fais banquier de pharaon: alors, bonnes gens! je soupe en ville, et les personnes dites "comme il faut" m'ouvrent poliment leur maison, en retenant pour elles les trois quarts du profit.

J'aurais bien pu me remonter; je commençais même à comprendre que pour gagner du bien, le savoir-faire vaut mieux que le savoir. Mais comme chacun pillait autour de moi, en exigeant que je fusse honnête, il fallut bien périr encore.

Pour le coup je quittais le monde; et vingt brasses d'eau m'en allaient séparer, lorsqu'un dieu bienfaisant m'appelle à mon premier état. Je reprends ma trousse et mon cuir anglais; puis laissant la fumée aux sots qui s'en nourrissent, et la honte au milieu du chemin, comme trop lourde à un piéton, je vais rasant de ville en ville, et je vis enfin sans souci. ...

O bizarre suite d'événements! Comment cela m'est-il arrivé? Pourquoi ces choses et non pas d'autres? Qui les a fixées sur ma tête? Forcé de parcourir la route où je suis entré sans le savoir, comme j'en sortirai sans le vouloir, je l'ai jonchée d'autant de fleurs que ma gaieté me l'a permis; encore je dis ma gaieté, sans savoir si elle est à moi plus que le reste, ni même quel est ce Moi dont je m'occupe : un assemblage informe de parties inconnues; puis un chétif être imbécile; un petit animal folâtre; un jeune homme ardent au plaisir, ayant tous les goûts pour jouir, faisant tous les métiers pour vivre; maître ici, valet là, selon qu'il plaît à la fortune! ambitieux par vanité, laborieux par nécessité; mais paresseux... avec délices! orateur selon le danger; poète par délassement; musicien par occasion; amoureux par folles bouffées; j'ai tout vu, tout fait, tout usé. Puis l'illusion s'est détruite, et trop désabusé... Désabusé!...

Suzon, Suzon, Suzon! que tu me donnes de tourments!... J'entends marcher... on vient. Voici l'instant de la crise.



26 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne retiendrai qu' une seule phrase : sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur ...n'est ce pas ?

François a dit…

"Sans la liberté de flatter, il n'est pas d'éloge blâmeur" est la vraie version (celle de Pierre Dac).

Le Figaro porte aussi cette fière devise : voyez ce qu'il est devenu : une brosse à reluire sarkozienne, l'équivalent quotidien de Jours de France.

Mais je ne vois pas le rapport, M Ahuri, Beurk, franc consterné : une éructation n'est pas un blâme, une allusion n'est pas une critique constructive.

Enfin, les éloges ne sont pas spécialement recherchés, et pour cela, je me sers moi-même. Par exemple, je suis très fier d'avoir senti tout de suite que le pape avait fait une boulette, ce dont tout le monde est maintenant convaincu, même certains évêques.

Isn't it?

Anonyme a dit…

Le Pâpe n'a fait aucune boulette!
La grosse boulette c'est surtout vous!

François a dit…

Catho : pour le pape, ça, vous avez le droit de le penser.
A mon avis, c'est difficile à défendre sans utiliser l'argument d'autorité, ou à dire qu'il n'a rien fait, parce que c'est un cardinal qui a signé.

François a dit…

http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2365109&rubId=5546

Anonyme a dit…

Arrêtez de citer la Croix, vous faites pitié!
Si c'est votre journal de chevet, je comprends mieux pourquoi vous raisonner de cette manière...

François a dit…

vous raisonnez, avec un z.
Merci de ne pas avoir écrit "vous résonner"

http://golias-editions.fr/spip.php?article2669

j'en ai à votre disposition tant que vous en voulez.
Quant à ça : http://france-espoir.net/france_espoir_forum/viewtopic.php?t=18652&sid=c2c9e9789d92206f7a3f6319b7a3fbb0 , je pense que vous connaissez par choeur! (héhé)

Anonyme a dit…

François c'est pas une grosse boulette c 'est un gros boulet !

Anonyme a dit…

Oui, vous avez raison, Anne Onyme.
Ce pape est un boulet, un Munichois, un berger allemand.
On s'en fout, dans 50 ans, on en aura un bon.

Anonyme a dit…

Anonyme 2 vous méritez l'excommunication!
Grosse tâche

Anonyme a dit…

Mais non, on n'excommunie plus les cons! Au contraire, on lève les excommunications sans demander de repentir....
On excommunie que des fillettes de 9 ans violées...
Le règle de l'Antichrist est proche, ils sont devenus fous là-haut!

Anonyme a dit…

Bas les masques François: vous êtes démasqué!

Anonyme a dit…

La Croix était un trés bon journal, mais au début du XXe siécle!

Anonyme a dit…

anonyme 2 et anonyme 4 vous faites pitie. si c'est pour parler comme ca, sortez de ce blog, hein Francois vous etes dac pour qu'ils ne reviennent plus ?

François a dit…

Bon, dès que j'ai le dos tourné, ça devient le bin's...
Injurier la Croix!!!
Devenir Sédévacantiste!!!
Préférer le viol à l'avortement!!!
(peste ou choléra?)
Ce qui n'est pas bien, c'est l'anonymat, et les pseudos flottants, genre ahuri consterné.
Tandis que moi, je suis seul face à tout le monde, avec mes idées de m... exaspérantes. Mais je ne vais pas en changer pour faire plaisir.

Relisez le texte de Beaumarchais : on peut parler de tout, à l'exception de....

Anonyme a dit…

c'est vrai que j'ai un pseudo qui masque mon vrai nom, moi! Un peu comme slobo...

Anonyme a dit…

beaumarche il nous gonfle, on n'a pas envie de le relire, on veut du francois, du vrai, je veux dire par la, celui qui n'a pas ces idees de M

Anonyme a dit…

Voyons "Pas Bobo" le François qui n'a pas des idées de M... n'existe plus!

Anonyme a dit…

Il faut définitivement tirer la chasse sur ce blog!

François a dit…

Bravo, Cacaprout!
On voit bien comment vous êtes, les gens comme vous.
Vous avez déjà eu Salengro, je résisterai à vos infamies.

Anonyme a dit…

François,
Permettez moi de faire une intrusion rapide sur ce blog où je risque de laisser ma trace nauséabonde mais l'heure est grave. jugez en plutôt :
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2009/03/nadine-morano-est-%C3%A0-bout.html

François a dit…

Elle a bien raison.
Je pense en faire autant.

Anonyme a dit…

c'est votre contribution communiste ça François??

Anonyme a dit…

censure quand tu nous tiens! laissez les gens s'exprimer François!

François a dit…

Pour Dupont Lajoie (ahuri, caca, prout, consternant, platonique, carla, etc) : il n'y a pas censure, il y a modération pour les comments envoyés sur des posts de plus de 5 jours.
Je les laisse, afin que tout le monde voit votre bêtise... et j'ai votre IP!
Bisous

Anonyme a dit…

super!
bisous !

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