mardi 16 mars 2010

Ah les femmes!

Jamais la prose de M de Beaumarchais n'a été aussi d'actualité. Je vous en mets des extraits à la fin du blog, en vous invitant à quelques réflexions. Un pur régal, ce Mariage de Figaro!

Femme, femme, femme : la semaine dernière, c'était la journée de la femme. Je ne vous ai pas redit toute l'horreur que cet anniversaire m'inspire, depuis le 8 mars 1982 où la CGT me fit une grève "historique" à cette occasion, bloquant la ville et affolant le préfet... je n'ai pas été déçu cette année encore, les meufs clamant la liberté de leur "ventre", exigeant des promotions au titre de l'égalité. M... alors! Et les pécores de droite se joignent à celles de gauche pour gueuler pareil. Rappelons que cette journée de la femme a été soigneusement développée par le Parti Communiste et la CGT.

Elles ont sorti un sondage, comme quoi les entreprise bien gérées ont un taux de cadres femmes supérieur aux autres. Elles en tirent la conclusion que les femmes gèrent mieux. Moi, j'en déduis qu'une entreprise bien managée sait accueillir et intégrer la diversité, quelle soit liée au sexe, à la "race", au handicap, à la formation initiale, etc. S'il y a des femmes, ce n'est donc qu'un effet de la bonne gestion, et non sa cause. On ferait le même calcul sur le taux de handicapés dans l'entreprise, je vous fiche mon billet qu'on trouverait le même résultat. Il n'y a pas de quotas à introduire, il faut réformer le management, et virer les cons et les connes (au lieu de les promouvoir, comme fait M Sarkozy).

Dimanche soir, vous avez pu voir ces pécores, en blonde (à tous les sens du terme) et en noir sur TF1 ou en brune sur FR3. Corinne Lepage en coiffeuse "style", Marine en bouchère de quartier, Valérie avec la tête de celle qui ne sait plus où elle a garé sa voiture, Arlette qu'on aurait essayé de peloter dans l'ascenseur, Marie-Georges en PEGC à la retraite, Nathalie et ses dents qui rayent la moquette, Martine comme si elle était amoureuse, et Ségolène déguisée en Sainte Vierge, tout en bleu...

J'avoue que les mecs étaient tout aussi nuls, du faux-cultisme de Bertrand à la morgue du pédophile.... Mais aujourd'hui, le sujet , c'est les femmes....

Avant-hier, je vous trousse une plaisanterie sur mon bureau de vote... Crêpage de chignon en série sur les huissiers (le droit contre la morale?), sur Marthe Robin (querelle interne au parti dévot?), sur l'apocatastase appliquée à Sartre, etc. Vous verrez que M Caron répond dans la même tirade à cette guerre en jupons. Et même aux caricatures du Prophète....

Quant à moi, je me retire sous ma tente....

Beaumarchais
Le Mariage de Figaro, Acte V scène 3 (extrait)


O femme ! femme ! femme ! nul animal créé ne peut manquer à son instinct ; le tien est-il donc de tromper ?

Non, Monsieur le Comte, vous ne l'aurez pas... vous ne l'aurez pas. Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie !... Noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela rend si fier ! Qu'avez-vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus : du reste, homme assez ordinaire ! tandis que moi, morbleu ! perdu dans la foule obscure, il m'a fallu déployer plus de science et de calculs pour subsister seulement qu'on n'en a mis depuis cent ans à gouverner toutes les Espagnes ; et vous voulez jouter ...

J'apprends la chimie, la pharmacie, la chirurgie, et tout le crédit d'un grand seigneur peut à peine me mettre à la main une lancette vétérinaire ! - Las d'attrister des bêtes malades, et pour faire un métier contraire, je me jette à corps perdu dans le théâtre : me fussé-je mis une pierre au cou ! Je broche une comédie dans les mœurs du sérail ; auteur espagnol, je crois pouvoir y fronder Mahomet sans scrupule : à l'instant un envoyé... de je ne sais où se plaint que j'offense dans mes vers la Sublime Porte, la Perse, une partie de la presqu'île de l'Inde, toute l'Égypte, les royaumes de Barca, de Tripoli, de Tunis, d'Alger et de Maroc : et voilà ma comédie flambée, pour plaire aux princes mahométans, dont pas un, je crois, ne sait lire, et qui nous meurtrissent l'omoplate en nous disant : chiens de chrétiens !

Que je voudrais bien tenir sur un de ces puissants de quatre jours, si légers sur le mal qu'ils ordonnent, quand une bonne disgrâce a cuvé son orgueil ! Je lui dirais... que les sottises imprimées n'ont d'importance qu'aux lieux où l'on en gêne le cours ; que, sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur ; et qu'il n'y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits.

Las de nourrir un obscur pensionnaire, on me met un jour dans la rue ; et comme il faut dîner, quoiqu'on ne soit plus en prison, je taille encore ma plume et demande à chacun de quoi il est question : on me dit que, pendant ma retraite économique, il s'est établi dans Madrid un système de liberté sur la vente des productions, qui s'étend même à celles de la presse ; et que, pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l'autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l'Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l'inspection de deux ou trois censeurs.

Pour profiter de cette douce liberté, j'annonce un écrit périodique et, croyant n'aller sur les brisées d'aucun autre, je le nomme Journal inutile. Pou-ou ! je vois s'élever contre moi mille pauvres diables à la feuille ; on me supprime, et me voilà derechef sans emploi ! - Le désespoir m'allait saisir ; on pense à moi pour une place, mais par malheur j'y étais propre : il fallait un calculateur, ce fut un danseur qui l'obtint. Il ne me restait plus qu'à voler ; je me fais banquier de pharaon : alors, bonnes gens ! je soupe en ville, et les personnes dites comme il faut m'ouvrent poliment leur maison, en retenant pour elles les trois quarts du profit. J'aurais bien pu me remonter ; je commençais même à comprendre que, pour gagner du bien, le savoir-faire vaut mieux que le savoir. Mais, comme chacun pillait autour de moi, en exigeant que je fusse honnête, il fallut bien périr encore.

J'entends marcher... on vient. Voici l'instant de la crise...

Voici l'instant de la crise ! Il parait que Marie-Antoinette a beaucoup aimé cette pièce, en 1784...



4 commentaires:

Emmanuelle a dit…

François c'est excellent!
A lire le premier sexe de Zemmour qui rejoint votre point de vue et c'est une femme qui vous écrit!

Slobodan a dit…

De toute façon, l'idée de faire une journée de la femme, c'est déjà de la discrimination.
Que fait la HALDE?

François a dit…

@Emmanuelle : Emmanuelle Qui? Bon, Zemmour, je ne connais pas, mais il a dit des sottises la semaine dernière à la TV...

Je veux raconter cette anecdote, pour qu'elle serve à l'Histoire, et reste sur le Net.

En 1998, un copain me téléphone, et me demande si j'ai besoin d'une secrétaire : la sienne est excellente, mais son service devant être dissous dans 3 mois, elle cherche un poste. Très bien, justement, je cherche, je n'ai qu'un CDD, envoie-la moi.
Le DRH m'appelle, un c..., et me dit de ne pas la prendre car elle est enceinte...
Elle arrive, me fait bonne impression, et me dit qu'elle est enceinte.
Félicitations, Madame, quand serez-vous libre? Dans 7 mois? Très bien, je vous attends dans 7 mois! D'ici là, faites un beau bébé.
J'ai fait prolonger le CDD, et ensuite j'ai eu la meilleure secrétaire possible.
Les autres étaient jaloux. Ils se demandent encore comment on fait pour avoir une bonne secrétaire. Voila la bêtise du management que je condamne définitivement.

jeanne a dit…

@slobo: enfin une discrimination positive, je vais me mettre à aimer la HALDE! au secours François...
@ François: vous ne connaissez pas zemmour? mes zoeils!

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