Loin des miasmes, la Vallée-aux-Loups est une bulle de verdure et de fraicheur préservée au milieu d'une banlieue bétonnée.
C'est un miracle que la conservation de cette maison et de ce parc, sur cette colline de Chatenay-Malabry. On y entend les ronflements des voitures, et les avions nous survolent, mais on s'y croit encore au XIXème.
Le Vicomte de Chateaubriand l'a achetée en 1807, et a dû la vendre en 1818 à son grand désespoir :
"Mon Dieu, que ne puis-je faire dans la vie ce que je voudrais ! Je ne revois pas cette petite vallée que le cœur ne me palpite de joie. Si j'étais seul, je ne la quitterais jamais" .
Il aménagea la maison, en lui collant un péristyle grec ("Je me souvenais avoir été à Athènes") qui n'est pas très réussi, et en incorporant un délicieux escalier de bateau, récupéré après un naufrage. La restauration de la maison est belle, avec de très beaux objets et quelques grosses fautes de goût qui nous rappellent qu'elle a été faite par le Conseil Général (des Hauts-de Seine).
Mais surtout il planta des arbres magnifiques, souvenirs de ses voyages, qu'il ne vit jamais comme nous dans toutes leurs splendeurs, comme le cèdre du Liban, les catalpas, les cyprès chauves, les tilias, les gyngkos.
Le premier rayon de soleil du printemps a fait sortir les crocus et les jonquilles. Le massif, immense, de rhododendrons se prépare à illuminer tout le parc. Nous y reviendrons.
Cher Vicomte! J'ai des doutes sur votre intelligence, sur vos capacités politiques. Votre orgueil vous aura perdu. Mais que vous écrivez bien!
Malgré tout, je comprends votre réaction au moment de l'exécution du duc d' Enghien : une opposition soudaine, brutale, définitive, sans compromis, contre Napoléon naissant dans le crime, malgré une fascination dont vous ne pouviez vous défaire.
3 commentaires:
Merci pour cette charmante ballade romantique .. Cela nous change des turpitudes de qui vous savez et nous réconcilie avec notre beau pays.
Complétement d'accord avec Cécile...Enfin du romantisme....Encore François : faites nous voyager (en dehors de Sarkoland de préférence)
Je sortirai du Sarkoland quand le sarkopithèque n'y sera plus.
Il n'y a rien de plus urgent que de le forcer à partir.
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