Les Echos en ont fait un gros titre "Peut-on manager sans perdre son âme?". Vous pouvez lire leur article ici, ainsi que l'interview de Louis Schweitzer.
La réponse est "Oui, bien sûr", comme si ça allait de soi. Ce n'est pas si simple : on DOIT manager sans perdre son âme, mais est-ce possible dans notre société?
Evacuez d'abord tout ce qui est "code d'Ethique" et autres engagements du même tonneau : seuls ceux qui n'ont pas de morale ni de valeurs éprouvent le besoin de formaliser (pour les autres) des règles généralement bafouées au premier jour par ceux qui les ont faites. C'est l'hypocrisie reine.
De mon expérience, je vois 2 cas de figures pour lesquelles les "managers" perdent leur âme : la recherche du profit à court terme, et la conquête du pouvoir.
Le profit à court terme : ça a commencé quand des financiers, notamment les Fonds de Pension US et les Hedge Funds, ont demandé aux entreprises de garantir un rendement de l'ordre de 15%, faute de quoi ils abandonneront l'entreprise, qui s'effondrera en Bourse, sera rachetée pour une bouchée de pain, et le management sera viré.
En revanche, si ça marche, la Bourse va s'enflammmer, et grâce aux Stock-Options, le management va gagner beaucoup beaucoup d'argent.
Dans ces conditions, évidemment, on n'est pas regardant sur les conditions qui permettraient de dégager ces taux de rentabilité qui sont bien au delà des capacités économiques.
Comme ça a marché, au moins pendant un moment, et que de plus en plus, il est prouvé qu'on peut gagner beaucoup d'argent sur de la spéculation boursière (voyez les milliardaires à 30 ans de la Silicon Valley au moment de la Bulle Internet), tous les moyens, même légaux, ont été employés pour y arriver.
- Le plus célèbre exemple est Enron : ils trafiquaient carrément la comptabilité. Des millions de retraités US ont perdu leur retraite...
- Le plus facile : la découpe : vous achetez une entreprise, vous virez les gens en les refilant à l'aide sociale du pays concerné, vous vendez le capital (terrains, bâtiments), et vous vous partagez le bénef. En prime, vous vendez les brevets et les machines à des chinois qui produiront la même chose bien moins cher.
Je vois, dans ces méthodes de brutes, le modèle de management actuel : MM Breton, Bouton, pour ne citer qu'eux, rêvent de faire aussi bien. Ils ne demandent pas explicitement de faire des turpitudes, mais ils engueulent ceux qui ne rapportent pas assez, ferment les yeux quand ça marche(et reçoivent des prix du "meilleur manager"), et poussent des cris d'orfraie quand ça se sait. Ce sont des destructeurs d'âme. Je plains la leur.
La recherche du pouvoir : je ne me l'explique pas, mais je constate que la recherche du pouvoir pousse ceux qui en ont l'ambition, à des comportements étonnants, loin de toute morale.
Ca existe dans l'entreprise, mais c'est évidemment en politique qu'on en voit le plus (et c'est médiatisé) : seule la politique permet d'accéder au pouvoir politique suprême, et il n'y a pas besoin de montrer qu'on en est capable, il "suffit" d'être élu. Et quand on est élu, on possède les moyens de se faire élire plus haut, jusqu'au sommet, à condition de tuer les rivaux à chaque étape.
Les coups de pute, les trahisons, le débauchage, le billard à 3 bandes, le taclage, sont les outils ordinaires du politicien ambitieux. L'argent et les honneurs ses moyens.
Tout se paie : gloire au vainqueur, et Vae Victis!
On se demande pourquoi on a les hommes politiques qu'on a : parce que les gens "honnêtes", qui ne veulent pas perdre leur âme, ne s'y lancent pas, ou alors prennent si vite un retour de bâton non prévu qu'ils abandonnent vite.
Les victimes me font pitié. Pauvre M Martinon... Qu'est-il allé faire dans cette galère? Son heure de gloire lui aura coûté cher. Et la liste est longue...
Vous me direz : c'est pas du management! Je réponds : Non, pas du tout.
Ils n'ont pas perdu leur âme : ils l'ont vendu au Diable!
De la curiosité ... Avant toute chose.... Sur des sujets divers... Sans oublier des coups de gueule, Et des provocations! De l'humour, toujours. Du premier degré, jamais!
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5 commentaires:
amère mais juste.
Lucide.
Nouvelle mode managériale on ne peut plus immonde : le management par la gentillesse !!
Les requins du business ne reculent devant rien.La dernière mode est fondée avec l'observation qu'un management par l'attention portée aux salariés et aux clients peut rapporter 5% de chiffre d'affaire de plus ! Génial non?
Mais combien plus rapporte le management par le stresse et la peur ? 10 15 % ?
Mais oui, ce sont des modes. Faire semblant d'être gentil (le SBAM des caissières : sourire-bonjour-au revoir-merci!) est plus pervers que tout. Les flics et fliquettes n'essaient même pas!
Bon, faut essayer la DSE ....
Tous les hommes sont égaux en dignité.
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