mercredi 20 mai 2015

Sutor, ne ultra crepidam!

C'est fou comme les incultes qui aspirent à nous diriger de nouveau s'emploient à nous faire croire que le latin et l'allemand ont été essentiels à leur formation. (Alors qu'en matière de culture, ils n'en ont retenu apparemment que les 3 premières lettres.)

Ich weiss nicht was soll es bedeuten, dass ich so traurig bin. Il y a pourtant de quoi!

Car enfin, les mêmes qui se riaient de la Princesse de Clèves, qui se vantaient d’avoir "relu" Zadig et Voltaire, et le magnifique roman de Victor Hugo "1793", se piquent maintenant de belles lettres, comme on en apprend à Jeanson de Sailly, à Louis-le Grand, ou à Henri IV, et s'offusquent qu'on puisse les enseigner à Argenteuil. Bref, margaritas ante porcos.

Déjà, les conseillers en comm mettaient "la Recherche" sous le bras de M Sarkozy chaque fois qu'il traversait la cour de l'Elysée, pour la photo. C'était l'hommage du vice à la vertu sous l'influence, dit-on, de Carla B.

Mais il n'y a pas que l'allemand. Chaque élève doit pouvoir bénéficier, s'il le souhaite de classes bilingues de son choix : russe-quechua par exemple. C'est une exigence d'excellence que l'on est en droit d'attendre. Sinon, on pourra mettre aux frontons de nos collèges : lasciate ogni speranza, voi ch'entrate.

Evidemment, je ne mets pas dans le même panier Mmes Boutin, Morano et Debord, parce que le collège, elles y seraient allées si elles avaient pu terminer leur cycle primaire, enfin parce que la place des femmes est à la cuisine (notez la syntaxe particulière, propre au langage actuel : exemple "la racaille, on va vous en débarrasser"). Car :

               Qu'importe qu'elle manque aux lois de Vaugelas,
Pourvu qu'à la cuisine elle ne manque pas !
J'aime bien mieux, pour moi, qu'en épluchant ses herbes,
Elle accommode mal les noms avec les verbes,
Et redise cent fois un bas ou méchant mot,

Que de brûler ma viande, ou saler trop mon pot.
Je vis de bonne soupe, et non de beau langage.
Vaugelas n'apprend point à bien faire un potage ;
Et Malherbe et Balzac, si savants en beaux mots, 
En cuisine peut-être auraient été des sots.

(et demandez leur pourquoi Molière parlait de Balzac, dont le magnifique roman "le Père Guéant" n'a paru que 2 siècles plus tard, vous m'en direz des nouvelles!)

Desinet in piscem, cette affaire...

Valete!









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