mercredi 3 juin 2015

Autoroutes, camions, radars, écotaxe

La Cour des Comptes nous a prévenus : on est plumé comme poulets en prenant les autoroutes.

Donc, la tentation de prendre la nationale parallèle à l'autoroute est grande lorsqu'on a le temps, surtout quand elle est à 4 voies, et annoncé "à 110 km/h". L'économie en péage et en essence est significative.

Il y a cependant des inconvénients :

  • on ne trouve pas de station service pour les pauses, on redécouvre le pipi dans les bois, à l'ancienne. Mais le rapport Qualité/Prix reste positif.
  • les camions en font autant. Ils sont tellement écrasés de charges qu'ils sont bien obligés de faire comme nous, surtout, comme on peut le constater, les roumains, les tchèques, les polonais, les néerlandais, les portugais et les espagnols. Ils se doublent sans puissance suffisante, et bloquent la route sur des kilomètres. En pratique, on doit constater que le trafic est plus important que sur les autoroutes.
  • les camions défoncent les routes. Ainsi, sur 20 km, on se retrouve sur une file (à la vitesse du camion le plus lent, donc), parce que la file de gauche est neutralisée : il n'y a en effet plus de revêtement...
  • Et il faut connaitre la route, car vous tombez sur les radars piégeux, que bien sûr les locaux connaissent. En repassant devant un radar qui m'avait pris un point il y a un an, j'ai vu le piège : la vitesse passe de 110 à 90, puis de 90 à 70, puis il y a un radar, alors que le carrefour objet de la limitation de vitesse est 500 m plus loin. La réaction normale est de lever le pied, mais les distances sont telles qu'en frein moteur normal, vous arrivez à 76 km/h devant le radar. Pour être un bon conducteur, il faut piler à mort avant le panneau 70. Bien joué Léon, du fric pour les flics.
En conséquence, il faut considérer ce passage par la nationale comme un investissement : la première fois, l'amende coûte un peu plus que le péage, mais la 2ème fois, vous rentrez dans vos frais.

On peut lutter contre ces différents inconvénients, notamment en punissant les routiers. Celui qui s'est déporté à gauche pour doubler un concurrent doit être puni : vous vous mettez devant lui, et vous ralentissez jusqu'à le laisser à 20 km/h en bas d'une cote. Il essaiera bien de vous redoubler, mais vous accélérez, juste ce qu'il faut pour le décourager.

La solution à tout cela est bien entendu l'écotaxe : les camions paieraient pour les routes qu'ils défoncent, et seraient reportés sur les autoroutes. Sur ce bon sujet, le gouvernement a canné en rase campagne, alors qu'en y réfléchissant, il aurait pu s'y prendre autrement. Par exemple, en commençant par les départements frontaliers, puis en étendant progressivement la zone. La Bretagne aurait été épargnée, et ce plan n'aurait pas donné l'occasion aux Bonnets Rouges, admirateurs de la Rossia de Poutine, gavés et donc intoxiqués aux subventions agricoles pour fabriquer du poulet et de cochon bas de gamme, de mettre le pays à feu et à sang. Mais évidemment en Bretagne, on ne sait pas à quel point l'Alsace est polluée de camions de toutes origines qui prennent l'autoroute Bâle-Strasbourg pour éviter l'écotaxe d'Angela sur la rive droite du Rhin.

(Sur le fait d'épargner à la Bretagne une taxe, le problème n'est pas juridique, il n'est que moral et politique. Mais il y a belle lurette qu'il n'y a plus de morale dans la politique bretonne - pas plus qu'en Corse.)

PS : j'ai découvert à cette occasion qu'on occupe à Rennes les gens, qui autrefois collectaient la redevance TV, en leur confiant la gestion des PV. On met donc des radars, non pas seulement pour alimenter les flics en fric (par la voie des "fonds de concours"), mais aussi pour occuper des fonctionnaires dont on ne savait que faire.

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