Quelle drôle d'idée de faire un mur des cons!
Ça défoule, ça permet d'avoir toujours sous les yeux la liste de ceux que l'on hait, de ne jamais oublier ceux qui vous ont fait du mal, de ressasser chaque jour la vengeance que l'on prépare à leur encontre.
Un mur, c'est fait pour durer, et la vengeance est un plat qui se mange froid. Un proverbe chinois dit "Si tu as été blessé, assieds-toi au bord du fleuve, tu finiras par y voir passer le corps de ton ennemi". En Corse, les querelles sont si anciennes qu'on en a oublié l'origine, mais la vendetta demeure.
Un mur des cons est rarement publié. Peut-on citer Céline à ce sujet? Des juifs, des francs-mac, c'est un incontournable de notre extrême droite. Mais on a eu aussi la liste des "chéquards", des "piastres", des "343 salopes", et on attend celle des exilés fiscaux. En revanche, il n'y a pas de "liste des cons" sur Wikipedia.
Plus politiquement correct, le mur des "héros" est parfois publié : les héros de ma vie, la femme la plus extraordinaire I ever met, (formule américaine toujours mal traduite), etc.
Moi, je veux bien donner le mien, mais il ne sera pas exhaustif : Poincaré (Henri), Baudelaire, saint François,(depuis longtemps), Georges Pérec, Maxwell, Bach (JS), Planck, Velázquez et Goya, Feynman, Chateaubriand (en partie). Et bien d'autres...
Mais publier mon mur des cons, j'hésite. Il faudrait d'abord préciser la définition, puis se souvenir des noms (ma prof de latin en 5ème? le prof de gym de 1ère?), risquer de se fâcher avec des gens qui, sans être des amis, sont des connaissances... Et puis la place. Je sais que le Gigabits ne coûte plus très cher, mais quand même. Quant aux murs de mon bureau, je m'y refuse totalement : voir leurs têtes en permanence me déprimerait trop.
Dans la liste du SM, il y a de vrais cons. Mais il y a aussi des gens qui ne le sont pas, ils seraient plutôt du genre salauds, pervers, immoraux ou truands, il ne faut pas confondre. Et puis il y a aussi quelques personnes tout-à-fait honorables, pas beaucoup certes, mais c'est intolérable, pour eux et pour nous.
Il ne faut donc pas publier sa liste de cons. Point barre.
De la curiosité ... Avant toute chose.... Sur des sujets divers... Sans oublier des coups de gueule, Et des provocations! De l'humour, toujours. Du premier degré, jamais!
jeudi 25 avril 2013
mercredi 24 avril 2013
Suites en tous genres
Comme on vous l'a répété, après ce très long débat sur le non-débat, il est temps de passer à autre chose. Et j'ai de la suite dans les idées.
Une suite de termes est
définie par une application de N
(nombres entiers) dans R (nombres
réels) ou C (nombres complexes), qui à chaque n définit un nombre un,
défini par une fonction f(un-1) (et
éventuellement de un-2 ).
Cette suite peut converger
vers une limite L, ou pas. Pour qu’elle converge, il est nécessaire, mais non
suffisant, que |un-un-1| tende vers 0 quand n tend vers
l’infini. Alors L=f(L)
Quelques exemples simples
pour expliquer tout cela.
-
un = a + n
* b : suite de nombres, qui tendent vers +/- l’infini, selon le signe de b
-
un = a* rn : suite géométrique, de raison r, qui
converge si et seulement si r<=1
-
un = (-1) n
= 1 ou -1 : elle ne converge pas.
Mais on peut trouver des
suites plus amusantes :
Par exemple, fixons u0
et u1, et ensuite un= un-1 + un-2 :
c’est la suite de Fibonacci. Soit 1,1,2,3, 5, 8, 13, 21, etc. Elle ne converge
pas, mais elle a de curieuses propriétés. Par exemple le rapport de 2 nombres
consécutifs tend vers le nombre d’Or (1+ 51/2) /2 = 1,6180344…
Mais il y a encore plus
amusant : la suite de Conway ! 1, 11, 21, 1211, 111221, 312211… Vous
comprenez comment elle est fabriquée ? C’est facile, il suffit de lire
le terme précèdent : 1, puis lisez : 1 un, puis 2 un, puis 1 deux, 2
un, 1 un, etc…
On peut faire plus
utile : prenez U0 =1, et un = (un-1+a/un-1)/2
. C’est une façon très simple de calculer la racine de a. Essayons avec a=2 :
u1 = 3/2 = 1.5 ; u2 =
17/12 = 1.4166666… ; u3 =
577/408 = 1.414215686 ; u4 =
665857/470832 = 1 .4142135627451… Vous voyez qu’on obtient vite les bonnes décimales,
et plus vite qu’avec la méthode élémentaire d’extraction de racine, que bien
sûr vous avez oubliée.
Un autre jeu consiste à
trouver la formule qui correspond à une suite donnée.
Si je vous donne : 1,
2, 3, 5, 7, 9, 11, 13, 17,… saurez-vous reconnaître la suite des nombres
premiers ? En général c’est difficile, mais un matheux génial canadien, M
Simon Plouffe, a fait une base de données de presque toutes les suites
possibles : vous donnez vos chiffres, et il propose des formules. C’est là.
Amusez-vous bien.
vendredi 12 avril 2013
Mémoires du Temps perdu
Je commence ici la publication de mes souvenirs, en hommage à Henri Troyat, Rama Yade, PPDA, Alain Minc, Karl-Gustav zu Guttenberg, et bien d'autres.
Aujourd’hui, papa est mort. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu
un télégramme de l’hôpital: « Père décédé. Enterrement demain. Sentiments
distingués. » Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier.
Il
est 5 heures, je prends le thé avec Madeleine. Et comme dans ce jeu où
les Japonais s’amusent à tremper dans un bol de porcelaine rempli d’eau de
petits morceaux de papier jusque-là indistincts, de même maintenant toutes les
fleurs de notre jardin et celles du parc de M. Tripier, et les remous de la
Fecht, et les bonnes gens du village et leurs petits logis et l’église et tout L***
et ses environs, tout cela qui prend forme et solidité, est sorti, ville et
jardins, de ma tasse de thé.
La maison qu’habitaient alors mes parents est
située dans une rue sombre et étroite de L***, appelée la rue des Juifs : cette
maison est aujourd’hui transformée en hôtel. J’eus pour parrain, comme on le
voit dans mon extrait de baptême, un ami de mon père, et pour marraine ma tante
Marie. Il n’y a pas de jour où, rêvant à ce que j’ai été, je ne revoie en
pensée le palais où je suis né, la chambre où ma mère m’infligea la vie, la
tempête dont le bruit berça mon premier sommeil. Le Ciel sembla réunir ces
diverses circonstances pour placer dans mon berceau une image de mes destinées.
Longtemps, je me suis levé de bonne heure. Parfois, à peine mon réveil déclenché, mes yeux s’ouvraient si vite que je n'avais pas le temps de me dire : « Je dors encore.» Et, trois minutes après, la pensée qu'il était temps de fuir le sommeil me rendormait. Je me demandais quelle heure il pouvait être ; j'entendais le sifflement des trains qui me décrivait l'étendue de la campagne déserte où le voyageur se hâte vers la station prochaine.
Longtemps, je me suis levé de bonne heure. Parfois, à peine mon réveil déclenché, mes yeux s’ouvraient si vite que je n'avais pas le temps de me dire : « Je dors encore.» Et, trois minutes après, la pensée qu'il était temps de fuir le sommeil me rendormait. Je me demandais quelle heure il pouvait être ; j'entendais le sifflement des trains qui me décrivait l'étendue de la campagne déserte où le voyageur se hâte vers la station prochaine.
Je devais aller à l’école. Nous étions à l’étude, quand le
Proviseur entra, suivi d’un nouveau habillé en bourgeois et d’un garçon de
classe qui portait un grand pupitre. Ceux qui dormaient se réveillèrent, et
chacun se leva comme surpris dans son travail.
Le Proviseur nous fit signe de nous rasseoir ; puis, se
tournant vers le maître d’études
-
Monsieur Roger, lui dit-il à demi-voix, voici un élève que
je vous recommande, il entre en cinquième. Si son travail et sa conduite sont
méritoires, il passera dans les grands, où l’appelle son âge.
A suivre....
mercredi 10 avril 2013
Déclarer mon patrimoine?
Allons bon! Voila que la réponse aux turpitudes cahuzaciennes est l'obligation faite aux élus de déclarer leur patrimoine... Travail déclaré, famille recomposée, patrimoine, voilà la devise de notre nouvelle république, et le bal des faux-culs est bien ouvert.
C'est oublier que les torts de M Cahuzac vont bien au delà de ça : on a appris que sa clinique capillaire faisait payer en liquide (qu'il y avait donc fraude, fiscale, URSSAF, etc, et depuis longtemps) ; qu'il a bien déclaré "un" patrimoine, mais que ce n'était pas le bon ; qu'il avoue 600 000€ à Singapour, ce qui fait rire les spécialistes ; qu'il a été dénoncé par sa femme, qu'il a donc eu tort de cocufier ; qu'enfin, at last but not at least, il a commis la plus impardonnable des erreurs : il a avoué.
Il faut quand même lui reconnaître une qualité : mentir comme ça, avec un tel aplomb, les yeux dans les yeux, j'admire.
S'il fallait un plan d'action pour remédier à chacune de ces "fautes", plusieurs quinquennats n'y suffiraient pas. D'autant plus que le précédent (quinquennat) allait plutôt dans le sens de l'indulgence pour ce genre de délits, y compris cocufiage et affairisme, du moins pour ceux qui pouvaient se les permettre.
Donc, il va falloir déclarer son patrimoine, au moins si on veut se faire élire à quelque chose. Ceux qui n'ont rien a déclarer, ou si peu, l'ont déjà fait, comme pour dire "chiche!" aux autres, et c'est là que ça devient très drôle.
M Montebourg, avec son emplacement de parking à Dijon en indivision à 50%, et son siège Charles Eames à 28 000F, a fait très fort : j'y ai vu une discrète invitation pour que M Fabius n'oublie pas de déclarer ses commodes de Riesener, et autres bricoles, qui n'entrent pas dans l'assiette de l'ISF, mais n'en sont pas moins du patrimoine.
M Wauquiez se fait photographier avec Madame devant leur pavillon de banlieue de la Haute-Loire (preuve subliminale qu'il ne la cocufie pas, comme Cahuzac la sienne), et M Fillon avoue, secret de polichinelle, sa gentilhommière sarthoise. On a bien compris qu'il mettait M Copé au défi d'en faire autant.
Je ne les cite du reste que pour attirer votre attention sur le fait que ces petites manœuvres traversent bien tous les partis politiques, que l'on n'a pas fini de s'amuser, mais que le pire, dans la dérive populiste, est à craindre. Quand le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt...
Ceci dit, il va bien falloir qu'ils répondent à la vraie question : sont-ils entrés en politique pour faire carrière et fortune, mener grand train, avoir du pouvoir, ou bien pour gérer les affaires du pays dans l'intérêt général? Ça, c'est "clivant", et j'espère que ça va "cliver", parce que si on est débarrassé des gens de la 1ère catégorie, alors il y a de l'espoir.... Espérons!
Pour M Cahuzac, je ne vois qu'une solution pour lui : tout assumer, rapatrier tous ses fonds, les confier à son avocat, en lui donnant mission de donner à Emmaüs ce qui en restera quand il aura payé toutes ses amendes et réglé son divorce, puis entrer dans un monastère commencer un processus de conversion qui sera forcément long. Ça tombe bien : il va se faire exclure du Grand Orient!
Quant à moi, si je devais déclarer mon patrimoine, je listerais ce que j'ai de plus précieux : ma famille, ma femme, mes enfants et petits-enfants, mes amis, mes souvenirs, et une petite partie de ma conscience. Le reste ne vous regarde pas!
C'est oublier que les torts de M Cahuzac vont bien au delà de ça : on a appris que sa clinique capillaire faisait payer en liquide (qu'il y avait donc fraude, fiscale, URSSAF, etc, et depuis longtemps) ; qu'il a bien déclaré "un" patrimoine, mais que ce n'était pas le bon ; qu'il avoue 600 000€ à Singapour, ce qui fait rire les spécialistes ; qu'il a été dénoncé par sa femme, qu'il a donc eu tort de cocufier ; qu'enfin, at last but not at least, il a commis la plus impardonnable des erreurs : il a avoué.
Il faut quand même lui reconnaître une qualité : mentir comme ça, avec un tel aplomb, les yeux dans les yeux, j'admire.
S'il fallait un plan d'action pour remédier à chacune de ces "fautes", plusieurs quinquennats n'y suffiraient pas. D'autant plus que le précédent (quinquennat) allait plutôt dans le sens de l'indulgence pour ce genre de délits, y compris cocufiage et affairisme, du moins pour ceux qui pouvaient se les permettre.
Donc, il va falloir déclarer son patrimoine, au moins si on veut se faire élire à quelque chose. Ceux qui n'ont rien a déclarer, ou si peu, l'ont déjà fait, comme pour dire "chiche!" aux autres, et c'est là que ça devient très drôle.
M Montebourg, avec son emplacement de parking à Dijon en indivision à 50%, et son siège Charles Eames à 28 000F, a fait très fort : j'y ai vu une discrète invitation pour que M Fabius n'oublie pas de déclarer ses commodes de Riesener, et autres bricoles, qui n'entrent pas dans l'assiette de l'ISF, mais n'en sont pas moins du patrimoine.
M Wauquiez se fait photographier avec Madame devant leur pavillon de banlieue de la Haute-Loire (preuve subliminale qu'il ne la cocufie pas, comme Cahuzac la sienne), et M Fillon avoue, secret de polichinelle, sa gentilhommière sarthoise. On a bien compris qu'il mettait M Copé au défi d'en faire autant.
Je ne les cite du reste que pour attirer votre attention sur le fait que ces petites manœuvres traversent bien tous les partis politiques, que l'on n'a pas fini de s'amuser, mais que le pire, dans la dérive populiste, est à craindre. Quand le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt...
Ceci dit, il va bien falloir qu'ils répondent à la vraie question : sont-ils entrés en politique pour faire carrière et fortune, mener grand train, avoir du pouvoir, ou bien pour gérer les affaires du pays dans l'intérêt général? Ça, c'est "clivant", et j'espère que ça va "cliver", parce que si on est débarrassé des gens de la 1ère catégorie, alors il y a de l'espoir.... Espérons!
Pour M Cahuzac, je ne vois qu'une solution pour lui : tout assumer, rapatrier tous ses fonds, les confier à son avocat, en lui donnant mission de donner à Emmaüs ce qui en restera quand il aura payé toutes ses amendes et réglé son divorce, puis entrer dans un monastère commencer un processus de conversion qui sera forcément long. Ça tombe bien : il va se faire exclure du Grand Orient!
Quant à moi, si je devais déclarer mon patrimoine, je listerais ce que j'ai de plus précieux : ma famille, ma femme, mes enfants et petits-enfants, mes amis, mes souvenirs, et une petite partie de ma conscience. Le reste ne vous regarde pas!
lundi 18 mars 2013
Bienheureux Constantin le Grand
En allemand, Konstantin der Grosse.
Fils de sainte Hélène et de César Constance Chlore, Flavius Valerius Aurelius Constantinus est né en 274 et proclamé empereur romain en 306.
En 313, il promulgue l'Edit de Milan, dont on célèbre l'anniversaire cette année, qui autorise l'exercice public du culte chrétien.
En 325, c'est lui qui organise le Concile de Nicée, qui condamne l'hérésie d'Arius, formule le dogme de la Trinité, et rédige un Credo si subtil qu'il ne devrait plus y avoir d'hérésie possible. Dans le temps, on savait gérer...
Vers 330, il transporte la capitale de l'Empire à Byzance et la nomme Constantinople. Il meurt en 337.
Un si bel exemple de conversion, qui a permis l'alliance du sabre et du goupillon, devait servir à l'histoire : on s'empressa de lui construire une légende. L'Eglise grecque le vénère comme un saint et lui confère le titre d'isapostolos : semblable aux apôtres. L'Eglise latine, plus réservée, ne l'a que béatifié.
La veille de la bataille contre Maxence, en 312, au pont Milvius sur le Tibre, aux portes de Rome, il voit apparaître une croix dans le ciel, entourée de lettres de feu : "In hoc signo vinces". Il adopte le chrisme comme emblème sur son étendard appelé labarum.
Il gagne, et se fait baptiser par le pape Silvestre.
Autre légende : il aurait été guéri de la lèpre par l'eau purifiante du baptême.
Sur l'ancienne basilique Saint-Pierre de Rome, on pouvait lire :
Quod duce te mundus surrexit in astra trumphans,
Hanc Constantinus victor tibi condiddit aulam.
ce qui se traduit par :
Parce que le monde conduit par Toi (le Christ) s'est élevé triomphalement vers le ciel, Constantin victorieux t'a consacré cette basilique.
Comme mundus veut dire à la fois monde, et purifié (le contraire d'immonde), certains ont compris ceci :
Parce que, grâce à toi, Constantin a pu monter au ciel purifié (de la lèpre), il t'a consacré cette basilique.
Ses attributs sont le labarum : étendard crucifère portant l'inscription In hoc signo vinces, et la croix, qu'il partage avec sainte Hélène.
Il est représenté à cheval. Du reste, toutes les statues équestres des empereurs romains ont été rebaptisées en son honneur, comme celle de Marc-Aurèle, toujours devant le Capitole à Rome. La tradition est restée pendant tout le moyen-âge, et on le trouve dans nos églises : cathédrale de Sens, Autun, Poitiers, Chateauneuf-sur-Charente, Saintes, Sainte-Croix de Bordeaux...
Ultime récupération : la donation de Rome au pape, Donatio Constantini. On pense qu'elle a été écrite au VIIIème siècle : Constantin donnait au pape la primauté sur les Eglises d'Orient, et l'imperium sur l'Occident. Ce n'est qu'au XVème siècle qu'elle aurait été reconnue comme apocryphe, mais elle a bien arrangé les affaires du pape pendant des siècles. Une fresque la représente, dans les Stanze du Vatican, par Raphaël.
Sa fête est le 21 mai.
Constantin à Autun
Fils de sainte Hélène et de César Constance Chlore, Flavius Valerius Aurelius Constantinus est né en 274 et proclamé empereur romain en 306.
En 313, il promulgue l'Edit de Milan, dont on célèbre l'anniversaire cette année, qui autorise l'exercice public du culte chrétien.
En 325, c'est lui qui organise le Concile de Nicée, qui condamne l'hérésie d'Arius, formule le dogme de la Trinité, et rédige un Credo si subtil qu'il ne devrait plus y avoir d'hérésie possible. Dans le temps, on savait gérer...
Vers 330, il transporte la capitale de l'Empire à Byzance et la nomme Constantinople. Il meurt en 337.
Un si bel exemple de conversion, qui a permis l'alliance du sabre et du goupillon, devait servir à l'histoire : on s'empressa de lui construire une légende. L'Eglise grecque le vénère comme un saint et lui confère le titre d'isapostolos : semblable aux apôtres. L'Eglise latine, plus réservée, ne l'a que béatifié.
La veille de la bataille contre Maxence, en 312, au pont Milvius sur le Tibre, aux portes de Rome, il voit apparaître une croix dans le ciel, entourée de lettres de feu : "In hoc signo vinces". Il adopte le chrisme comme emblème sur son étendard appelé labarum.
Il gagne, et se fait baptiser par le pape Silvestre.
Autre légende : il aurait été guéri de la lèpre par l'eau purifiante du baptême.
Sur l'ancienne basilique Saint-Pierre de Rome, on pouvait lire :
Quod duce te mundus surrexit in astra trumphans,
Hanc Constantinus victor tibi condiddit aulam.
ce qui se traduit par :
Parce que le monde conduit par Toi (le Christ) s'est élevé triomphalement vers le ciel, Constantin victorieux t'a consacré cette basilique.
Comme mundus veut dire à la fois monde, et purifié (le contraire d'immonde), certains ont compris ceci :
Parce que, grâce à toi, Constantin a pu monter au ciel purifié (de la lèpre), il t'a consacré cette basilique.
Ses attributs sont le labarum : étendard crucifère portant l'inscription In hoc signo vinces, et la croix, qu'il partage avec sainte Hélène.
Il est représenté à cheval. Du reste, toutes les statues équestres des empereurs romains ont été rebaptisées en son honneur, comme celle de Marc-Aurèle, toujours devant le Capitole à Rome. La tradition est restée pendant tout le moyen-âge, et on le trouve dans nos églises : cathédrale de Sens, Autun, Poitiers, Chateauneuf-sur-Charente, Saintes, Sainte-Croix de Bordeaux...
Ultime récupération : la donation de Rome au pape, Donatio Constantini. On pense qu'elle a été écrite au VIIIème siècle : Constantin donnait au pape la primauté sur les Eglises d'Orient, et l'imperium sur l'Occident. Ce n'est qu'au XVème siècle qu'elle aurait été reconnue comme apocryphe, mais elle a bien arrangé les affaires du pape pendant des siècles. Une fresque la représente, dans les Stanze du Vatican, par Raphaël.
Sa fête est le 21 mai.
Constantin à Autun
samedi 9 mars 2013
Saint Jean
Oui, saint Jean, non pas le cousin de Jésus, Jochanaan, le dernier des prophètes et le premier des martyrs, dit "saint Jean d'été" pour sa fête le 24 juin, au solstice d'été, mais saint Jean l'Evangéliste, le fils de Zébédée et frère de saint Jacques le Majeur, fait fils de Marie -et donc frère des hommes- sur la Croix, "saint Jean d'hiver" pour sa fête le 27 décembre.
Quelle vie que la sienne! Né vers l'an 760 de la fondation de Rome, pêcheur comme son père, appelé à devenir le "disciple préféré", il assiste aux noces de Cana (était-il le fiancé?), il participe au mont Thabor à la Transfiguration, il est au mont des Oliviers pour l'Agonie.
Au matin de Pâques, il court au Sépulcre avec Pierre, mais le tombeau est vide...
Il prêche en Judée et en Asie Mineure. Il est à Ephèse à la mort de la Vierge et porte devant son cercueil la palme cueillie par un ange au paradis. Il écrit le plus original et le plus poignant des Évangiles.
La tradition veut qu'il ait rédigé l'Apocalypse, le plus puissant texte du Nouveau Testament, à Patmos, où il aurait été exilé. Il meurt vers l'an 100 après Jésus-Christ, après avoir survécu miraculeusement à Rome (à la Porte Latine) à un bain d'huile bouillante que lui a infligé Domitien, et à Ephèse à un empoisonnement. Jean, 20, 22 :"Je veux qu'il demeure jusqu'à ce que Je vienne"...
Son culte s'est rapidement étendu, et c'est de nos jours un saint très populaire, au point que parfois on double le prénom : Jean-Marie, Jean-Luc, Jean-Michel, Jean-Daniel, etc.
Saint-Jean-de-Latran (et ses célèbres chanoines), c'est lui. La cathédrale de Besançon, c'est lui. San Juan de los Reyes (à Tolède), c'est lui.
Il est le saint patron des théologiens et des écrivains, mais aussi des métiers exposés au feu (armuriers, chandeliers, huiliers...), et encore des imprimeurs, libraires, relieurs, marchands d'autographes, graveurs en taille douce. Confié à Marie, il est le protecteur des vierges et des veuves. Il est bien sûr invoqué contre les brûlures et contre les poisons.
Ses attributs sont l'aigle, la coupe empoisonnée (le venin étant représenté par un petit dragon exorcisé par un signe de croix), la chaudière d'huile bouillante et la palme du Paradis. Il est représenté jeune (parthénios), ou comme un vieillard chauve à barbe blanche (presbytès).
Le voici, par le Greco, au musée du Prado : la coupe est devenue un calice, symbole de la foi.
Quelle vie que la sienne! Né vers l'an 760 de la fondation de Rome, pêcheur comme son père, appelé à devenir le "disciple préféré", il assiste aux noces de Cana (était-il le fiancé?), il participe au mont Thabor à la Transfiguration, il est au mont des Oliviers pour l'Agonie.
Au matin de Pâques, il court au Sépulcre avec Pierre, mais le tombeau est vide...
Il prêche en Judée et en Asie Mineure. Il est à Ephèse à la mort de la Vierge et porte devant son cercueil la palme cueillie par un ange au paradis. Il écrit le plus original et le plus poignant des Évangiles.
La tradition veut qu'il ait rédigé l'Apocalypse, le plus puissant texte du Nouveau Testament, à Patmos, où il aurait été exilé. Il meurt vers l'an 100 après Jésus-Christ, après avoir survécu miraculeusement à Rome (à la Porte Latine) à un bain d'huile bouillante que lui a infligé Domitien, et à Ephèse à un empoisonnement. Jean, 20, 22 :"Je veux qu'il demeure jusqu'à ce que Je vienne"...
Son culte s'est rapidement étendu, et c'est de nos jours un saint très populaire, au point que parfois on double le prénom : Jean-Marie, Jean-Luc, Jean-Michel, Jean-Daniel, etc.
Saint-Jean-de-Latran (et ses célèbres chanoines), c'est lui. La cathédrale de Besançon, c'est lui. San Juan de los Reyes (à Tolède), c'est lui.
Il est le saint patron des théologiens et des écrivains, mais aussi des métiers exposés au feu (armuriers, chandeliers, huiliers...), et encore des imprimeurs, libraires, relieurs, marchands d'autographes, graveurs en taille douce. Confié à Marie, il est le protecteur des vierges et des veuves. Il est bien sûr invoqué contre les brûlures et contre les poisons.
Ses attributs sont l'aigle, la coupe empoisonnée (le venin étant représenté par un petit dragon exorcisé par un signe de croix), la chaudière d'huile bouillante et la palme du Paradis. Il est représenté jeune (parthénios), ou comme un vieillard chauve à barbe blanche (presbytès).
Le voici, par le Greco, au musée du Prado : la coupe est devenue un calice, symbole de la foi.
dimanche 10 février 2013
L'année du serpent
Le calendrier chinois est tout simplement complexe, luni-solaire, fondé sur des événements astronomiques, et non pas sur des calculs arithmétiques.
Le jour commence à 23 heures, pour 12 tranches de 2 heures. Les mois sont lunaires, commençant le jour de la nouvelle lune et se terminant le jour précédent la nouvelle lune suivante. Les années contiennent 12 ou 13 de ces mois, selon le nombre de nouvelles lunes entre 2 solstices d'hiver.
Ces règles ont été fixées au XIVème siècle avant JC, modifiées près de 50 fois, notamment en -104, en 619 et en 1645 (2ème année, comme vous le savez, de la dynastie Qing).
L'année solaire est divisée en 24 périodes : 12 majeures (Zhongqi : longitude solaire de k*30 à k*30 + 15°) et 12 mineures (Jieqi, longitude solaire de k*30+15 à (k+1)*30°), ce qui donne 24 noms chinois à apprendre et qui font penser au calendrier révolutionnaire : "pluie pour le grain", "rosée froide", etc. Le solstice d'hiver, aux environs du 22 décembre, tombe obligatoirement le 11ème mois, dongzhi. mais attention, ce ne sera pas forcément le premier jour de ce mois!
Il faut donc ensuite calculer les dates des nouvelles lunes, pour la ville de Nankin bien sûr, pas à Greenwich. Ces 12 ou 13 lunes forment ainsi les mois suivants le 11ème mois de l'année chinoise précédente, au 11ème mois de l'année étudiée.
Les mois sont numérotés de 1 à 12, et s'il y a besoin d'un mois en plus, ce sera le premier mois qui ne contiendra pas une période solaire majeure, c'est-à-dire le premier mois lunaire entièrement contenu dans un mois solaire. Et il y en aura forcément un, en vertu du Schubfachprinzip, principe du tiroir, de Johann Peter Gustav Lejeune Dirichlet, mais ce sera rarement les mois 12 ou 1, encore plus rarement le mois 11.
Le mois supplémentaire est un mois "bis", et ne change pas la numérotation : le solstice d'hiver tombera toujours le 11ème mois. Et la nouvelle année commencera au lendemain du dernier jour du 12ème mois, entre le 21 janvier et le 20 février, un jour de nouvelle lune, je le rappelle.
Pour les années, on les compte sur un cycle de 60 ans, à partir du 15 février -2636 (date grégorienne). Le nom de l'année dans le cycle combine "10 tiges célestes" et 12 "branches terrestres" :
- les tiges célestes sont : Jia, Yi, Bing, Ding, Wu, Ji, Geng, Xin, Ren, Gui
- les branches terrestres sont : rat, boeuf, tigre, lapin, dragon, serpent, cheval, chèvre, singe, coq, chien, cochon.
Les deux listes sont déroulées simultanément Jia-rat, puis Yi-boeuf, etc. Mais comme 60 est le plus petit commun multiple de 10 et 12, les noms reviennent tous les 60 ans.
Nous commençons aujourd'hui une année du serpent, mais je n'ai pas réussi à comprendre quelle était la tige céleste. Bonne année!
PS1 : principe du tiroir : si vous avez P pigeons à mettre dans N trous, alors il y aura forcément un trou avec au moins 2 pigeons si P > N. Evident.
Le jour commence à 23 heures, pour 12 tranches de 2 heures. Les mois sont lunaires, commençant le jour de la nouvelle lune et se terminant le jour précédent la nouvelle lune suivante. Les années contiennent 12 ou 13 de ces mois, selon le nombre de nouvelles lunes entre 2 solstices d'hiver.
Ces règles ont été fixées au XIVème siècle avant JC, modifiées près de 50 fois, notamment en -104, en 619 et en 1645 (2ème année, comme vous le savez, de la dynastie Qing).
L'année solaire est divisée en 24 périodes : 12 majeures (Zhongqi : longitude solaire de k*30 à k*30 + 15°) et 12 mineures (Jieqi, longitude solaire de k*30+15 à (k+1)*30°), ce qui donne 24 noms chinois à apprendre et qui font penser au calendrier révolutionnaire : "pluie pour le grain", "rosée froide", etc. Le solstice d'hiver, aux environs du 22 décembre, tombe obligatoirement le 11ème mois, dongzhi. mais attention, ce ne sera pas forcément le premier jour de ce mois!
Il faut donc ensuite calculer les dates des nouvelles lunes, pour la ville de Nankin bien sûr, pas à Greenwich. Ces 12 ou 13 lunes forment ainsi les mois suivants le 11ème mois de l'année chinoise précédente, au 11ème mois de l'année étudiée.
Les mois sont numérotés de 1 à 12, et s'il y a besoin d'un mois en plus, ce sera le premier mois qui ne contiendra pas une période solaire majeure, c'est-à-dire le premier mois lunaire entièrement contenu dans un mois solaire. Et il y en aura forcément un, en vertu du Schubfachprinzip, principe du tiroir, de Johann Peter Gustav Lejeune Dirichlet, mais ce sera rarement les mois 12 ou 1, encore plus rarement le mois 11.
Le mois supplémentaire est un mois "bis", et ne change pas la numérotation : le solstice d'hiver tombera toujours le 11ème mois. Et la nouvelle année commencera au lendemain du dernier jour du 12ème mois, entre le 21 janvier et le 20 février, un jour de nouvelle lune, je le rappelle.
Pour les années, on les compte sur un cycle de 60 ans, à partir du 15 février -2636 (date grégorienne). Le nom de l'année dans le cycle combine "10 tiges célestes" et 12 "branches terrestres" :
- les tiges célestes sont : Jia, Yi, Bing, Ding, Wu, Ji, Geng, Xin, Ren, Gui
- les branches terrestres sont : rat, boeuf, tigre, lapin, dragon, serpent, cheval, chèvre, singe, coq, chien, cochon.
Les deux listes sont déroulées simultanément Jia-rat, puis Yi-boeuf, etc. Mais comme 60 est le plus petit commun multiple de 10 et 12, les noms reviennent tous les 60 ans.
Nous commençons aujourd'hui une année du serpent, mais je n'ai pas réussi à comprendre quelle était la tige céleste. Bonne année!
PS1 : principe du tiroir : si vous avez P pigeons à mettre dans N trous, alors il y aura forcément un trou avec au moins 2 pigeons si P > N. Evident.
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