Marion, dite Marine, Aliot l'a dit : "ce n'est pas un attentat qui va ralentir la révolte des masses laborieuses et ralentir la lutte des classes jusqu'à la victoire finale". De son côté, M Méchancon déclarait que la lutte devait continuer jusqu'à l'extermination de tous les indésirables qui nous envahissent.
Donc, j'ai préparé mon cahier de revendications, de doléances comme on dit depuis 1788, au cas où le grand débat national passerait par chez moi.
A J'exige de façon urgente et impérative la construction d'un tramway direct entre Paris-Place d'Italie et Le Chesnay-Place de la Loi. Ne me demandez pas pourquoi, c'est pour un ami. Cette cause justifie le blocage de tous les ronds-points jusqu'à l'inauguration.
B J'exige des excuses de la SNCF en général et de Mme Morano en particulier (pour avoir fait ça), pour la très mauvaise gestion des cartes de familles nombreuses. Faire remplir un pdf en ligne, le faire imprimer chez soi pour le leur renvoyer pour qu'ils puissent en faire une lecture optique, c'est le processus le plus bête que j'ai jamais vu. Et en plus, faut payer : c'est une atteinte intolérable aux droits des familles nombreuses, destinée à les faire tomber en désuétude. Et changer le format, elle ne rentre dans aucun portefeuille.
C Je demande gentiment la dissolution de la Préfecture de Police de Paris. Non seulement ils ne sont pas très efficaces, mais de plus, ils s'occupent de nos formalités quotidiennes (carte d'identité, passeport) d'une manière à nous dissuader de demander - mais on nous fait comprendre de dire "perdu" plutôt que "volé"... Et quand on pense que c'est le même service qui s'occupe à la fois de l'ordre public et de la circulation, il ne faut pas s'étonner que des rues soient barrées sans motif, sans itinéraires de déviation, comme ça :
Et si on peste, on est foutu en GAV pour rébellion. Facile!
D Pour Madame Hidalgo! Ah madame Hidalgo : un cahier ne suffira pas. D'abord, qu'elle ne se représente pas, ce sera déjà ça. Qu'elle arrête ses chantiers minables et interminables sur tous nos trottoirs et dans toutes nos rues (elle doit croire qu'en voyant des travaux, on va croire qu'elle est efficace). On veut des bus, notamment il faut doubler les fréquences sur le 27, 57, 67, 64, 83.
E Il faut supprimer le subjonctif. Si un gilet jaune dit "après qu'on soit", et bien il a le droit. Et s'il écrit "bien qu'il est un gilet", il a le droit aussi.
F Et bien sûr, plus d'allocs, moins d'impôts, et de l'essence à gogo. Mais là, je sais que je ne suis pas très original.
Bisous, bisous.
De la curiosité ... Avant toute chose.... Sur des sujets divers... Sans oublier des coups de gueule, Et des provocations! De l'humour, toujours. Du premier degré, jamais!
jeudi 13 décembre 2018
vendredi 7 décembre 2018
La f(r)acture française, par Gilles et John
Je reçois le message suivant :
Cher François,
La révolte populaire, dite des gilets jaunes, était prévisible, justifiée, et pour ainsi dire, inéluctable. Je vous explique :
En 2008, à la suite de tripatouillages financiers de nos amis américains, appelés "subprimes", il y a eu une grave crise financière qui grâce au procédé maintenant connu de la "titrisation", a gangrené nos banques européennes. On peut y ajouter la crise grecque, qui grâce à Goldman Sachs, a pu tripoter ses comptes.
Dans cette crise, on peut estimer à 600 milliards d'euros la perte que nos banques, attirées par l'argent facile à gagner, ont accumulée. Que croyez-vous qu'il arriva? M Sarkozy a sauvé la France, ou plutôt la finance française, en prenant à notre charge les 600 milliards d'euros. C'est-à-dire que notre dette a augmenté de 600 milliards d'euros. Tout cela est public et vérifiable.
En Grèce, il y a eu un plan de rigueur dont on n'a pas idée, mais on s'est consolé en se disant que c'était normal qu’ils paient leurs erreurs. Et c'est un Mélanchon grec qui s'est chargé du sale boulot, les autres s'étant défaussés.
Aux USA, les anciens de Golman Sachs, notamment le Directeur du Trésor de Bush N° 43, a laissé tomber Lehmann Brothers, en victime expiatoire, et avec l'idée que cela ferait un concurrent de moins. Et pour boucher le trou, ils ont imprimé des dollars, ce qui, comme monnaie universelle, ne leur a coûté que le prix du papier, et creusé un déficit que les chinois ont acheté.
En France donc, on nous a dit que le problème était réglé. On n'a pas même fait tomber une banque pour l'exemple (j'aurais bien vu la BNP, ou à défaut la Société Générale), non on a juste fait comme s'il ne s'était rien passé.
Donc, depuis 2008, nos gouvernants ont une patate chaude, parce que ces 600 milliards d'euros partis en fumée, il faudra bien un jour les rembourser. Soucieux de son hypothétique réélection, Sarkozy n'a pas bougé. Et Hollande, partisan de la chèvre ET du chou, a passé le temps à peu de choses : des augmentations d'impôts, qu'on croyait destinés à financer du social, des hausses de taxes sur l'essence pour compenser le piteux abandon des portiques demandés par les bonnets rouges bretons, et j'en passe, et des pires. De bouts de ficelle en petits sparadraps, le pauvre Hollande n'avait à proposer que sa bite et son couteau (pardon pour la grossièreté, mais c'est l'image la plus appropriée). La France partait à vau-l'eau.
Il faut bien reconnaître que deux candidats à la présidentielle avaient fait un bon diagnostic, mais proposé des solutions différentes :
François Fillon voulait faire payer, beaucoup payer, par sa hausse de la TVA, ce qui avait l'avantage, pour lui, de faire payer surtout les pauvres, parce qu'on ne paie pas de TVA sur l'argent qu'on épargne, et pour cela il faut gagner assez pour vivre et pour mettre de côté. Cette "violence sociale" a été ensuite occultée par les petits ennuis causés par le travail de Pénélope, si bien qu'on a oublié ce à quoi on a échappé. Mais M Wauquiez ferait bien de s'en souvenir.
Emmanuel Macron a proposé une nouvelle approche politique, qui ne se voulait ni de droite ni de gauche, mais efficace. Une trajectoire budgétaire rigoureuse, avec la libération de la croissance économique et le changement de l'image de la France dans le monde, dont la suppression de l'ISF et la modification (à la marge) du Code du Travail étaient les outils. Il a été élu sur cette promesse, contre les différents populistes qui, eux, proposaient de nier la dette en sortant de l'euro et de l'Europe.
Mais voilà : le général victorieux a vigoureusement éperonné son cheval, lequel s'est révélé être une haridelle épuisée, qui à la suite d'une erreur qu'un politicard n'aurait pas faite, s'est cabrée : on n'annonce pas une taxe sur l'essence quand les prix sont au plus haut.
Et faute d'avoir su, ou pu, éteindre les premières braises avec un simple seau d'eau, le voilà confronté à une crise généralisée où l'on exige tout et son contraire, le beurre, l'argent du beurre et la crémière, la suppression des taxes et des impôts, l'augmentation des dépenses, le référendum révocatoire, et bien d'autres choses encore ( 2 passages du facteur par jour, "comme avant", des bus partout, pas de glyphosate dans les légumes -sauf pour les agriculteurs, un médecin et trois infirmières, un bureau de poste et une banque à côté de chez soi, etc.)
Le gouvernement a raison dans son analyse : c'est le bilan de 20 ans d'inaction, plus exactement depuis l'élection de Chirac sur le thème de "fracture sociale", et le résultat de 10 ans d'esquive sur les 600 milliards de dette. Il a fait quelques boulettes, dont celle de faire confiance à la maison Poulaga pour rétablir l'ordre : elle n'aura réussi qu'à se faire détester, une fois de plus : la plupart des CRS sont pro-RN, et ça s'est vu.
Mais maintenant c'est à lui de se débrouiller. Le travail de sape de Mélanchon, de Wauquiez et de Le Pen a payé : à force de l'injurier pour des bricoles, (l'affaire Benalla par exemple, qui aurait dû se conclure par la dissolution de la PPP), ils ont réussi, sous le titre de "président des riches", à lui faire endosser un costard qui n'est pas le sien. Quand on voit, sur un beau bâtiment du Bd Haussmann, un tag vengeur "Crève Macron", ou sur une pancarte tenue par une dame respectable en gilet jaune : "Macron, baise ta vieille, pas les vieux", on se dit que mai 68 a été un joyeux pique-nique printanier en comparaison. Le peuple s'est révélé être en ce cas une populace.
Les barrages sur les ronds-points sont exaspérants, et on peut comprendre ceux qui pris par une urgence sont tentés de foncer dans le tas. Faute de formes de protestation adaptées, il fallait s'y attendre. Et puis sont arrivés les charognards : les identitaires et les black-blocs, décidés à en découdre, soutenus et encouragés par le RN et la FI, copains comme cochons pour vandaliser l'Arc de Triomphe et chanter la Marseillaise autour de la "dalle sacrée", bien avinés selon les témoignages.
Dans ces circonstances, tout peut se passer, tout peut arriver. Emmanuel Macron n'a pas eu assez de temps pour que sa politique porte ses fruits, et c'est triste.
Ce qui est certain, c'est que les pauvres sont vraiment pauvres, et vraisemblablement ils le resteront (cela ne me réjouit pas et ne me contente pas). Que ceux qui auront réussi à torpiller la seule politique intelligente qu'on ait eue depuis 30 ans, sont en bonne position pour en tirer les marrons et nous précipiter, soit dans un fascisme "mou" , soit dans une révolution à la vénézuélienne, dans les deux cas dans la catastrophe. Leurs mandants sont prêts à tout gober, c'est le moment qu'ils attendaient. Les tricoteuses sur leurs passages cloutés auront un moment de bonheur à l'idée du rétablissement de l'ISF, et les irresponsables n'auront qu'à constater que le fric quitte la France, et que la situation commence à ressembler à celle de la Grèce.
J'ai été bien long, cher François, mais la situation est complexe, la raison a déserté l'espace public, les faits ne sont plus que des opinions, un post sur Facebook annule tout rationalité. Gardez espoir, mais partagez cette lettre sur votre blog, je vous en remercie.
Cordialement (sic)
Gilles et John
dimanche 4 novembre 2018
Souvenirs de mon Grand-Père : le 11 novembre 1918
Les commémorations ont commencé, et je me souviens....
ED
Des mois passèrent encore, quatre ou cinq,
de ces mois qui précèdent une victoire et pendant lesquels on doute ou espère
tour à tour.
J’avais
quitté Maison-Blanche et j’étais chez moi, partageant comme je pouvais mon
temps entre le fauteuil de mon père et celui de mon frère, chez qui j’avais
presque élu domicile car ma belle-sœur considérait que ma mère ne saurait me
donner une nourriture convenable. Je sortais assez souvent et je ne manquais
guère d’occasions ni d’invitations.
Pour
ne pas allonger vainement ces lignes, j’en viendrai tout de suite au jour de
l’armistice, mais le récit que j’en ferai sera très bref et uniquement pour la
raison que j’en donne ici.
*
* *
Ce
matin-là, j’ai quitté d’un bond le fauteuil dans lequel je m’étais installé.
Depuis le matin courait le bruit que l’armistice serait signé dans la journée.
Or je venais d’entendre les cloches et c’était cela qui me mit d’un saut sur le
seuil du 5 de la rue F. de Neufchâteau, au contact de la rue. Il était onze
heures, exactement. Toutes les cloches de la capitale battaient et, en prêtant
l’oreille, on pouvait surprendre les notes puissantes et graves de la
Savoyarde. Mon cœur battait comme devait battre, en ces instants-là, tout le
cœur immense et innombrable de la France.
Des
camions montés par des Américains quittaient le gymnase Japy en donnant
éperdument du klaxon. Des cris et des chants me parvenaient de toutes parts.
Des gens dévalaient les escaliers précipitamment, se réunissaient devant les
portes et s’en allaient grossir des cortèges qui parcouraient déjà le boulevard
Voltaire, en marche vers le centre de la capitale. Le canon, sans doute celui
du Mont Valérien, tonnait.
La
Madelon répondait à la Marseillaise et la Marseillaise répondait à la Madelon.
La Victoire libérait les âmes de l’angoisse et les corps des servitudes
quotidiennes. La Victoire devait planer très haut dans le ciel, soulevée par
d’immenses ailes d’or.
Et
c’était fini, enfin fini, la guerre. On ne pouvait pas encore tout à fait
croire la réalité bouleversante. On avait envie de pleurer et de rire à la
fois, mais on ne savait pas très bien si l’on souffrait de trop de bonheur ou
si l’on frémissait de joie en souffrant. Je ne sais plus de quoi se composait
un tel moment, qui ne pouvait se traduire que par un besoin de sortir dehors,
de marcher avec n’importe qui, d’aller n’importe où, pourvu qu’il y ait
beaucoup de monde et beaucoup de bruit.
Je
me suis avancé jusqu’au boulevard Voltaire, où quelqu’un prit le temps de dire
qu’une boulangère de la rue de Belfort ne cessait de sangloter à cause d’un
mari qu’elle avait perdu depuis peu à la guerre.
Ma
vue avait baissé sérieusement depuis quelques semaines et je m’aperçus plus
particulièrement, en ce jour inoubliable, qu’elle ne me permettrait plus
désormais de me diriger seul dans la rue.
Je
rentrai donc non sans peine dans la loge d’où je venais de sortir et cela non
sans me heurter à des personnes qui couraient sans prendre garde à ma démarche
hésitante.
La
Victoire était là tout de même et elle m’exaltait comme une récompense suprême
et tellement attendue.
J’avais
regagné mon fauteuil et j’écoutais tinter des cloches encore. L’une d’elles, me
semblait-il, sonnait comme un glas.
samedi 27 octobre 2018
Qui paie ta retraite?
Grâce au débat sur les retraites et sa prochaine réforme, on en apprend un peu plus sur les caisses de retraite. C'est digne du regretté Ubu, mais il faut savoir que chaque caisse emploie des milliers de gens, et surtout fournit des sinécures bien payées pour leurs dirigeants, qu'ils soient patronaux, syndicalistes ou fonctionnaires.
A Pour les salariés, on trouve
4 L'ARRCO
A Pour les salariés, on trouve
- La MSA pour les salariés de l'agriculture
- La CNAV pour les salariés de l'industrie, du commerce et des services, les enseignants du privé, les contractuels de l'Etat et des collectivités locales
- Le FSPOEIE : fonds spécial des pensions des ouvriers des établissements industriels de l'Etat.
A cela s'ajoutent les régimes complémentaires :
4 L'ARRCO
5 l'AGIRC
6 l'IRCANTEC pour les contractuels
7 la CRPN pour les personnes navigants
8 la RETREP pour les profs du privés
Et, à part, les régimes spéciaux, qui depuis Sarkozy sont "alignés" (enfin, presque) :
10 La Banque de France
11 la CNIEG, pour les gaziers et électriciens
12 La CRPCF pour la Comédie Française
13 La CRPCEN pour les employés des notaires et autres clercs obscurs
14 L'ENIM pour les marins
15 La CROPERA pour l'Opéra de Paris
16 Le Port Autonome de Strasbourg
17 La RATP
18 La SNCF
B Pour les fonctionnaires :
19 Le Service de Retraites de l'Etat, pour les fonctionnaires de l'Etat, les magistrats et les militaires (On dit qu'ils sont inscrits dans "Le Grand Livre")
20 La CNRACL pour les fonctionnaires territoriaux et hospitaliers
21 La Caisse de retraite des agents de l'Assemblée nationale
22 La Caisse de retraite des agents du Sénat
auxquels on ajoute
23 la RAFP, la retraite additionnelle de la fonction publique
C Pour les non-salariés :
24 La MSA pour les agriculteurs
25 La SSI, la sécurité sociale cdes indépendants
26 La CNAVPL, la Cnav des professions libérales, avec en complémentaires :
27 La CPRN pour les notaires
28 La CAVOM pour les huissiers, les greffiers des tribunaux de commerce, et les commissaires priseurs
29 La CARMF pour les médecins
30 La CARCDSF pour les dentistes et les sages-femmes
31 La CAVP pour les pharmaciens
32 La CARPIMKO pour les auxiliaires médicaux
33 La CARPV pour les vétérinaires
34 La CAVAMAC pour les assureurs
35 La CAVEC pour les experts comptables
36 La CIPAV pour les indépendants
37 La CNBF pour les avocats
38 les artistes et auteurs d'oeuvres originales sont à la 2 CNAV et à l'IRCEC
Les patrons pêcheurs sont aussi à 14 l'ENIM
39 La CAVIMAC pour les membres des cultes (plus 4 l'ARRCO)
40 La RAVGDT pour les gérants de débits de tabac
41 La caisse de retraite de l'assemblée Nationale
42 La caisse de retraite du Sénat
Vous me direz qu'un pays qui a 365 variétés de fromages peut bien avoir 42 organismes de retraites, chacun avec sa niche, et bien sûr son chien de garde.
Mais ce serait une erreur de croire qu'on en a fait le tour. Car il y a des caisses régionales liées à l'histoire : par exemple, les caisses d'Alsace-Moselle qui paient mieux - pour des gens qui, il est vrai, cotisent plus.
Et je ne sais rien en ce qui concerne l'outre-mer, où ce ne doit pas être triste non plus.
Bon courage!
mercredi 17 octobre 2018
Comment lire "A la Recherche du Temps Perdu" de Proust?
C'est une question qu'on me pose parfois, et une de mes connaissances me le demandait encore il y a peu, avec tant d'insistance que je me résous à vous livrer quelques réflexions.
Il y a déjà la question du pourquoi lire Proust. Il faut faire confiance à ceux qui s'y sont déjà lancés et qui en sortent enthousiasmés. Oui, mais encore? Parce que c'est la plus fabuleuse galerie de portraits qui ait jamais été écrite. Et encore parce qu'on y apprend à regarder les tableaux, dont il a une connaissance insondable. Surtout parce qu'on y apprend à vivre, non par l'exemple mais par la métaphore. Lisez plutôt, il le dit lui-même :
"On peut faire se succéder indéfiniment dans une description les objets qui figuraient dans le lieu décrit, la vérité ne commencera qu'au moment où l'écrivain prendra deux objets différents, posera leur rapport, analogue dans le monde de l'art à celui qu'est le rapport unique de la loi causale dans le monde de la science, et les enfermera dans les anneaux nécessaires d'un beau style, ou même, ainsi que la vie, quand, en rapprochant une qualité commune à deux sensations, il dégagera leur essence en les réunissant l'une et l'autre, pour les soustraire aux contingences du temps, dans une métaphore, et les enchaînera par le lien indescriptible d'une alliance de mots."
Ah, cette phrase "l'écrivain ... les enfermera dans les anneaux nécessaires d'un bon style... par le lien indescriptible d'une alliance de mots"! Car c'est un miracle de découvrir d'aussi belles perles au détour d'une phrase... Pour ma part, je suce comme un bonbon les adjectifs : "le double tintement timide, ovale et doré de la clochette..."
Je m'égare... Pour commencer, il est utile de disposer de quelques repères. D'abord Un amour de Swann peut se lire séparément, sachant que cet épisode d'une vie ratée, qui se suffit à lui-même, n'est que le prélude à l'ensemble, la première arche de ce qui deviendra une cathédrale. La vie du Narrateur aurait pu finir ainsi...
Je recommande aussi les excellentes BD éponymes de Stephane Heuet, chez Delcourt. Rien que des citations, avec un dessin délicat qui donne envie.
Ensuite, il est bon d'avoir auprès de soi un accès à Wikipedia, pour avoir une reproduction des tableaux dont le Narrateur nous parle. Vous perdez beaucoup, par exemple, en ne connaissant pas "la Charité" par Giotto, dont le Narrateur parle si bien.
Un ami très proche m'a offert un livre reproduisant, en face du texte, tous les tableaux- ou presque- évoqués. Un vrai livre de chevet.
Enfin, il n'est pas inutile de feuilleter le dernier tome dans la Pléiade : il y a là un dictionnaire des personnages. On repère bien sûr les principaux : le Narrateur, bien sûr, Maman, la Grand-Mère, Françoise (la bonne de Madame Octave), Madame Verdurin, Gilberte, mais on s'y perd un peu dans les titres de noblesse qui évoluent avec le temps : la princesse des Laumes devient la duchesse de Guermantes, et c'est un détail qui peut échapper. Et Madame Verdurin finira comme ...Non, je ne spoilerai pas!
Le peintre Elstir, le musicien Vinteuil, l'écrivain Bergotte, le docteur Cottard seront vite des connaissances. Vous verrez comment la haute noblesse tout autant que le petit peuple s'amuse, et vous en serez ébaubis. Vous frémirez à leurs turpitudes, en souriant de leurs réparties. Odette, Legrandin, Bloch, Charlus, Saint-Loup, Madame de Saint-Euverte, le giletier, s'intégreront dans votre univers comme ils sont dans celui du Narrateur.
Vous attendrez les passages célèbres, la madeleine trempée dans du thé, la mort de Bergotte devant un Vermeer (la "Vue de Delft", avec son petit pan de mur jaune, "si bien peint"), les pavés inégaux, les clochers de Martinville. Et tous les autres qui entreront dans votre panthéon personnel.
Vous vous méfiez des phrases longues? Méfiez vous plutôt de ceux qui ne savent pas lire, et ne sentent pas la respiration du texte. La phrase la plus longue concerne les fenêtres, à propos de celles du Grand Hôtel de Balbec, et elle se lit d'un trait. Mais il est vrai qu'il faut rentrer dedans, comme dirait Françoise.
Bon courage!
Il y a déjà la question du pourquoi lire Proust. Il faut faire confiance à ceux qui s'y sont déjà lancés et qui en sortent enthousiasmés. Oui, mais encore? Parce que c'est la plus fabuleuse galerie de portraits qui ait jamais été écrite. Et encore parce qu'on y apprend à regarder les tableaux, dont il a une connaissance insondable. Surtout parce qu'on y apprend à vivre, non par l'exemple mais par la métaphore. Lisez plutôt, il le dit lui-même :
"On peut faire se succéder indéfiniment dans une description les objets qui figuraient dans le lieu décrit, la vérité ne commencera qu'au moment où l'écrivain prendra deux objets différents, posera leur rapport, analogue dans le monde de l'art à celui qu'est le rapport unique de la loi causale dans le monde de la science, et les enfermera dans les anneaux nécessaires d'un beau style, ou même, ainsi que la vie, quand, en rapprochant une qualité commune à deux sensations, il dégagera leur essence en les réunissant l'une et l'autre, pour les soustraire aux contingences du temps, dans une métaphore, et les enchaînera par le lien indescriptible d'une alliance de mots."
Ah, cette phrase "l'écrivain ... les enfermera dans les anneaux nécessaires d'un bon style... par le lien indescriptible d'une alliance de mots"! Car c'est un miracle de découvrir d'aussi belles perles au détour d'une phrase... Pour ma part, je suce comme un bonbon les adjectifs : "le double tintement timide, ovale et doré de la clochette..."
Je m'égare... Pour commencer, il est utile de disposer de quelques repères. D'abord Un amour de Swann peut se lire séparément, sachant que cet épisode d'une vie ratée, qui se suffit à lui-même, n'est que le prélude à l'ensemble, la première arche de ce qui deviendra une cathédrale. La vie du Narrateur aurait pu finir ainsi...
Je recommande aussi les excellentes BD éponymes de Stephane Heuet, chez Delcourt. Rien que des citations, avec un dessin délicat qui donne envie.
Ensuite, il est bon d'avoir auprès de soi un accès à Wikipedia, pour avoir une reproduction des tableaux dont le Narrateur nous parle. Vous perdez beaucoup, par exemple, en ne connaissant pas "la Charité" par Giotto, dont le Narrateur parle si bien.
Un ami très proche m'a offert un livre reproduisant, en face du texte, tous les tableaux- ou presque- évoqués. Un vrai livre de chevet.
Enfin, il n'est pas inutile de feuilleter le dernier tome dans la Pléiade : il y a là un dictionnaire des personnages. On repère bien sûr les principaux : le Narrateur, bien sûr, Maman, la Grand-Mère, Françoise (la bonne de Madame Octave), Madame Verdurin, Gilberte, mais on s'y perd un peu dans les titres de noblesse qui évoluent avec le temps : la princesse des Laumes devient la duchesse de Guermantes, et c'est un détail qui peut échapper. Et Madame Verdurin finira comme ...Non, je ne spoilerai pas!
Le peintre Elstir, le musicien Vinteuil, l'écrivain Bergotte, le docteur Cottard seront vite des connaissances. Vous verrez comment la haute noblesse tout autant que le petit peuple s'amuse, et vous en serez ébaubis. Vous frémirez à leurs turpitudes, en souriant de leurs réparties. Odette, Legrandin, Bloch, Charlus, Saint-Loup, Madame de Saint-Euverte, le giletier, s'intégreront dans votre univers comme ils sont dans celui du Narrateur.
Vous attendrez les passages célèbres, la madeleine trempée dans du thé, la mort de Bergotte devant un Vermeer (la "Vue de Delft", avec son petit pan de mur jaune, "si bien peint"), les pavés inégaux, les clochers de Martinville. Et tous les autres qui entreront dans votre panthéon personnel.
Vous vous méfiez des phrases longues? Méfiez vous plutôt de ceux qui ne savent pas lire, et ne sentent pas la respiration du texte. La phrase la plus longue concerne les fenêtres, à propos de celles du Grand Hôtel de Balbec, et elle se lit d'un trait. Mais il est vrai qu'il faut rentrer dedans, comme dirait Françoise.
Bon courage!
mardi 18 septembre 2018
3615 RMTV 1
Un nouveau modèle de central téléphonique a été déployé en 1982 par
Thomson : Amiens, Amman, Annecy… Je suppose qu’ils avaient passé les commandes
par ordre alphabétique. Mais il ne s’agissait pas qu’on inaugure celui de
Jordanie avant un central bien français. Donc ce sera Amiens, au grand soulagement
de mon collègue et ami le DR de Lyon.
Les préparatifs furent hallucinants, car le ministre avait décidé pour
l’occasion d’inviter TOUS les ministres des PTT du monde ! Environ 150,
dont beaucoup d’africain(e)s. (J’ai pu constater que certains de ces ministresses
étaient en fait les maitresses de leur Président, mais chut). Ces ministres
sont venus accompagnés de leur ambassadeur, si bien qu’il y avait plus de 300/400
personnes.
Un TGV spécial avait été réservé pour le voyage, et il avait fallu tordre
le bras de la SNCF pour obtenir une rame un 1 juillet, immobilisée pour la
journée ! Et ils voulaient faire arriver le TGV, non pas à la gare
centrale à cause du grand escalier à monter, mais dans une gare annexe dans la
direction de Boulogne où les cars pourraient les attendre : jusqu’à ce que
je leur dise que cette partie n’était pas électrifiée, et que ça ferait mauvais
genre si on voyait le TGV tracté par une locomotive diesel de manœuvre.
Je me souviens d’un type du cabinet du ministre qui m’a appelé pour savoir
si on voyait la Tour Eiffel depuis le toit du bâtiment du central (2 étages).
J’ai répondu que la terre étant ronde, la distance théorique de visibilité
d’une tour de 300 m est la racine carrée de 2*R*h = 61.9 km, et Amiens, à 120 km de Paris, est
donc sous la ligne d’horizon (c’était pour renseigner TDF !)
Autre gag : ma secrétaire me dit la veille : le cabinet de
Mexandeau a encore changé le menu ! - Bon, qu’ils se débrouillent avec le
traiteur ! – Et on a reçu les nouveaux menus imprimés (faits donc en
urgence). Là, je vois « pintade aux raisins marinés au marc de
Champagne» ! Je pousse un hurlement : le tiers des invités vient de
pays d’Islam, on va avoir une crise diplomatique... La dame du cabinet à
l’origine de cette initiative, appelée, me dit qu’elle ne voit pas le problème.
Je prends sur moi de réimprimer les menus : la pintade ne sera plus qu’aux
raisins tout court. On n’en a plus entendu parler, et personne ne s’est plaint.
Du coup, j’ai fait vérifier aussi qu’il y aurait assez d’eau et de jus de
fruit.
J’ai appris comment un préfet gère ce genre de situation. Le mien a voulu
tout voir, tout inspecter, tout faire répéter. Il avait peur de la manif prévue
par la CGT qui voulait faire l’accueil (j’avais échoué à les convaincre que ce
n’était pas une bonne idée, ni pour le moment, ni pour le lieu – mais il faut
se souvenir du contexte, moins d’un an après l’élection de Mitterrand, ils attendaient la lune qu'on leur avait promise). Des
cars de CRS étaient cachés pas loin. Quand on est arrivé, il y avait une
dizaine de mecs pouilleux, avec deux pancartes ridicules. J’avais honte pour
eux, mais j’ai eu un petit sourire en reconnaissant dans le groupe le petit gars
des RG qui avait été envoyé là comme espion.
A l’arrivée en gare, nous étions tous là sur le quai, préfet en uniforme,
et toute la cour de la Région. On se réjouissait de voir un TGV, tout juste
inauguré entre Paris et Lyon. Il arrive, le préfet accueille le ministre, me
présente à lui, et je conduis cette excellence pour monter l’escalier.
Mexandeau, très socialiste, ne manque pas de serrer la paluche d’un contrôleur
rencontré en route. Quelle ne fut pas ma joie de dire au ministre :
« M le ministre, je vous présente M X… ! ». Il a eu l’air
surpris que je le connaisse par son nom ! Je ne lui ai pas dit que c’était
le père d’une fille qui venait baby-sitter à la maison.
Dans une grande salle toute vide (construite pour un central
électromécanique de surface 30 fois plus grande…), mais bien décorée dans la
nuit par la comm de la DGT, avec plein de démos de télématique et de minitels, ces
messieurs-dames s’installent, et là je vois la « bataille du 2ème
rang ». Car le premier rang était placé : le ministre, le préfet, le
PDG de Thomson, le Directeur général des Télécom, le président du Conseil
Régional, etc. Mais derrière, les gens se mettaient comme ils voulaient, sauf
que les Conseillers Généraux du département de la Somme, invités par je ne sais
qui dans une manifestation de relations publiques où ils n’avaient rien à
faire, jouaient méchamment des coudes pour être juste derrière le ministre, au
point de marcher sur les pieds et virer de dignes ambassadeurs et ministres en
turban, boubous et autres…
Je fais un petit discours d’accueil en vantant les mérites de la Picardie,
et montre un schéma pour montrer comment ce centre de transit s’insère dans le
réseau général : trafic départ, trafic arrivée national et international,
trafic de débordement, etc.
Mexandeau prend alors la parole, vante le mérite des nationalisations, de
la Picardie, et répète tout ce que je viens de dire ! Je comprends
pourquoi son cabinet avait voulu que je communique d’avance mon discours :
c’était pour le pomper… Cependant, assis auprès de lui, j’avais vu dans sa main
la première page de son discours imprimé très gros. Je lui chuchote qu’il y a
une erreur : il faut lire « compatibilité » et non
« comptabilité ». C’était évident d’après le sens, encore faut-il en
avoir un peu. Et bien sûr, le ministre parle de la « comptabilité »
du central MT20 !!!!
A la fin des discours, on part en une grande file pour visiter le central
qui faisait vraiment très petit ! Merveilles de l’électronique !
Quelques armoires, avec le bruit de la ventilation : il a fallu 3 minutes…
Certains avaient fait un voyage bien long pour ça.
Et on repart en car pour le déjeuner, précédé de motards pimponnant. Et on
roule, on roule, on met ¾ d’heure pour faire les 5 km à vol d’oiseau que
j’avais repérés. Là, c’était une initiative du préfet : les Ponts et
Chaussées lui avaient dit qu’il y avait un petit pont dont ils ne
garantissaient pas la solidité pour le passage d’une dizaine de cars. Du coup,
on a fait un détour invraisemblable, on est arrivé en retard au « château »,
le déjeuner n’en finissait pas, et je craignais qu’ils ratent leur train.
Mais ils ne l’ont pas raté. Le préfet n’a pas été viré (du moins pas pour
ça).
Le lendemain je partais enfin en vacances.
mardi 19 juin 2018
Mon Corrigé du bac philo 2018
Evidemment, je ne saurais engager les correct.eurs.rices (ceci pour vous montrer que l'écriture inclusive est vraiment stupide), auxquels je présente mes meilleurs vœux.
L 1 La culture nous rend-elle plus humain ?
Ca dépend, puisque la culture est le propre de l'homme, mais que certaines formes dites artistiques , le rap, "le hard métal" ou d'autres, se rapprochent plus d'une curée de chiens de meute que d'un thé à l'Académie française.
Mallarmé : "la chair est triste, et j'ai lu tous les livres", vous voyez bien que cela ne l'a mené à rien.
Savoir tout sur tout est impossible, sauf aux énarques, savoir tout sur rien ne m'avance pas.
Comme si la Vie s'apprenait dans les livres!
2 Peut-on renoncer à la vérité ?
Réponse : Jamais!
La vérité, il faut la traquer, la chercher, mais ne jamais renoncer.
C'est difficile parfois, parce que le secret Défense y met obstacle, que la propagande immonde inonde nos réseaux sociaux au point de changer le résultat des élections.
C'est difficile quand un dirigeant, censé être intelligent, nous bombarde de tweets idiots (par exemple que le réchauffement climatique est un hoax des chinois), que les médias nous serinent que les migrants sont la cause et la conséquence de l'insécurité, ou autres fake news, devenues la plaie de notre siècle.
C'est difficile, parce qu'il faut toujours recouper les informations et ne prendre pour vrai que ce que l'on a constaté soi-même.
S 1 Le désir est-il la marque de notre imperfection ?
Un peu oui, car le désir exprime un manque, qu'on veut combler.
Un peu non, car sans désirs nous n'existerions pas.
C'est une quête sans fin. Nous ne serons donc jamais parfaits, et c'est tant mieux, car qui veut faire l'ange fait la bête. Ce sont nos imperfections qui nous font, c'est très bien ainsi.
Débrouillez-vous avec ça.
2 Éprouver l’injustice, est-ce nécessaire pour savoir ce qui est juste ?
Réponse théorique : non. Il suffit d'avoir fait son droit et d'avoir de solides bases morales.
Réponse pratique : oui! Parce qu'on réagit à l'injustice, qui est l'ordinaire de nos tribunaux, d'une façon violente qui nous fait bien prendre conscience de notre droit à une vraie justice. Certains se sont même révoltés pour elle, contre tous les pouvoirs : affaire Dreyfus, mai 68.
ES 1 Toute vérité est-elle définitive ?
Réponse : jamais! Elle n'est établie que lorsqu'on en connait les tenants et aboutissants. Et encore! Il y a forcément l'apparition de faits nouveaux, qui force à un ré-examen.
Le doute perpétuel est la seule solution, face à ceux qui veulent nous inculquer leur vérité, définitive bien sûr. M Poutine est un homme épris de paix, très bon sportif ; M Trump est un excellent diplomate qui conjure la guerre en Corée : ben voyons!
2 Peut-on être insensible à l’art ?
Réponse, oui, tout à fait! Pour la démonstration, il suffit de proposer un contre-exemple. M Sarkozy, qui fut président, était totalement, viscéralement, insensible à l'art. Seuls les 4 F l’intéressaient : les Femmes, le Fric, la Frime et le Foot.
Je ne sais si c'est la question, mais c'est ma réponse.
Car on pourrait pinailler, trouver moche ce que d'autres trouvent joli, être sensible à la beauté d'une Vierge à l'enfant, déhanchée, de la période dite gothique, et n'avoir rien à faire de masques africains du musée Chirac. Ou l'inverse.
Nous aimons la Joconde, parce qu'elle est de Léonard, mais les américains parce qu'elle vaut des millions de dollars, et les chinois parce qu'il faut faire un long voyage dangereux (dans un "no-go-land") pour la voir. Chacun son truc.
Vivement les sujets de maths!
L 1 La culture nous rend-elle plus humain ?
Ca dépend, puisque la culture est le propre de l'homme, mais que certaines formes dites artistiques , le rap, "le hard métal" ou d'autres, se rapprochent plus d'une curée de chiens de meute que d'un thé à l'Académie française.
Mallarmé : "la chair est triste, et j'ai lu tous les livres", vous voyez bien que cela ne l'a mené à rien.
Savoir tout sur tout est impossible, sauf aux énarques, savoir tout sur rien ne m'avance pas.
Comme si la Vie s'apprenait dans les livres!
2 Peut-on renoncer à la vérité ?
Réponse : Jamais!
La vérité, il faut la traquer, la chercher, mais ne jamais renoncer.
C'est difficile parfois, parce que le secret Défense y met obstacle, que la propagande immonde inonde nos réseaux sociaux au point de changer le résultat des élections.
C'est difficile quand un dirigeant, censé être intelligent, nous bombarde de tweets idiots (par exemple que le réchauffement climatique est un hoax des chinois), que les médias nous serinent que les migrants sont la cause et la conséquence de l'insécurité, ou autres fake news, devenues la plaie de notre siècle.
C'est difficile, parce qu'il faut toujours recouper les informations et ne prendre pour vrai que ce que l'on a constaté soi-même.
S 1 Le désir est-il la marque de notre imperfection ?
Un peu oui, car le désir exprime un manque, qu'on veut combler.
Un peu non, car sans désirs nous n'existerions pas.
C'est une quête sans fin. Nous ne serons donc jamais parfaits, et c'est tant mieux, car qui veut faire l'ange fait la bête. Ce sont nos imperfections qui nous font, c'est très bien ainsi.
Débrouillez-vous avec ça.
2 Éprouver l’injustice, est-ce nécessaire pour savoir ce qui est juste ?
Réponse théorique : non. Il suffit d'avoir fait son droit et d'avoir de solides bases morales.
Réponse pratique : oui! Parce qu'on réagit à l'injustice, qui est l'ordinaire de nos tribunaux, d'une façon violente qui nous fait bien prendre conscience de notre droit à une vraie justice. Certains se sont même révoltés pour elle, contre tous les pouvoirs : affaire Dreyfus, mai 68.
ES 1 Toute vérité est-elle définitive ?
Réponse : jamais! Elle n'est établie que lorsqu'on en connait les tenants et aboutissants. Et encore! Il y a forcément l'apparition de faits nouveaux, qui force à un ré-examen.
Le doute perpétuel est la seule solution, face à ceux qui veulent nous inculquer leur vérité, définitive bien sûr. M Poutine est un homme épris de paix, très bon sportif ; M Trump est un excellent diplomate qui conjure la guerre en Corée : ben voyons!
2 Peut-on être insensible à l’art ?
Réponse, oui, tout à fait! Pour la démonstration, il suffit de proposer un contre-exemple. M Sarkozy, qui fut président, était totalement, viscéralement, insensible à l'art. Seuls les 4 F l’intéressaient : les Femmes, le Fric, la Frime et le Foot.
Je ne sais si c'est la question, mais c'est ma réponse.
Car on pourrait pinailler, trouver moche ce que d'autres trouvent joli, être sensible à la beauté d'une Vierge à l'enfant, déhanchée, de la période dite gothique, et n'avoir rien à faire de masques africains du musée Chirac. Ou l'inverse.
Nous aimons la Joconde, parce qu'elle est de Léonard, mais les américains parce qu'elle vaut des millions de dollars, et les chinois parce qu'il faut faire un long voyage dangereux (dans un "no-go-land") pour la voir. Chacun son truc.
Vivement les sujets de maths!
lundi 28 mai 2018
Le pape aggrave son cas
Décidément le pape fait tout ce qu'il peut pour décourager ses fidèles de la Vendée et de la Seine-et-Oise...
Les adhérents de la Manif pour Tous, de Sens Commun et des Amis de François Fillon sont tous en PLS. Je vous explique.
Déjà, il avait dit que les migrants étaient des hommes. Autrement dit, qu'ils appartiennent à l’espèce humaine et qu'en tant que tels, on ne pouvait les virer comme de simples déchets, les traiter comme du bétail, bref les renvoyer se faire tuer chez eux entre eux. Inutile de dire que la catho-facho-sphère s'en était émue sur le thème "c'est pas mon pape".
Mais ça, ce n'était que le début.
La semaine dernière, le pape vire, un peu comme Trump l'aurait fait, tout l'épiscopat chilien! Après 3 jours de retraite avec eux, où il leur a remonté les bretelles : vous m'avez fait de faux rapports, vous m'avez fait dire des conneries lors de mon voyage chez vous, vous avez détruit des preuves, etc, et j'en passe.
Et tout ça à cause d'histoires de pédophilie que ces évêques auraient couvertes, complices les uns les autres d'omerta et de non-assistance aux victimes. Et le pape de dire que ça ne suffit pas de changer les hommes, mais qu'il faut aussi de changer le système (élito-facho) qui a conduit à tolérer toutes ces infamies. Une attaque directe, selon les spécialistes, contre la politique mise en place par le regretté Pinochet, celle d'une Eglise destinée avant tout à assurer l'ordre social pour ne pas gêner la tranquillité publique et la bonne marche des affaires. Et à lutter contre les communo-marxistes qui sont le diable (surtout eux).
Et, pour couronner le tout, il reçoit une victime au Vatican, un certain Juan Carlos Cruz, et lui dit (j'ouvre les guillemets, parce que c'est Juan Carlos qui le raconte, et il n'y avait pas de témoin) : "Juan Carlos, que vous soyez gay importe peu. Dieu vous a fait ainsi et vous aime ainsi. Cela n’a pas d’importance, a-t-il déclaré. Le Pape vous aime ainsi. Vous devez être heureux de ce que vous êtes".
Là, vous comprenez pourquoi il y en a qui ne sont pas contents, pas contents du tout!
Mais ce n'est pas fini, il attaque sur un autre front : le fric. Il a autorisé la publication d'un texte Oeconomicae et pecuniariae quaestiones. Considérations pour un discernement éthique sur certains aspects du système économique et financier actuel. Et voila qu'il balance sur la finance immorale qui prive l'économie réelle de financements, sur l’amoralité de l'utilisation excessive des "paradis fiscaux", des "subprimes", des "LBO", des "titrisations", enfin tout ce qu'on peut inventer pour gagner à la Bourse. Bref tout ce qui permet, non seulement de s'enrichir en dormant, mais plus grave, de s'enrichir (beaucoup) sur le dos des pauvres (nombreux). Alors que c'est un fondement de l'économie moderne!
D'après lui, ça démolit le tissu social, ça fait monter les extrêmes. CQFD, et Marion Maréchal en est toute ravie. Et de dire qu'on verra encore des crises majeures parce qu'on n'a pas introduit les régulations nécessaires après la crise de 2008, notamment parce que les institutions financières sont devenues plus puissantes que les Etats. Quelle injure pour Sarkozy!
Bref, il commence à me plaire ce pape! Pourvu qu'il ne se fasse pas empoisonner...
Les adhérents de la Manif pour Tous, de Sens Commun et des Amis de François Fillon sont tous en PLS. Je vous explique.
Déjà, il avait dit que les migrants étaient des hommes. Autrement dit, qu'ils appartiennent à l’espèce humaine et qu'en tant que tels, on ne pouvait les virer comme de simples déchets, les traiter comme du bétail, bref les renvoyer se faire tuer chez eux entre eux. Inutile de dire que la catho-facho-sphère s'en était émue sur le thème "c'est pas mon pape".
Mais ça, ce n'était que le début.
La semaine dernière, le pape vire, un peu comme Trump l'aurait fait, tout l'épiscopat chilien! Après 3 jours de retraite avec eux, où il leur a remonté les bretelles : vous m'avez fait de faux rapports, vous m'avez fait dire des conneries lors de mon voyage chez vous, vous avez détruit des preuves, etc, et j'en passe.
Et tout ça à cause d'histoires de pédophilie que ces évêques auraient couvertes, complices les uns les autres d'omerta et de non-assistance aux victimes. Et le pape de dire que ça ne suffit pas de changer les hommes, mais qu'il faut aussi de changer le système (élito-facho) qui a conduit à tolérer toutes ces infamies. Une attaque directe, selon les spécialistes, contre la politique mise en place par le regretté Pinochet, celle d'une Eglise destinée avant tout à assurer l'ordre social pour ne pas gêner la tranquillité publique et la bonne marche des affaires. Et à lutter contre les communo-marxistes qui sont le diable (surtout eux).
Et, pour couronner le tout, il reçoit une victime au Vatican, un certain Juan Carlos Cruz, et lui dit (j'ouvre les guillemets, parce que c'est Juan Carlos qui le raconte, et il n'y avait pas de témoin) : "Juan Carlos, que vous soyez gay importe peu. Dieu vous a fait ainsi et vous aime ainsi. Cela n’a pas d’importance, a-t-il déclaré. Le Pape vous aime ainsi. Vous devez être heureux de ce que vous êtes".
Là, vous comprenez pourquoi il y en a qui ne sont pas contents, pas contents du tout!
Mais ce n'est pas fini, il attaque sur un autre front : le fric. Il a autorisé la publication d'un texte Oeconomicae et pecuniariae quaestiones. Considérations pour un discernement éthique sur certains aspects du système économique et financier actuel. Et voila qu'il balance sur la finance immorale qui prive l'économie réelle de financements, sur l’amoralité de l'utilisation excessive des "paradis fiscaux", des "subprimes", des "LBO", des "titrisations", enfin tout ce qu'on peut inventer pour gagner à la Bourse. Bref tout ce qui permet, non seulement de s'enrichir en dormant, mais plus grave, de s'enrichir (beaucoup) sur le dos des pauvres (nombreux). Alors que c'est un fondement de l'économie moderne!
D'après lui, ça démolit le tissu social, ça fait monter les extrêmes. CQFD, et Marion Maréchal en est toute ravie. Et de dire qu'on verra encore des crises majeures parce qu'on n'a pas introduit les régulations nécessaires après la crise de 2008, notamment parce que les institutions financières sont devenues plus puissantes que les Etats. Quelle injure pour Sarkozy!
Bref, il commence à me plaire ce pape! Pourvu qu'il ne se fasse pas empoisonner...
jeudi 10 mai 2018
samedi 11 mai 1968, rue Gay-Lussac
Je vais vous parler d'événements dont vous n'avez jamais entendu parler, et d'abord, vous n'étiez pas né.
Depuis le 22 mars 1968, c'était un peu le foutoir dans les universités, d'abord à Nanterre, puis partout. Les étudiants étaient revendicatifs, et la strass débordée.
Le 3 mai, les étudiants occupent la Sorbonne, et la flicaille, requise par le recteur, l'évacue à grand renfort de matraques et de gaz lacrymogènes. Le résultat le plus probant de cette décision est de révolter absolument tous les étudiants contre les CRS (on invente CRS-SS), contre toutes les hiérarchies, contre le gouvernement..
La semaine est agitée.
Vendredi 10 mai, il y a une manif de Denfert au quartier latin, que les étudiants décident de barricader, puisque la police s'est elle-même barricadée dans la Sorbonne. Un témoin se souvient :
"L’atmosphère était assez détendue. Les étudiants faisaient groupe autour des voitures de presse. Certains manifestants s’affairaient autour des barricades élevées près de la rue St-Jacques, la rue continuait à se dépaver par plaques, on transportait des troncs d’arbre, on démolissait des chantiers, on clouait des planches, par manière de jeu. Toute animosité était absente. On aurait dit une vaste kermesse. Quelquefois, des slogans fusaient, repris, amplifiés par des milliers de bouches, telles des vagues qui allaient mourir au pied du rempart de la rue St-Jacques. La Marseillaise suivait l’Internationale. Il faisait froid, beaucoup marchaient, beaucoup s’étaient assis sous les portes cochères. "
La "kermesse" dure la soirée, et on s'installe pour la nuit, tranquillement.
Pendant ce temps, Pompidou étant en balade en Afghanistan, les ministres les plus bêtes du parti godillot (on disait UR-Vème, après UNR et avant UDR), Fouchet (Intérieur), Peyrefitte (Education nationale), Joxe (Justice), se consultent sur le thème "Force doit rester à la loi", "faut virer les gauchistes","c'est un coup d'état communiste", etc, et contre l'avis du préfet de police Maurice Grimaud, ordre est finalement donné de détruire les barricades "pour permettre, en particulier, d'assurer le ravitaillement des commerces".
Ils commencent vers 2 heures du matin, et finissent vers 5 heures, le 11 mai. Notre témoin raconte :
Depuis le 22 mars 1968, c'était un peu le foutoir dans les universités, d'abord à Nanterre, puis partout. Les étudiants étaient revendicatifs, et la strass débordée.
Le 3 mai, les étudiants occupent la Sorbonne, et la flicaille, requise par le recteur, l'évacue à grand renfort de matraques et de gaz lacrymogènes. Le résultat le plus probant de cette décision est de révolter absolument tous les étudiants contre les CRS (on invente CRS-SS), contre toutes les hiérarchies, contre le gouvernement..
La semaine est agitée.
Vendredi 10 mai, il y a une manif de Denfert au quartier latin, que les étudiants décident de barricader, puisque la police s'est elle-même barricadée dans la Sorbonne. Un témoin se souvient :
"L’atmosphère était assez détendue. Les étudiants faisaient groupe autour des voitures de presse. Certains manifestants s’affairaient autour des barricades élevées près de la rue St-Jacques, la rue continuait à se dépaver par plaques, on transportait des troncs d’arbre, on démolissait des chantiers, on clouait des planches, par manière de jeu. Toute animosité était absente. On aurait dit une vaste kermesse. Quelquefois, des slogans fusaient, repris, amplifiés par des milliers de bouches, telles des vagues qui allaient mourir au pied du rempart de la rue St-Jacques. La Marseillaise suivait l’Internationale. Il faisait froid, beaucoup marchaient, beaucoup s’étaient assis sous les portes cochères. "
La "kermesse" dure la soirée, et on s'installe pour la nuit, tranquillement.
Pendant ce temps, Pompidou étant en balade en Afghanistan, les ministres les plus bêtes du parti godillot (on disait UR-Vème, après UNR et avant UDR), Fouchet (Intérieur), Peyrefitte (Education nationale), Joxe (Justice), se consultent sur le thème "Force doit rester à la loi", "faut virer les gauchistes","c'est un coup d'état communiste", etc, et contre l'avis du préfet de police Maurice Grimaud, ordre est finalement donné de détruire les barricades "pour permettre, en particulier, d'assurer le ravitaillement des commerces".
Ils commencent vers 2 heures du matin, et finissent vers 5 heures, le 11 mai. Notre témoin raconte :
"Parisiens avec nous, scandent les étudiants. L’attaque
n’avait pas été annoncée. La panique gagne. Les premiers barrages sont en feu.
On en improvise d’autres, avec des voitures. Des brasiers s’allument, sinistre
clarté dans une nuit hachée de déflagrations de plus en plus violentes. On
étouffe. On se sent à la merci d’une grenade et on reste là, la fenêtre grande
ouverte, fasciné.
La foule gronde, hurle d’indignation, de douleur,
d’épouvante à chaque explosion. Elle recule. Imperceptiblement d’abord. Les
barricades de la rue St-Jacques l’empêchent de s’écouler librement. A la
hauteur de la rue Royer-Collard, les casques brillent. Ils sont là. Tout se
confond. Les fenêtres se ferment. L’incendie fait
rage. Les flammes semblent lécher les rideaux. Des silhouettes se tordent et
disparaissent."
Au petit matin, on a l'impression d'une scène de guerre : "Il est plus de 4 heures. Le jour se lève. On voudrait avoir
rêvé. Il s’est passé quelque chose d’irrémédiable. Des taxis, à la base du
Luxembourg, recueillent les blessés. La rue offre un spectacle insoutenable,
dans la lumière blafarde de l’aube ? Sur la chaussée grisâtre, gluante, ce
sont des dizaines de voitures, -grotesques squelettes calcinés.
Quelques journalistes, attirés comme des mouches autour d’un
cadavre, prennent des photos. Il faut émouvoir les foules. Il faut vivre.
De temps en temps, on aperçoit un brancard. Des prisonniers
descendent vers le boulevard, les bras croisés, encadrés par les CRS. On a
l’impression d’un gâchis démesuré, monstrueux".
Prévenu de ce beau résultat, Pompidou rentre précipitamment de Kaboul, et fait savoir sèchement qu'il est temps d'arrêter les conneries. Il donne l'ordre de rouvrir la Sorbonne.
Mais l'effet le plus immédiat de cette "victoire sur le champ de bataille" est surtout l'entrée des syndicats dans la grève générale, et la manif du 13 mai réunira plus d'un million de personnes (17 000 selon l'ORTF). On n'a pas encore défini la théorie du dentifrice : il est facile de le sortir du tube, mais très difficile de le faire rentrer.
Plusieurs effets à long terme :
- les rues sont dépavées en urgence pendant l'été (on ne célébrera jamais assez le "pavé de mai 68", qui tenait si bien dans la main) pour mettre partout de l'immonde bitume.
- la police stationnera en grand nombre de juin 68 à mi 74 dans le quartier latin, encombrant tous les trottoirs, prête à se jeter sur n'importe qui, et passant le temps à jouer aux cartes ou à lire des revues "pour adultes"...
- les polytechniciens, qui avaient le malheur d'habiter dans le quartier, ont été déportés, provisoirement de septembre 68 à février 69, durablement sur le plateau de Saclay, dans la boue, sans voisin et sans transport.
mardi 8 mai 2018
Avion : 1
Il y a longtemps que je voulais vous expliquer ce que j'ai compris du vol des avions.
Le temps de référence est le temps universel UTC, temps universel coordonné, dit aussi GMT (temps moyen de Greenwich), ou "Zoulou". Il faut enlever 2 heures à notre heure d'été française"locale" pour s'y retrouver. .
Il faut déjà repérer l'avion par rapport à des axes fixes, et pour cela on définit la position de son centre de gravité :
Le temps de référence est le temps universel UTC, temps universel coordonné, dit aussi GMT (temps moyen de Greenwich), ou "Zoulou". Il faut enlever 2 heures à notre heure d'été française"locale" pour s'y retrouver. .
Il faut déjà repérer l'avion par rapport à des axes fixes, et pour cela on définit la position de son centre de gravité :
- la projection sur le géoïde renvoie ses coordonnées géométriques classiques : latitude ( de -90 à +90 degrés, le zéro correspondant à l'équateur), et la longitude (de 180 degrés Est à 180 degrés Ouest, en passant par zéro, qui est le méridien de Greenwich). L’évolution dans le temps de ce point projeté définit la route.
- l'altitude : est mesurée vers le bas. Elle est donc positive, sauf exception.
- on définit ainsi un repère lié au centre de gravité : X pointe "dans la direction de l'avion" mais horizontalement, Z vers le bas, et Y complète le repère : Y= Z Ù X (Y pointe donc vers l'aile droite de l'avion)
- c : angle de la projection du vecteur vitesse sur l'horizontale, par rapport au nord géographique
- g : pente de l'avion, sa vitesse "ascensionnelle", souvent mesuré en pieds/minute (de temps)
Le pied est de 0.3048 mètres. (Ces mesures anglo-saxonnes compliquent tout, les américains ont planté une fusée à cause d'une confusion dans une spécification, tant pis pour eux.)
On y rapporte aussi la position de l'avion par rapport à son centre de gravité, par les 3 angles d'Euler :
On y rapporte aussi la position de l'avion par rapport à son centre de gravité, par les 3 angles d'Euler :
- Y : c'est le cap, angle de la direction du nez et du nord géographique
- q : l'assiette, angle entre l'axe de l'avion et l'horizontal, qui est "à piquer" ou "à cabrer".
- F : l'angle de gite, lui aussi par rapport à l'horizontal.
Enfin, on a besoin aussi de la direction du vent par rapport à l'avion :
- a : mesuré par rapport au fuselage, c'est l'incidence.
- b : le dérapage. On vise qu'il soit nul, mais son effet peut être fort à l’atterrissage (voir les horribles vidéos des pires atterrissages, par exemple ici : youtube1.
Tout ceci est facile à comprendre, mais il y a une chausse-trappe : c'est l'altitude. La norme n'est pas l'altitude réelle (dite parfois altitude GPS), mais l'altitude-pression, ce qui sous-entend qu'on mesure l'altitude qu'aurait l'avion s'il volait dans une atmosphère standard.
L’atmosphère standard est définie par une norme (dite ISA) :
- au niveau du sol, la pression est de 1013.25 hPa (hecto-pascal), mais pour caler les altimètres, on le fait en "pouce de mercure" 29.92 inHg (!), et la température est de 288.15°K (degré Kelvin, soit 15°C)
- la température baisse de 6.5°C par 1 000 mètres jusqu'à 11 000 mètres, puis reste constante à 213.65°K (-56.5°C) jusqu'à 20 000 mètres, ce qui nous suffit.
En fonction de ces valeurs initiales, et en utilisant la loi des gaz parfaits, on sait calculer la pression "standard" pour chaque altitude : c'est la pression au niveau du sol, multiplié par une exponentielle décroissante. Donc en réglant l'altimètre sur la pression au niveau de la m (calage QNH), ou sur celle de la piste (à l'altitude relative nulle : réglage QFE), on obtient par la lecture du cadran une altitude dite "altitude-pression" qui sert à la navigation. Entre aéroports, on se cale sur "1013", et tout va bien.
Ce n'est donc pas l'altitude vraie, mais comme tous les avions ont la même convention, ils ne risquent pas de se rentrer dedans (en théorie voir : youtube2).
Cette altitude s'appelle le "niveau de vol", Flight Level en anglais, mesuré en centaines de pieds. FL310 indique que l'avion volerait au niveau 31 000 pieds si l'atmosphère était "standard", et en réel à environ 10 000 mètres, à 10% près. Les avions allant dans des directions différentes sont séparés d'au moins 1 000 pieds, ce qui assure la sécurité.
On aura besoin aussi la masse de l'avion. Elle n'est pas mesurée, elle est calculée. En effet, il y a la masse fixe de l'appareil, le poids des passagers (variable), et le poids du carburant, qui est déterminé en fonction des caractéristiques de l’avion, des masses précédentes, et du trajet à parcourir.
On peut se tromper : un avion (américain) s'est crashé parce que, comme l'enquête de NTSB l'a démontré, le poids était sous-estimé. la règle voulant qu'un passager a un poids moyen de l'ordre de 150 livres. Mais dans ce vol, il y avait beaucoup d'adultes plutôt "fat" : une erreur de 20kg par passager pour 100 passagers, ça fait 2 tonnes. Boum...
Autre gag, américain aussi : un commandant de bord commande 10 tonnes de carburant. Le technicien qui fait le plein se trompe, et met 10 000 litres. La densité du carburant est assez faible, de l'ordre de 0.8. L'avion a donc eu une panne sèche en plein vol.
A suivre...
lundi 30 avril 2018
Vivement ce mois de mai!
Je me réjouis de ce joli mois de mai qui nous attend!
La droite, piteuse, et la gauche, en loques, commémorent avec méchanceté leurs défaites de mai 2017. Macron? Illégitime! Les cheminots? On soutient leurs luttes! Les étudiants? pas de sélection! Oui, même Wauquiez trouve que le gouvernement ne fait pas ce qu'il faut. "Ce Macron", comme ils disent, en a plus fait en un an que tous ses prédécesseurs depuis 25 ans (en gros, depuis que Mitterrand a viré Rocard). Que Hollande se fasse oublier, que Sarkozy affronte la justice. Quant à Fillon, qu'il rende l'argent!
Ce que Macron a fait, Chirac, Sarkozy ou Hollande auraient avantageusement pu s'y essayer. Et leurs héritiers critiquent. Je me ris tout seul...
Et puis, on commence à parler de mai 68 : c'est une date ronde, cinquante ans. Depuis 1968, je suis un révolté. Contre les injustices, les hiérarchies non fondées sur les compétences, les autoritarismes, les formes extérieures de respect (quand il n'est pas intérieur). Mais il parait que "mai 68 a été aboli"!!! Ceux qui disent ça ignorent la violence de la société d'alors, les immobilismes des mandarins, les blocages comme on dit maintenant. Ceux qui regrettent ce temps idéalisé n'ont pas connu les maillots de bain en laine tricotée, les toilettes à l'eau froide, la honte des "filles-mères". Non, ceux qui espèrent un "retour en arrière", sur le thème "c'était mieux avant", ne savent pas ce qu'ils disent.
On oubliera aussi la guerre du Viet-Nam, que le système d'alors nous commandait de soutenir, parce que sinon, les communistes seraient partout. 50 ans après, vous pensez vraiment, vous qui soutenez Poutine et Trump, que ça en valait le coût?
Le 13 mai 1958, il va y avoir 60 ans, vous ne voulez pas le savoir, mais un coup d'état factieux a porté au pouvoir un général à la retraite pour garder française cette Algérie qu'on avait chèrement conquise. La bonne affaire que les "patriotes" ont faite ce jour-là! Michel Debré leur avait bien dit que "la Méditerranée traverse la France comme la Seine traverse Paris"! Si!
Il y a de quoi se souvenir et méditer. Joli mois de mai!
La droite, piteuse, et la gauche, en loques, commémorent avec méchanceté leurs défaites de mai 2017. Macron? Illégitime! Les cheminots? On soutient leurs luttes! Les étudiants? pas de sélection! Oui, même Wauquiez trouve que le gouvernement ne fait pas ce qu'il faut. "Ce Macron", comme ils disent, en a plus fait en un an que tous ses prédécesseurs depuis 25 ans (en gros, depuis que Mitterrand a viré Rocard). Que Hollande se fasse oublier, que Sarkozy affronte la justice. Quant à Fillon, qu'il rende l'argent!
Ce que Macron a fait, Chirac, Sarkozy ou Hollande auraient avantageusement pu s'y essayer. Et leurs héritiers critiquent. Je me ris tout seul...
Et puis, on commence à parler de mai 68 : c'est une date ronde, cinquante ans. Depuis 1968, je suis un révolté. Contre les injustices, les hiérarchies non fondées sur les compétences, les autoritarismes, les formes extérieures de respect (quand il n'est pas intérieur). Mais il parait que "mai 68 a été aboli"!!! Ceux qui disent ça ignorent la violence de la société d'alors, les immobilismes des mandarins, les blocages comme on dit maintenant. Ceux qui regrettent ce temps idéalisé n'ont pas connu les maillots de bain en laine tricotée, les toilettes à l'eau froide, la honte des "filles-mères". Non, ceux qui espèrent un "retour en arrière", sur le thème "c'était mieux avant", ne savent pas ce qu'ils disent.
On oubliera aussi la guerre du Viet-Nam, que le système d'alors nous commandait de soutenir, parce que sinon, les communistes seraient partout. 50 ans après, vous pensez vraiment, vous qui soutenez Poutine et Trump, que ça en valait le coût?
Le 13 mai 1958, il va y avoir 60 ans, vous ne voulez pas le savoir, mais un coup d'état factieux a porté au pouvoir un général à la retraite pour garder française cette Algérie qu'on avait chèrement conquise. La bonne affaire que les "patriotes" ont faite ce jour-là! Michel Debré leur avait bien dit que "la Méditerranée traverse la France comme la Seine traverse Paris"! Si!
Il y a de quoi se souvenir et méditer. Joli mois de mai!
dimanche 25 mars 2018
Mort d'un Héros
Je m'associe bien sûr à l'hommage rendu au LTC Arnaud Beltrame, le héros dont le sacrifice dans l'action force le respect.
On ne saurait mieux dire que le vieil Hugo, hélas.
C'est pourquoi j'ai été profondément blessé par la récupération au-delà de l'imagination de cet assassinat pour tenter de justifier l’injustifiable comportement de petits cons immatures du Lycée Militaire de Saint-Cyr.
Et je reste perplexe devant les affirmations récurrentes à chaque attentat des ministres de l'Intérieur successifs comme quoi "le suspect était fiché S, mais nous n'avions pas d'indice de radicalisation". Je pense que la DCRI doit revoir ses méthodes si elle veut conquérir une crédibilité qu'elle n'a jamais eue.
Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie
Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie.
Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau.
Toute gloire près d'eux passe et tombe éphémère ;
Et, comme ferait une mère,
La voix d'un peuple entier les berce en leur tombeau !
Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
A ceux qu'enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts !
C'est pourquoi j'ai été profondément blessé par la récupération au-delà de l'imagination de cet assassinat pour tenter de justifier l’injustifiable comportement de petits cons immatures du Lycée Militaire de Saint-Cyr.
Et je reste perplexe devant les affirmations récurrentes à chaque attentat des ministres de l'Intérieur successifs comme quoi "le suspect était fiché S, mais nous n'avions pas d'indice de radicalisation". Je pense que la DCRI doit revoir ses méthodes si elle veut conquérir une crédibilité qu'elle n'a jamais eue.
jeudi 22 mars 2018
22 mars 2018
Il faut que tout change, pour que rien ne change.
- C'est le printemps depuis deux jours, et on a toujours du blizzard de Sibérie, et ce n'est pas très de s'arranger.
- C'est le cinquantième anniversaire du début de mai 1968, que des pécores ont déclaré vouloir "abolir"! Bel exercice d'uchronie : essayez de deviner comment serait la France s'il n'y avait pas eu mai 1968, sans doute un avatar du Chili de Pinochet.
- Les syndicats se sont mis en marche sur les thèmes de la défense du service public, ce qui veut dire en novlangue : pas touche à mon statut, mes primes, mes avantages acquis, ma retraite et mon petit confort. Rien que nouveau. Aujourd'hui, les contrôleurs aériens sont en grève, demain, c'est Air France (encore - ne prenez plus cette compagnie de malheur-).
- Sarkozy vient de passer 2 jours en garde à vue, et en est ressorti mis en examen pour corruption ("passive"), recel d'argent libyen et financement illégal de campagnes électorales. On ne parle pas de la victoire de notre Picrochole sur cette même Libye. Mais mes fidèles lecteurs ne seront pas surpris. Relisez mes posts de 2007. Pour ma part, j'avais bien noté sa déclaration en 2012 : il n'avait pas dépensé plus en 2012 qu'en 2007, ce qui est sans doute vrai. Mais on sait comment il a financé celle de 2012, par les fausses factures de Bygmalion. Donc en 2007, il avait un autre filon, CQFD.
- Hier soir à la TV, ça a bardé contre Mgr Barbarin, et pourtant les intervenants sur le plateau étaient très corrects : Mgr Crepy, Isabelle de Gaulmyn, le représentant de "la parole libérée", une victime, un prêtre psychothérapeute. Ils ont bien expliqué pourquoi les victimes devenaient ensuite rétives à toute forme d'autorité : parce que l'image de l'autorité s'est fracassée. Alors j'ai compris pourquoi la seule vue d'un uniforme de flics me fait flipper. Police partout, justice nulle part.
- C'est le printemps depuis deux jours, et on a toujours du blizzard de Sibérie, et ce n'est pas très de s'arranger.
- C'est le cinquantième anniversaire du début de mai 1968, que des pécores ont déclaré vouloir "abolir"! Bel exercice d'uchronie : essayez de deviner comment serait la France s'il n'y avait pas eu mai 1968, sans doute un avatar du Chili de Pinochet.
- Les syndicats se sont mis en marche sur les thèmes de la défense du service public, ce qui veut dire en novlangue : pas touche à mon statut, mes primes, mes avantages acquis, ma retraite et mon petit confort. Rien que nouveau. Aujourd'hui, les contrôleurs aériens sont en grève, demain, c'est Air France (encore - ne prenez plus cette compagnie de malheur-).
- Sarkozy vient de passer 2 jours en garde à vue, et en est ressorti mis en examen pour corruption ("passive"), recel d'argent libyen et financement illégal de campagnes électorales. On ne parle pas de la victoire de notre Picrochole sur cette même Libye. Mais mes fidèles lecteurs ne seront pas surpris. Relisez mes posts de 2007. Pour ma part, j'avais bien noté sa déclaration en 2012 : il n'avait pas dépensé plus en 2012 qu'en 2007, ce qui est sans doute vrai. Mais on sait comment il a financé celle de 2012, par les fausses factures de Bygmalion. Donc en 2007, il avait un autre filon, CQFD.
- Hier soir à la TV, ça a bardé contre Mgr Barbarin, et pourtant les intervenants sur le plateau étaient très corrects : Mgr Crepy, Isabelle de Gaulmyn, le représentant de "la parole libérée", une victime, un prêtre psychothérapeute. Ils ont bien expliqué pourquoi les victimes devenaient ensuite rétives à toute forme d'autorité : parce que l'image de l'autorité s'est fracassée. Alors j'ai compris pourquoi la seule vue d'un uniforme de flics me fait flipper. Police partout, justice nulle part.
samedi 17 mars 2018
Contre les arguments des syndicats de la #SNCF
Voila, ils ont déjà inventés quelque chose : la grève perlée permanente. Ils feront grève aux jours qui leur conviennent le mieux, et dont ils estiment qu'ils gêneront le public au maximum. Ils en espèrent un fort soutien populaire, et se mettent le doigt dans l'oeil.
Le rapport Spinetta, que je vous conseille de lire, liste les aberrations du système. La SNCF, le fleuron de notre imaginaire collectif, coûte 200€ par an et par français, et les cheminots ne vient pas d'objection à ce que ça augmente. L'Etat, c'est-à-dire vous et moi, dépense 4 milliards d'euros rien que pour compenser le déficit de leur caisse de retraite, problème dont Sarkozy avait dit en son temps qu'il était réglé. Mes lecteurs savent que c'était évidemment bidon.
Pour faire des économies sans se remettre en cause, c'est la maintenance qui a été sacrifiée, et surtout sur les lignes les plus chargées, comme celles du RER. Il y a des accidents, des coupures totales comme à la gare Montparnasse, des retards quotidiens sur les RER A et B. C'est devenu une entreprise Shadocks, qui pompe, pompe, pompe.... et qui bloque le pays juste en parlant d'eux.
Mais voila, le grand argument, c'est l'épouvantail représenté par France Télécom. Et il est fallacieux.
Parce que le changement à France Télécom a commencé en 1991, passage d'une administration à un EPIC. Il faut rappeler qu'à l'époque, les concurrents étaient déjà sur le marché : SFR et Bouygue. Michel Bon est arrivé en 1995, avec pour objectif l'ouverture du capital (que les syndicats ont appelé "privatisation", alors que l'Etat est encore maintenant, 20 ans après, l'actionnaire de référence, sans lequel rien ne se fait), qui a été fait en 1997 (malgré Jospin...).
Vous n'avez jamais entendu parler de ce qui s'est passé en interne jusqu'en 2002. Et pourtant, l'unification de la gestion du personnel sous un référentiel unique pour les contractuels comme pour les fonctionnaires, ce qui a permis la gestion de la masse salariale (+2% par an pour le GVT à la SNCF, c'est-à-dire que c'est automatique et qu'on n'y peut rien) ; la suppression des "cantines PTT" et des "garages PTT", symboles s'il en est de la "cogestion par la CGT. Des restructurations nombreuses : suppression, fusions de service, des changements de métiers accompagnés de formation et d'incitation. Et un repositionnement en faveur du client. Mais tout ceci a été occulté par ce qui s'est passé en 2002.
En 2002, Chirac est réélu par surprise, grâce à M Le Pen (dans la famille, le grand-père). Alors une bande d'escroc a pris le pouvoir, par une espèce de coup d'état : profitant de la bulle internet, les commissaires aux comptes ont publié des comptes où ils avaient tellement chargé de provision une situation qui continuait à dégager un fort cash-flow que c'en était absurde. Par exemple : une provision s'il se passe ceci, et une autre ou s'il se passe cela. Il ne faut pas additionner ces deux risques qui s'excluent, mais prendre au mieux la pire des 2 solutions. La campagne de presse s'organise : France Télécom en faillite, 20 milliards de déficit, l'action dévisse en bourse à 6.85€, moins que la valeur des simple actifs. Bon est poussé à la démission.
Et donc c'est, comme prévu, un copain de Chirac (et de Raffarin, premier ministre) qui est nommé en 2002 pour "sauver" l'entreprise, Thierry Breton, qui apportera dans ces valises quelques tueurs: Louis-Pierre Wénès (associé d'une compagnie de service sollicitée par faire le bilan, et qui bloquera tous les achats sans vouloir le savoir) ; Olivier Barberot, un DRH venu que l'Université Pasqua, cynique et sans scrupule; un adjoint venu de Thomson borné comme une bûche, et ses porte-flingues personnels. Ils affichent vite leur mépris pour tous ce qui avait été fait, mettent un plan drastique d'économies, y compris sur ce qui faisait gagner de l'argent, et se servent largement sur la bête : le salaire du président quadruple (quintuple avec les primes) du jour au lendemain, ils imposent la 2ème classe à tout le monde, mais louent des Falcon...
J'ai entendu cette phrase : "fonctionnaires, je vous annonce une grande nouvelle, vous allez pouvoir partir", ce qui se transformera vite en "foutez-le camp, par la porte ou par la fenêtre".
En 2005, son ami Chirac nomme Breton (beau-frère de François Barouin, tout s'explique) au ministère des finances, où il déploiera son talent en privatisations (les autoroutes, une grande réussite pour Vinci, Eiffage, etc), en finances (le "bouclier fiscal"), et en window-dressing (7 milliard d'euros caché sous le tapis au 31 décembre, pour montrer qu'il avait réduit le déficit. (NB : tout ceci est dans les rapports de la Cour des Comptes). Breton nomme à sa place un rigolo gentil de style gros-Nounours : Didier Lombard ne lui fera pas d'ombre, et s'occupera à faire joujou en technique ; le cloud en particulier. Et pourra continuer à faire pousser son arboretum personnel.
Lombard laisse la bride sur le cou aux tueurs, qui lancent les projets "ACT" (traduit en "Allez, Casse-toi) et NExT, avec l'objectif inavoué de faire un plan social, sans appliquer la loi sur les plans sociaux : aucun accompagnement, aucune incitation. Et le résultat ne se fait pas attendre : vague de suicide. Leurs responsabilités sont étudiées par un juge d'instruction, et je parie que ce procès ne sera jamais audiencé : ils mourront dans leur lit, riches. Mais Breton n'est pas inquiété : ça s'est passé après lui, il a les mains propres, alors qu'il avait lancé la machine infernale. Il est parti continuer à faire fortune chez Atos. Grand bien lui fasse, si sa conscience le laisse dormir.
Donc, ce n'est pas la privatisation qui est à l'origine du drame, c'est la politique irresponsable, méprisante, indigne, de Thierry Breton et de ses sbires.
Ma conclusion : que la SNCF fasse déjà l'effort que France Télécom a fait de 1991 à 2002, et que le gouvernement ne mette pas à sa tête un cow-boy comme Breton.
On verra après pour savoir si on doit les plaindre. Mais c'est bien trop tôt....
Le rapport Spinetta, que je vous conseille de lire, liste les aberrations du système. La SNCF, le fleuron de notre imaginaire collectif, coûte 200€ par an et par français, et les cheminots ne vient pas d'objection à ce que ça augmente. L'Etat, c'est-à-dire vous et moi, dépense 4 milliards d'euros rien que pour compenser le déficit de leur caisse de retraite, problème dont Sarkozy avait dit en son temps qu'il était réglé. Mes lecteurs savent que c'était évidemment bidon.
Pour faire des économies sans se remettre en cause, c'est la maintenance qui a été sacrifiée, et surtout sur les lignes les plus chargées, comme celles du RER. Il y a des accidents, des coupures totales comme à la gare Montparnasse, des retards quotidiens sur les RER A et B. C'est devenu une entreprise Shadocks, qui pompe, pompe, pompe.... et qui bloque le pays juste en parlant d'eux.
Mais voila, le grand argument, c'est l'épouvantail représenté par France Télécom. Et il est fallacieux.
Parce que le changement à France Télécom a commencé en 1991, passage d'une administration à un EPIC. Il faut rappeler qu'à l'époque, les concurrents étaient déjà sur le marché : SFR et Bouygue. Michel Bon est arrivé en 1995, avec pour objectif l'ouverture du capital (que les syndicats ont appelé "privatisation", alors que l'Etat est encore maintenant, 20 ans après, l'actionnaire de référence, sans lequel rien ne se fait), qui a été fait en 1997 (malgré Jospin...).
Vous n'avez jamais entendu parler de ce qui s'est passé en interne jusqu'en 2002. Et pourtant, l'unification de la gestion du personnel sous un référentiel unique pour les contractuels comme pour les fonctionnaires, ce qui a permis la gestion de la masse salariale (+2% par an pour le GVT à la SNCF, c'est-à-dire que c'est automatique et qu'on n'y peut rien) ; la suppression des "cantines PTT" et des "garages PTT", symboles s'il en est de la "cogestion par la CGT. Des restructurations nombreuses : suppression, fusions de service, des changements de métiers accompagnés de formation et d'incitation. Et un repositionnement en faveur du client. Mais tout ceci a été occulté par ce qui s'est passé en 2002.
En 2002, Chirac est réélu par surprise, grâce à M Le Pen (dans la famille, le grand-père). Alors une bande d'escroc a pris le pouvoir, par une espèce de coup d'état : profitant de la bulle internet, les commissaires aux comptes ont publié des comptes où ils avaient tellement chargé de provision une situation qui continuait à dégager un fort cash-flow que c'en était absurde. Par exemple : une provision s'il se passe ceci, et une autre ou s'il se passe cela. Il ne faut pas additionner ces deux risques qui s'excluent, mais prendre au mieux la pire des 2 solutions. La campagne de presse s'organise : France Télécom en faillite, 20 milliards de déficit, l'action dévisse en bourse à 6.85€, moins que la valeur des simple actifs. Bon est poussé à la démission.
Et donc c'est, comme prévu, un copain de Chirac (et de Raffarin, premier ministre) qui est nommé en 2002 pour "sauver" l'entreprise, Thierry Breton, qui apportera dans ces valises quelques tueurs: Louis-Pierre Wénès (associé d'une compagnie de service sollicitée par faire le bilan, et qui bloquera tous les achats sans vouloir le savoir) ; Olivier Barberot, un DRH venu que l'Université Pasqua, cynique et sans scrupule; un adjoint venu de Thomson borné comme une bûche, et ses porte-flingues personnels. Ils affichent vite leur mépris pour tous ce qui avait été fait, mettent un plan drastique d'économies, y compris sur ce qui faisait gagner de l'argent, et se servent largement sur la bête : le salaire du président quadruple (quintuple avec les primes) du jour au lendemain, ils imposent la 2ème classe à tout le monde, mais louent des Falcon...
J'ai entendu cette phrase : "fonctionnaires, je vous annonce une grande nouvelle, vous allez pouvoir partir", ce qui se transformera vite en "foutez-le camp, par la porte ou par la fenêtre".
En 2005, son ami Chirac nomme Breton (beau-frère de François Barouin, tout s'explique) au ministère des finances, où il déploiera son talent en privatisations (les autoroutes, une grande réussite pour Vinci, Eiffage, etc), en finances (le "bouclier fiscal"), et en window-dressing (7 milliard d'euros caché sous le tapis au 31 décembre, pour montrer qu'il avait réduit le déficit. (NB : tout ceci est dans les rapports de la Cour des Comptes). Breton nomme à sa place un rigolo gentil de style gros-Nounours : Didier Lombard ne lui fera pas d'ombre, et s'occupera à faire joujou en technique ; le cloud en particulier. Et pourra continuer à faire pousser son arboretum personnel.
Lombard laisse la bride sur le cou aux tueurs, qui lancent les projets "ACT" (traduit en "Allez, Casse-toi) et NExT, avec l'objectif inavoué de faire un plan social, sans appliquer la loi sur les plans sociaux : aucun accompagnement, aucune incitation. Et le résultat ne se fait pas attendre : vague de suicide. Leurs responsabilités sont étudiées par un juge d'instruction, et je parie que ce procès ne sera jamais audiencé : ils mourront dans leur lit, riches. Mais Breton n'est pas inquiété : ça s'est passé après lui, il a les mains propres, alors qu'il avait lancé la machine infernale. Il est parti continuer à faire fortune chez Atos. Grand bien lui fasse, si sa conscience le laisse dormir.
Donc, ce n'est pas la privatisation qui est à l'origine du drame, c'est la politique irresponsable, méprisante, indigne, de Thierry Breton et de ses sbires.
Ma conclusion : que la SNCF fasse déjà l'effort que France Télécom a fait de 1991 à 2002, et que le gouvernement ne mette pas à sa tête un cow-boy comme Breton.
On verra après pour savoir si on doit les plaindre. Mais c'est bien trop tôt....
mercredi 14 mars 2018
La mort de M Hawking
Les journaux ne manquent pas de rappeler que M Hawking est peut-être parti dans un univers parallèle.
Il restera dans nos mémoires pour ses études sur les trous noirs, qui comme on le sait maintenant et grâce à lui, ont une température. Ils rayonnent donc.
Hawking et Bekenstein ont remarqué, dans les années 70, que si deux trous noirs, de rayon a et a', fusionnent, alors la surface du trou noir résultant doit être plus grande. La surface S se comporte donc comme une entropie.
Mais un trou noir ne peut absorber que des photons de longueurs d'onde supérieures à a, le rayon de Schwartzschild. L'énergie minimale est donc
E > hc/λ = hc/a=hc^3/2GM.
La masse ne peut donc augmenter que de Δm = ΔE / c^2= hc/2GM.
L'entropie est de : k_B . log Ω, k_B étant la constante de Boltzmann, et ΔS est de l'ordre de k_B.
Donc ΔS / Δ M =2 k_B G M/hc d'où S = 4 k_B π G M^2/ hbar c, ce qui donne une température , dite de Hawking, T = (h c^3)/(16 π^2 G M k_B)
Ce qui est étonnant, c'est que cette température dépend de la constante de Boltzmann k_B, de celle de Planck h, de celle de la gravitation G et de la vitesse de la lumière, notions venant des mécaniques classique, relativiste et quantique. Et bien sûr le nombre magique π.
Une autre façon de voir les choses est de supposer la création de 2 particules à la distance ε du trou noir. Une des deux plonge dans le trou noir, l'autre s'échappe.
Cette température est très faible, de l'ordre de $ 12. 10^(-8) (M_Soleil/M)en degrés Kelvin, beaucoup plus faible que le rayonnement fossile. Dans l'opération, le trou noir perd de la masse, il "s'évapore", avec une formule en α(t-t_0) = M^3 pour un trou noir isolé.
Voila des informations que vous ne trouverez pas dans les merdias du système qui nous cachent tout. Suivez l'actualité avec François, le seul média qui ne vous ment pas.
Il restera dans nos mémoires pour ses études sur les trous noirs, qui comme on le sait maintenant et grâce à lui, ont une température. Ils rayonnent donc.
Hawking et Bekenstein ont remarqué, dans les années 70, que si deux trous noirs, de rayon a et a', fusionnent, alors la surface du trou noir résultant doit être plus grande. La surface S se comporte donc comme une entropie.
Mais un trou noir ne peut absorber que des photons de longueurs d'onde supérieures à a, le rayon de Schwartzschild. L'énergie minimale est donc
E > hc/λ = hc/a=hc^3/2GM.
La masse ne peut donc augmenter que de Δm = ΔE / c^2= hc/2GM.
L'entropie est de : k_B . log Ω, k_B étant la constante de Boltzmann, et ΔS est de l'ordre de k_B.
Donc ΔS / Δ M =2 k_B G M/hc d'où S = 4 k_B π G M^2/ hbar c, ce qui donne une température , dite de Hawking, T = (h c^3)/(16 π^2 G M k_B)
Ce qui est étonnant, c'est que cette température dépend de la constante de Boltzmann k_B, de celle de Planck h, de celle de la gravitation G et de la vitesse de la lumière, notions venant des mécaniques classique, relativiste et quantique. Et bien sûr le nombre magique π.
Une autre façon de voir les choses est de supposer la création de 2 particules à la distance ε du trou noir. Une des deux plonge dans le trou noir, l'autre s'échappe.
Cette température est très faible, de l'ordre de $ 12. 10^(-8) (M_Soleil/M)en degrés Kelvin, beaucoup plus faible que le rayonnement fossile. Dans l'opération, le trou noir perd de la masse, il "s'évapore", avec une formule en α(t-t_0) = M^3 pour un trou noir isolé.
Voila des informations que vous ne trouverez pas dans les merdias du système qui nous cachent tout. Suivez l'actualité avec François, le seul média qui ne vous ment pas.
lundi 12 mars 2018
Tant pis pour vous et pour le monde...
C'est ce qu'aurait dit, selon la légende, Néron en mourant. Plus exactement :Qualis artifex pereo.
Car je vous ai privé de mes découvertes, mes analyses, mes coups de cœur, à cause de ma lassitude : je n'en peux plus d'être en permanence agressé par la catho-facho-sphère qui m'a pris dans son collimateur.
Elle :
Car je vous ai privé de mes découvertes, mes analyses, mes coups de cœur, à cause de ma lassitude : je n'en peux plus d'être en permanence agressé par la catho-facho-sphère qui m'a pris dans son collimateur.
Elle :
- qui a supprimé mon accès à FB lors des présidentielles ;
- qui m'oblige à modérer les commentaires sur mon blog, que certains utilisent comme toilettes publiques pour y déposer leur quintessence;
- qui RT des fake-news venant de RussiaToDay comme vérité absolue, mais qui crie à la théorie du complot quand l'info vient du Monde ;
- qui voulait un homme fort et qui proteste contre le management serré de Macron;
- qui voulait que Fillon supprime 500 milliards d'€ dans le budget, et se plaint de la hausse de la CSG;
- qui critique le Pape, quitte à recourir aux arguments de Poutin(!), qui en fait trop pour les migrants, et pas assez contre les progressistes;
- qui organise la terreur par ses attaques simultanées sur les réseaux sociaux, tout en criant contre les "merdias";
- qui a voté, vote ou votera pour Le Pen, quel que soit le prénom, et en attendant la victoire finale, organise le chaos et prépare la guerre civile;
- et, EN MÊME TEMPS, se dit catho!
Donc j'accuse, et, comme Zola, j'attends.
J'attends de voir si la bête s'est endormie ou assoupie seulement.
Et je verrais alors si je vous parle des derniers prénoms familiaux, de la relativité générale, de SAGE, enfin de tout sujet qui pourrait laisser supposer que la terre n'est pas plate, que l'homme est allé sur la Lune et descend du singe.
Bref, je m'attends au pire, mais bientôt il sera trop tard.
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